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Ecrit le 15 juillet 2015
131 pages bourrées de chiffres : le rapport sur l’eau à Châteaubriant donne des tas d’indications sur ce service essentiel à notre vie ! Quelques détails :
14 nouveaux abonnés
En 2014, le service d’eau de la ville de Châteaubriant a vu son nombre de clients progresser de + 0,3% par rapport à 2013, soit + 14 nouveaux abonnés sur 5499 c’est peu !
- - Le taux de mutation des clients (taux d’abonnement) passe à 10,49% en 2014 (contre 10,81% en 2013). Le taux de résiliation est de 10,96% (contre 10,07% en 2013) On ne comprend pas très bien : 608 résiliations ? C’est énorme.
- - Les consommations de l’ensemble des clients (sur 365 jours : 556 550 m³) ont progressé légèrement de +0,6 % par rapport à 2013, soit + 3 778 m³. Ceci s’explique en partie par la hausse de consommation des gros consommateurs sur la Ville de Châteaubriant : avec + 5,8% de consommation en 2014 par rapport à 2013 (+ 4 373 m³ sur l’année civile) et notamment par la variation des besoins en eau tout au long de l’année de CASTEL VIANDES (avec + 6 855 m³ par rapport à 2013), puisqu’ils ont une consommation mixte.
- - Le rendement a sensiblement progressé en 2014 avec 85,94% (contre 84% en 2013). L’indice linéaire de perte est stable et s’établit à 3,50 m³/km/j (contre 4,03 m³/km/j en 2013). (mais . lire plus loin)
Bonne qualité mais ...
- - Le contrôle officiel ainsi que le contrôle de l’exploitant ont révélé une eau de bonne qualité bactériologique et physico-chimique. Pour la 7e année consécutive, aucune non-conformité physico-chimique n’a été détectée sur les eaux distribuées.
- - Veolia Eau a renouvelé 95 compteurs en 2014 et 17 branchements d’eau potable vétuste dont 9 branchements en plomb ainsi des équipements sur les installations de la Ville.
mais plomb et CVM
La surveillance de l’eau est une tâche permanente. En effet, certains matériaux et objets, lorsqu’ils entrent au contact de l’eau destinée à la consommation humaine, peuvent être à l’origine de dégradations de la qualité de l’eau et avoir des effets sanitaires nocifs pour les consommateurs.
- - On le sait pour les canalisations en plomb. A Châteaubriant Veolia a remplacé 9 branchements en plomb, mais il en reste puisque Veolia en compte 127 et prévoit le remplacement de 60 branchements-plomb en 2015.
- - CVM : ce qu’on sait moins c’est que les canalisations en plastique ne sont pas sans danger. La Direction générale de la Santé a demandé un inventaire des canalisations d’eau potable en PVC antérieures à 1980, susceptibles de contaminer l’eau par du chlorure de vinyle monomère (CVM), jugé cancérogène. Une étude CVM sur les canalisations en PVC antérieures à 1980 faite par Veolia pour la Ville de Châteaubriant, a permis d’identifier 13 antennes à risque. A la demande de l’Agence Régionale de Santé des prélèvements ont mis en évidence deux dépassements de CVm à la Haute Baguais et la Buffrais. La pose de purges permanentes comptées en extrémité des canalisations, associée à la déconnexion d’un réseau à la Baguais, a amélioré le temps de séjour de l’eau. Les contre-ana-lyses réalisées par l’aRS confirment le retour au seuil de conformité du para-mètre CVM. l’aRS demande désormais une solution pérenne à ce retour à la normalité. Une réflexion est en cours par la Ville et l’exploitant pour le renouvellement des anciens réseaux en PVC.
