Ecrit le 7 janvier 2009
médicaments incinérés
News.doctissimo.fr du 31/12 : la redistribution à des organisations humanitaires des médicaments non utilisés mais encore utilisables cesse au 31 décembre 2008.
Le système Cyclamed a été mis en place en 1993 par l’industrie pharmaceutique pour satisfaire à la loi imposant aux fabricants de contribuer à l’élimination des déchets d’emballage : tous les médicaments inutilisés, qu’ils soient ou pas périmés, doivent être ramenés dans les pharmacies. En réalité, beaucoup de médicaments non utilisés finissent à la poubelle...
Les médicaments non périmés pouvaient être récupérés par les associations humanitaires. Selon Cyclamed, cela concernait seulement 2% des médicaments collectés, les autres étant incinérés. De plus ce système connaît des dysfonctionnements : revente de médicaments récupérés par des pharmaciens indélicats, notices incompréhensibles pour les non-francophones, médicaments inadaptés aux pays du Sud[]
Pour aider les organisations humanitaires privées de ces médicaments non utilisés, une procédure a été mise en place par les responsables de la santé. Pour les associations qui travaillent en France, le principe d’un financement d’Etat de l’approvisionnement a été arrêté. Pour aider les associations travaillant sur l’étranger, le ministère des Affaires étrangères prévoit un système de demandes de subventions
Abus de garde à vue
Marianne2.fr du 01/01 : La mise en garde à vue de l’ancien rédacteur en chef de Libération, Vittorio de Filippis et celle de l’infirmière de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul (1) ont mis en avant des recours parfois injustifiés à cette procédure.
Selon Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme et avocat : « le nombre de gardes à vue a considérablement augmenté ces dernières années. Pour un policier, la garde à vue a des avantages : d’abord, elle permet de faire son enquête, ce qui est parfaitement légitime. Ensuite, ce qui l’est moins, c’est qu’elle permet de faire du chiffre, le nombre d’actes étant depuis quelques années un élément d’appréciation pour le ministère de l’Intérieur » []
En théorie, le procureur de la République a un droit de regard sur chaque mise en garde à vue mais, en pratique, le policier se contente de l’informer afin qu’il enregistre l’acte de procédure. Pour le renouvellement, tout se passe par téléphone : l’officier de police appelle le procureur et lui résume l’état de l’enquête avant de lui demander l’autorisation de prolonger la garde à vue. Quand le procureur reçoit quinze coups de téléphone par heure et qu’il n’a que les éléments fournis par le policier, il est difficile de juger de l’utilité de prolonger de 24 heures la privation de liberté. résultat, le nombre de refus est très marginal. La chancellerie n’établit même pas de statistiques sur la question !
Quant au droit de contrôle des procureurs dans les commissariats, ils n’en usent en général qu’une fois par an. C’est le résultat d’une politique de justice à flux tendu : on a fait évoluer la procédure vers l’action en temps réel et le traitement rapide des cas. Il y a un déséquilibre total entre les pouvoirs du parquet, de la police et de la défense, au bénéfice de la police.
« Je n’ai pas vu madame Dati prendre une seule mesure en faveur de la défense et je ne suis pas très optimiste pour la suite »...déclare Michel Tubiana.
Bonne année Mister Darcos !
Liberation.blog.fr du 31/12 : L’année 2008 n’aura pas été facile pour le ministre de l’Éducation Xavier Darcos qui a dû suspendre sa réforme du lycée, officiellement histoire de donner du temps au temps... Souhaitons lui une année 2009 décoiffante avec douze voeux un peu fous :
– que chaque élève de CM2 parraine un enfant sans-papier,
– qu’en cas d’expulsion, la classe gagne un voyage d’étude dans le pays où l’enfant et sa famille ont atterri,
– qu’une journée de commémoration soit réservée à la mémoire de Malik Oussekine, avec lecture d’un texte circonstancié,
– que les enseignant(e)s de petite section de maternelle soient désormais évalué(e)s en fonction du temps qu’ils (ou elles) passent à changer les couches,
– que du « busing » soit organisé dans les deux sens, avec des cars de ramassage prenant chaque jour des élèves d’Henri IV inscrits au lycée de la Courneuve et vice-versa,
– que deux tuteurs par classe soient désignés au lycée Feyder d’Epinay-sur-Seine pour parrainer des élèves de Louis-le-Grand et les sortir dans le « 9-3 »,
– que des chantiers de jeunesse soient organisés pour les élèves de prépas, qui construiront des voies de trams pour désenclaver Clichy-sous-Bois ou Vaulx-en-Velin,
– que Coca-Cola finance la chaire de sociologie de la consommation dans le futur campus de SHS (Sciences humaines et sociales) d’ Aubervilliers,
– que les étudiants aient un treizième mois de bourse (et du coup aussi un dixième, onzième et douzième),
– que Xavier Darcos sache manier la règle de trois,
– qu’il apprenne une fois pour toutes l’imparfait du subjonctif,
– enfin qu’une épreuve de lancer de chaussures soit introduite au bac.
