Ecrit le 3 mars 2018
Les facteurs rennais sont en lutte contre « La méridienne » et une restructuration notamment au bureau de RENNES-CRIMEE où les facteurs sont en grève à 80% depuis le 9 janvier, de l’inédit au sein de la Poste SURTOUT en Ille-et-Vilaine. Ils se battent aussi contre des suppressions d’emplois, et pour que des jeunes postiers CDD passent en CDI
Jusqu’à maintenant les facteurs bénéficiaient le midi d’une pause de 20 minutes, indemnisée. La Direction veut imposer une « méridienne » de 45 min non indemnisée, et la suppression de 6 postes de travail. « On veut changer notre façon de travailler », explique Arnaud Bordier, facteur à Rennes, représentant Sud-PTT. « Actuellement, explique le syndicat SUD-PTT, les factrices effectuent une vacation unique sur le créneau horaire quotidien de 7h à 14h30. Beaucoup de femmes ont choisi ce métier pour avoir l’après-midi libre, afin de récupérer les enfants de l’école, de surveiller les devoirs, etc.. L’organisation en méridienne vient bouleverser la vie quotidienne. Prenons l’exemple d’une factrice qui distribue le courrier à Rennes Ville-jean : elle devrait prendre son service à 8h, arrêter sa distribution à 12h, retourner au bureau (20 minutes) prendre sa pause méridienne obligatoire de 45 minutes, puis retourner sur le lieu de distribution (20 minutes encore) pour reprendre la distribution du courrier là où elle l’a laissée (3h). Soit une fin de service à 16h25 !! Autant dire que toute la vie familiale s’en trouve perturbée et compliquée »
Le nouveau système prévoit aussi de faire travailler les facteurs six jours sur sept. M. Bordier assure « donner tout l’effort de travail physique et mental » qu’il peut sur une vacation « quelles que soient les conditions météorologiques ». « Le fait de s’arrêter et de reprendre, notre corps ne répond plus pareil après une pause », ajoute le facteur dont le salaire s’élève à 1.400 euros nets après vingt ans passés à La Poste.
Suite à une première ordonnance prononcée le 15 FEVRIER, le Syndicat SUD-PTT recevait une ordonnance du Tribunal de Grande Instance interdisant aux grévistes et aux représentants syndicaux de pénétrer dans leurs établissements et de se rassembler sous peine d’astreinte de 50 euros par infraction..
Mais par jugement en date du 2 MARS 2018, à la requête du Syndicat SUD-PTT 35, le délibéré « est tombé » : Le tribunal rétracte cette ordonnance et CONDAMNE LA POSTe à verser 2500 Euros d’amende, au motif que cette ordonnance a été prise sans respecter le contradictoire, les dirigeants de LA POSTE arguant de l’impossibilité d’identifier leurs adversaires faisant croire qu’il s’agissait de « terroristes » « cagoulés ! »
Or ce n’était que des grévistes et leurs représentants syndicaux facilement identifiés !!!
Par jugement en date du 27 FEVRIER, la POSTE avait déjà été DEBOUTEE de toutes ses « nouvelles » prétentions en assignant 35 grévistes et leurs représentants syndicaux.. ..
Après avoir tenté en vain d’instrumentaliser la justice contre les grévistes, voilà que la direction, a fait appel au préfet qui, sans aucune justification, fait positionner quatre cars de la compagnie d’intervention devant le bureau de Rennes Colombier le vendredi 2 mars à partir de 6 heures du matin. Or, il n’y avait aucun trouble à l’ordre public sur la voie publique de la part des grévistes et de leurs soutiens.
Ne serait-il pas plus utile de mettre fin aux troubles manifestement illicites que constituent :
– L’embauche des CDD et des intérimaires en toute illégalité pour remplacer les grévistes. c’est ce qu’a constaté l’inspection du travail dans les locaux de Gefco à Bruz
– la création des centres de tri dans des fermes (Ã Vieux Vy sur Couenon ! !) dans lesquels les conditions de sécurité ne sont même pas respectées.