Prix de l’eau
Sur une facture moyenne de 120 m³ entre janvier 2014 et janvier 2015 :
– le prix de l’eau a baissé d’un chouïa :
- 4,05 €/m³ en janvier 2014
- 4,03 €/m³ en janvier 2015
-
Ce prix au m³ s’explique ainsi (pour 120 m³) :
– part de Veolia, en baisse : - 365,01 € en janvier 2014
- 360,29 € en janvier 2015
– part de la ville en hausse : - 58,08 € en janvier 2014
- 60,48 € en janvier 2015
– agence de l’eau : stable : - 37,20 € en janvier 2014
- 37,20 € en janvier 2015
Le compte annuel de résultat montre un déficit de 95 196 €, faisant suite à un déficit de 71 061 € l’année précédente. On constate de moindres rentrées finan-cières, et une baisse des charges sur le personnel, l’informatique, les assurances, les impôts locaux, les frais de contrôle, etc. L’effet de ciseau est important :
- - achat d’eau : + 12 763 €
- - sous-traitance, matières et fournitures : + 14 712 €
- - vente de l’eau : - 41 501 €
Ces chiffres justifient ce que demande La Voie Citoyenne : une commission de contrôle des finances.
Rappelons que le service d’eau est à la disposition des abonnés 7jours/7 et 24h/24, pour prendre en charge toute demande d’intervention ou pour renseigner sur la nature et la localisation des incidents en cours de traitement.
Indice de perte
Au sujet de l’indice de perte, le groupe La Voie Citoyenne s’interroge :
" Un indice de perte à 3.5 m³ par jour par km de réseau c’est tout de même plus de 153 000 m³ de pertes d’eau sur l’année et c’est bien au delà de l’objectif de la délégation confiée à véolia qui était fixé à 2,5.
Dans la comparaison des critères d’efficacité du réseau depuis 2008, nous avons relevé des changements dans le traitement des données et donc des bases de calcul de l’indice linéaire de perte. Ce changement intervient en 2012 où le volume de service du réseau augmente soudainement et passe de 6 134 m³ en 2011 à 37 648 m³ en 2012 puis à 40 718 m³ en 2014. Dans les explications fournies en annexes on retrouve le détail de ces volumes non facturés sous la forme de : pertes liées à la mise en service, de nettoyages des réservoirs, de purges pour différents types d’interventions et enfin un volume de perte en eau suite aux fuites détectées et réparées. Ce volume de perte est de 31 551 m³ en 2014 et 22 478 m³ en 2012. Il y a un renvoi en annexe pour expliquer ce chiffre « Pour augmenter la précision des volumes d’eau non comptabilisés, nous traçons depuis 01/2012 pour chacune des fuites détectées ou déclarées, le volume d’eau perdu entre le moment où la fuite apparaît et où elle est réparée ». Ce changement de méthode dont on nous dit qu’il ajoute de la précision, nous interroge car le volume de pertes en question (entre la fuite détectée et la fuite réparée) vient s’ajouter au volume consommé autorisé qui sert de base de calcul pour l’indice linéaire de perte « . Et en effet, en refaisant les calculs sans ce volume de perte (35551 m³) on trouve un indice de perte de 4.3 et non pas 3.59 comme le dit Veolia. Cela pose question ! » D’autre part, cette nouvelle donnée de perte entre la détection d’une fuite et sa réparation suscite une autre question. quand une fuite est réparée, elle ne fuit plus ... Donc globalement le volume total de perte sur le réseau devrait diminuer en conséquence. Mais on a l’impression que les réparations effectuées n’ont aucune incidence sur le volume total perdu l’année suivante, comme un puits sans fond ".
Plus cher ? Moins cher ?
Selon une étude de la CLCV (Confédération du Cadre de vie) Une facture d’eau, c’est une véritable usine à gaz. Pour les prix, c’est vraiment la loterie. Et moins on consomme, plus c’est cher au litre.
Consolation : en moyenne, l’eau potable en France (pas chez nous !) est à 3,52 €/m³, taxes et redevances comprises, selon le baromètre Nus Consulting. C’est un prix inférieur de 13 % à la moyenne européenne, qui s’élève à 4,05 euros par m³. Le Danemark est à 6,67€/m³ en moyenne, et l’Italie, à 1,35 €/m³.
Ecrit le 12 août 2015
Tarif social de l’eau
La loi n° 2013-312 du 15 avril 2013 donne aux collectivités volontaires la possibilité d’une expérimentation en vue « de favoriser l’accès à l’eau et de mettre en œuvre une tarification sociale de l’eau ». Nantes et Rennes participent à cette expérimentation. Châteaubriant n’a pas été candidate .