Hortefeux mauvais élève
Libération du 01/01 : Selon un sondage Ipsos/Le Point publié le 30 décembre, la politique du ministre de l’Immigration ne suscite pas l’adhésion des Français. Lui qui se targue d’avoir le soutien de l’opinion se trouve ainsi démenti. 30% des sondés jugent favorablement son action, 40% défavorablement, 30% n’ayant pas d’opinion. Et parmi les sympathisants UMP, sa cote n’est pas non plus au zénith. 53% sont d’accord avec sa politique, et 16% des sympathisants socialistes. Ces résultats médiocres le placent en 21e position sur 39 du palmarès ministériel, très loin derrière Bernard Kouchner qui reste le membre le plus populaire du gouvernement avec 68% d’opinions favorables.
Cette mauvaise note tranche avec la cote dont jouirait Brice Hortefeux auprès de l’Elysée et Matignon. Selon Bakchich.info, les conseillers de Sarkozy et Fillon jugeraient que « Brice Hortefeux a déminé les sujets qui touchent l’immigration ». Ce dernier aurait été reçu en octobre par François Fillon, qui l’aurait félicité personnellement. « l’ami Brice est en effet particulièrement bien noté par la discrète société privée qui aide Matignon à évaluer le travail des ministres ». []
1147 bagnoles brûlées
Selon lemonde.fr du 3 janvier 2009 : 1147 véhicules ont été incendiés dans la nuit de la Saint-Sylvestre : un record. 30,64 % de plus qu’il y a un an (878 voitures). En Seine-Saint-Denis, où la ministre de l’Intérieur s’est rendue dans la soirée du 31 décembre, 130 voitures ont été incendiées et 80 l’ont été dans le Val-de-Marne, bien qu’un dispositif policier exceptionnel avait été déployé Le ministère de l’intérieur relève que pour la première fois le phénomène atteint des départements ruraux qui ne sont habituellement pas le théâtre de violences.
Faut-il y voir la difficulté à évaluer la réalité des phénomènes de délinquance dans les zones rurales dont parlait, en septembre 2007, l’Observatoire national de la délinquance ? Ou bien est-ce dû en partie aux nouvelles dispositions prises par les assureurs pour mieux indemniser les propriétaires de véhicules endommagés ?
N.Sarkozy veut empêcher les incendiaires de voitures de passer le permis de conduire tant que les victimes n’auront pas été indemnisées. « C’est le type même d’annonce qui fait plaisir à l’opinion publique et qui est d’une inefficacité totale », a commenté le président de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Ecrit le 14 janvier 2009
Un Grenelle de la pilule
Du Canard enchaîné du 07/01 : On savait que c’était l’instrument du démon et la porte ouverte à la débauche mais, en plus de polluer les âmes, la pilule détruit l’environnement. C’est du moins ce que prétend Pedro Castelivi, président de la fédération internationale des associations de médecins catholiques, dans un journal peu connu pour son goût du canular, l’« Osservatore romano ».
Dans le journal officiel du Saint-Siège, le pieux toubib prétend que la consommation de pilules relâche dans la nature « des tonnes d’hormones... à travers les urines des femmes ». Horreur et pollution ! Non contentes de bloquer leur fécondité. ces pécheresses bousillent indirectement les spermatozoïdes de l’autre sexe. Le bon docteur Castellvi prétend disposer de « suffisamment de données pour affirmer qu’une cause non négligeable de l’infertilité masculine en Occident est la pollution environnementale provoquée par la pilule ». Dur à avaler ! A cause des femmes, les hommes prendraient la pilule malgré eux par des voies environnementales qui restent, pour l’instant, un peu mystérieuses...
Car cette vision d’enfer manque encore de quelques données scientifiques. Mais l’essentiel est que le dogme et l’écologie fassent bon ménage.
Pas de visa pour Libreville
Libération du 08/01 . Me Thierry lévy, défenseur de Gabonais écroués pour « propagande », a été « empêché » par la police aux frontières (PAF) à Roissy de prendre un avion pour Libreville. Me lévy était en salle d’embarquement quand les policiers sont venus lui signifier que son visa de quatre jours avait été annulé in extremis par les autorités gabonaises « pour raisons de sécurité ».
l’affaire dite des « biens mal acquis » est en train de prendre des proportions inattendues. Le 2 décembre dernier, l’association anti-corruption Transparency international et un ressortissant gabonais, Gregory Ngbwa Mintsa, déposaient une plainte à Paris visant les présidents gabonais, congolais et équato-guinéen sur l’acquisition de biens immobiliers en France. La famille Bongo posséderait ainsi 39 propriétés en France, notamment à Paris.