Deux mois après le début du conflit, toutes les décisions de justice donnent une légitimité au mouvement de grève des facteurs. Au 60e jour de grève, il eut été possible de penser que la directrice de La Poste allait chercher une porte de sortie au conflit et ouvrir des négociations. La rencontre du vendredi 2 mars qui était à l’initiative des grévistes a montré que ce n’était pas le cas.
Que ce soit sur leurs revendications (abandon de la « méridienne », refus de la suppression de 6 tournées) que ce soit sur les modalités de la grève, les facteurs grévistes de Rennes mènent leur lutte pour éviter la dégradation de leurs conditions de travail et de leur santé.
c’est pour cette raison que les facteurs suscitent une formidable solidarité des postiers d’Ille et Vilaine et de la population. c’est pour cette raison qu’ils suscitent aussi une formidable solidarité financière provenant des 4 coins de la France
c’est pour cette raison que la grève sera peut-être très longue Mais elle sera victorieuse !
ll faut rappeler que le 22 février dernier, les dirigeants de la Poste présentaient les résultats du groupe La Poste de 2017 et s’en félicitaient.
Le Chiffre d’affaire de 24,11 milliards d’euros est en hausse de 3,5%... tandis que le chiffre d’affaire « Services-Courrier-Colis » est en hausse de 0,6% à 11,424 milliards d’euros.
Ceci est clairement le résultat des gains de productivité qui ont été faits sur le dos des facteurs depuis une dizaine d’années puisque le nombre de facteurs est passé de 90 000 à 72 000
La Poste, sympa (?)
La Poste est sympa, elle est prête à offrir de nouveaux services. Tenez, bientôt, nous serons tous obligés de déclarer nos revenus par voie électronique. Oui mais ceux qui n’ont pas d’ordinateur ? Et ceux qui ne savent pas comment faire ? Heureusement, La Poste est là . Exemple : l’île de la Réunion. Dans un communiqué du 7 mars 2018, le syndicat SUD PTT s’inquiète de la dernière annonce de la Direction de La Poste. Alors que le service de la Distribution est en sous-effectif à La Réunion, que des emplois sont supprimés tous les ans, que les délais d’acheminement des courriers/colis ne sont pas respectés, que les réclamations des usagers explosent, que la qualité de service se dégrade, La Poste voudrait que les postiers effectuent une tâche supplémentaire : aider à la télé-déclaration des revenus. Mais ce sera payant ! Les syndicats en ont été avisés par Philippe Val, président de La Poste, il y a un an. Concrètement, l’idée de La Poste est d’envoyer un facteur, pendant 45 minutes, chez les particuliers qui le souhaitent, afin de les accompagner dans leurs démarches en ligne, moyennant « une somme de 50 euros »,
« Pourquoi une partie de la population réunionnaise qui n’est pas à l’aise avec le tout numérique devrait-elle eÌ‚tre pénalisée ? ». « En cas d’erreur, qui sera responsable ? » - « Pourquoi les services des Finances Publiques ne disposent-ils plus des moyens adéquats pour accompagner le passage vers le numérique ? c’est là que se trouvent les compétences et le conseil auprès des contribuables ».
« Le tout numérique prôné par le gouvernement ne doit laisser personne au bord du chemin. dématérialisation, digitalisation, numérisation, les nouvelles technologies ne doivent pas servir de prétexte à des destructions d’emploi public ou à la facturation de prestations jusque-là gratuites pour les usagers ».dit le syndicat.
Cancer et parafoudre
d’abord, la sidération. Celle de voir des cancers se déclarer en série parmi les salariés des télécoms intervenant sur les lignes de téléphonie fixe. Ensuite, les interrogations. Très vite, les soupçons se portent sur les parafoudres, ces fusibles protégeant les lignes des intempéries, des petits tubes en apparence inoffensifs mais en réalité chargés de radon, un gaz radioactif. décennie après décennie, syndicalistes, victimes et médecins assemblent les pièces du puzzle pour dévoiler un risque étouffé.
Lire ici :voir le site parafoudre