Une première plainte avait été classée sans suite par la justice française. Mais, cette fois, la constitution de partie civile, grâce à l’implication d’un citoyen gabonais, pourrait entraîner la désignation d’un juge d’instruction par la justice française.
Très inquiètes, les autorités de Libreville ont décidé de réagir sans ménagement. Fin décembre, le plaignant Gregory Ngbwa Mintsa, deux activistes de la société civile et deux journalistes étaient placés en garde à vue. Quatre d’entre eux ont été incarcérés pour « propagande » en vue de déstabiliser le régime. On leur reproche d’avoir eu en mains une lettre ouverte au président gabonais Omar Bongo, demandant notamment « des comptes sur la gestion financière du pays depuis 40 ans »
Cette affaire risque de gêner considérablement Paris, déjà en délicatesse avec plusieurs pays africains suite à des enquêtes judiciaires ouvertes en France (Angola, Djibouti, etc). Bongo, au pouvoir depuis 1967 à Libreville - un record en Afrique - est en effet l’un des meilleurs alliés de la France sur le continent. []
Ndlr : la Françafrique a encore de beaux jours devant elle.
La légion d’Honneur... malgré elles
20minutes.fr du 05/01 : Les journalistes Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Eve Malouines (France Info) ont fait part de leur « étonnement » de s’être vues attribuer la médaille. Elles n’avaient pourtant rien demandé... Elles figuraient sur la liste proposée par Roger Karoutchi, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement. Elles ont décidé de refuser la légion d’Honneur.
« A mes yeux, l’attribution de la légion d’Honneur se justifie quand on a accompli quelque chose d’exemplaire et d’exceptionnel, et rien dans mon parcours ne le justifie. Il est hors de question que je l’accepte. Le problème est maintenant que c’est inscrit au Journal Officiel. Mais bon, on a un an maximum pour aller la chercher, donc je n’irai pas la chercher et voilà tout » a déclaré M.E. Malouines.
Refus de la légion d’Honneur
Michèle Audin, professeur de mathématiques à l’Université de Strasbourg, a elle aussi refusé la légion d’Honneur estimant cette distinction « incompatible » avec un courrier de sa mère resté lettre morte, qui demandait au chef de l’Etat de « contribuer à faire la vérité sur la disparition » de Maurice Audin, son père.
Celui-ci, mathématicien communiste, a été arrêté à Alger le 11 juin 1957 par les parachutistes du Général Massu et n’a plus réapparu. Disparu, ni vivant ni mort. Effacé.
Dans sa lettre ouverte au chef de l’Etat, Mme Audin demandait, non pas « un procès des tortionnaires de son mari », mais « simplement de reconnaître les faits ». N.Sarkozy, si bavard en toutes circonstances, n’a pas répondu à ce courrier.
L’industrie du X
L’Express.fr du 08/01 : Deux des « rois du porno » américains, dont le célèbre Larry Flynt, ont demandé au Congrès des États-Unis de débloquer une aide de cinq milliards de dollars en faveur de leur secteur, dans un communiqué pince-sans-rire publié à Los Angeles. Ils ont écrit au 111e Congrès afin d’obtenir « un plan de sauvetage comparable à celui que souhaitent les trois grands constructeurs de voitures » américains.
Selon eux, la pornographie représente un chiffre d’affaires annuel de 13 milliards de dollars aux États-Unis. Le secteur « n’est pas sur le point de s’effondrer, mais pourquoi prendre des risques ? ».
« Le Congrès semble vouloir aider nos entreprises les plus importantes, nous pensons que nous méritons la même attention », explique Joe Francis, récemment emprisonné pendant près d’un an dans une affaire de prostitution.
En raison de la récession économique actuelle, « les gens sont trop déprimés pour être actifs sexuellement », renchérit M. Flynt. « C’est très mauvais pour la santé du pays. Les Américains peuvent se débrouiller sans voitures mais pas sans sexe », ajoute-t-il, appelant le Congrès « Ã relancer l’appétit sexuel des Américains ».
délinquant immoral
NouvelObs.com du 08/01 : Un Australien a été condamné pour avoir roulé à 150 km/h tout en se filmant en train de se masturber alors qu’il venait d’acheter 5 kilos de cannabis avec l’argent de l’héritage de sa mère récemment décédée. Brendon Alan Erhardt, âgé de 39 ans et père de deux enfants, s’était fait interpeller pour excès de vitesse le 16 juillet dernier. A l’intérieur de la voiture, les policiers ont trouvé, outre la drogue et la caméra, un fusil 22 long-rifle chargé.
Mercredi 7 janvier, la cour l’a condamné à deux mois de prison, 2.000 dollars d’amende et une interdiction de conduire de six mois pour six chefs d’inculpation relatifs au port d’arme et à la conduite dangereuse.
Le mois dernier Brendon Alan Erhardt avait déjà été condamné à trois ans de prison pour les infractions relatives à la possession de drogues.
Ndlr : circonstance atténuante : il ne téléphonait pas au volant !