Écrit le 14 octobre 2015
Une maison moderne, du côté du château de Tressé à Pouancé, dans la verdure, avec des meubles en bois de palettes à l’extérieur : c’est le domicile de Carole Guy. La jeune femme est décoratrice d’intérieur, elle vient de terminer six mois de service comme présidente du club d’affaires BNI, et elle s’est spécialisée dans l’aménagement des magasins pour l’accessibilité aux personnes handicapées. Elle précise : « Il ne s’agit pas seulement de personnes en fauteuil roulant, mais de tous ceux qui ont des difficultés visuelles, auditives, motrices ou intellectuelles, avec une certitude : un magasin aménagé pour ces personnes est un magasin plus agréable pour tout le monde ».
Sa formation de « décoratrice » comportait un module « ergonomie ». « Il me sert beaucoup et, par moi-même, j’ai étudié l’annexe 8 de la circulaire du 30 novembre 2007, et aussi : le guide des bonnes pratiques de mise en couleur et le guide ’’concevoir une voirie accessible’’ ».
Carole est alors demandée par les commerçants qui veulent se mettre en conformité avec la loi de 2005. Elle se déplace pour voir le magasin, pour déterminer ce que cherchent les clients, pour être fidèle à la pratique du commerçant. Puis elle donne des conseils, guide le commerçant dans ses démarches, établit un plan 3D, un avant-projet sommaire, un avant projet détaillé.
Elle peut même rencontrer les membres de la commission accessibilité pour expliquer la démarche et le pourquoi des options retenues, elle assiste le commerçant dans l’appel d’offres et dans le suivi du chantier.
À Châteaubriant, on lui doit la transformation de la crêperie Le Bilig, place de l’église, un immeuble du XVe siècle, un des rares restant à Châteaubriant. Problème : un escalier d’accès à l’extérieur. Que faire ? Un maître d’œuvre avait proposé de supprimer la porte de la cave et la fenêtre située au dessus et d’installer un ascenseur extérieur. C’était totalement défigurer la crêperie. Carole est allée en commission d’accessibilité et a argumenté. La commission a accepté cette contrainte à condition que l’intérieur soit refait.
Et l’intérieur fut refait. À droite de l’entrée a été installé le comptoir d’accueil en étudiant la hauteur et les couleurs pour qu’il soit plus visible. La partie cuisine+plonge a été déplacée pour que le cheminement entre l’entrée et la salle du fond soit pratique. Avantage : les clients voient la cuisine se faire sous leurs yeux et le service est facilité pour le personnel, le circuit de la vaisselle vers la partie plonge a été rationalisé. Le sol, le nombre de places, la couleur des tables et des menus, tout a été repensé pour être à la fois attrayant et bien visible.
Petit détail : les toilettes ont été réaménagées aussi, avec un sas sanitaire, un aménagement en bambou, une porte persienne et, là encore, des couleurs contrastées et un rayon giratoire permettant l’utilisation par une personne en fauteuil roulant.
L’accès à l’étage sera évidemment impossible pour un fauteuil roulant, mais pour tous les autres handicaps, l’escalier a été élargi, avec des marches basses, des couleurs contrastées sur marche et contre-marche, et une rampe de chaque côté. Comme cela il est possible d’accompagner une personne qui aurait des difficultés à marcher ou à garder l’équilibre. Bien entendu des Toilettes ont été aménagées à l’étage.
Les travaux ont été faits sur deux périodes et ont duré en tout deux mois et demi. Perte sèche pour le commerçant ! Sauf qu’ils ont été faits en grande partie sur les congés annuels de la crêperie et que à la reprise, M. Couedro a enregistré beaucoup plus de clients qu’auparavant car le lieu est plaisant, aussi bien par le décor que par la qualité des menus. Un magasin rénové attire la curiosité et quand la curiosité rejoint le bon goût … c’est tout bon !
Carole Guy travaille aussi pour les particuliers, refaire une chambre, amé-nager une baignoire à bulles, ou un atelier d’artisans, repenser la salle d’attente d’un cabinet médical, transformer d’anciens bureaux en appartement. Des couleurs, des plantes s’harmonisant avec la lumière naturelle : Carole propose toujours deux projets, deux ambiances et travaille avec les goûts des clients.
« Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor » disait l’écrivain Daniel Pennac dans La petite marchande de prose. Et quand on peut le faire avec le sourire et des conseils avisés, c’est encore mieux.
À découvrir : 06 25 22 93 69. Le site de Carole Guy
L’accessibilité est une égalité d’accès citoyenne. Elle amène à concevoir une ville accessible à tous, aux personnes handicapées, comme à l’ensemble de la population qui doit en bénéficier. Il s’agit de faciliter l’insertion dans la vie sociale et de permettre à chacun d’être un citoyen à part entière, de vivre pleinement la ville.
L’accessibilité au cadre bâti, à la voirie et aux transports, publics ou privés, permet leur usage sans dépendance pour toute personne qui, à un moment ou à un autre, éprouve une gêne du fait d’une incapacité permanente, d’une difficulté temporaire ou bien encore de circonstances extérieures.
Une réflexion d’ensemble sur l’accessibilité est encore à mener : on devrait pouvoir aller de la mairie aux écoles, aux lieux de culte, aux cabinets médicaux de façon adaptée à tous ! C’est là qu’il faudrait concevoir des ’’cheminements doux’’. C’est une réflexion à laquelle pourrait participer Carole GUY.
Pour la Loire-Atlantique, le correspondant « accessibilité » est :
M. Hervé JOSLAIN
Téléphone : 02 40 67 25 57
herve.joslain@loire-atlantique.gouv.fr
Le gouvernement a lancé une série de 20 épisodes, d’une minute chacun, intitulée « Plus Belle la Vie : Ensemble » représentant des scènes de la vie du quotidien auxquelles de nombreuses personnes handicapées font face. Cette mini-série souhaite sensibiliser la popu-lation à l’accessibilité universelle, non seulement pour améliorer la vie des handicapés, mais aussi pour limiter leur marginalisation, comme l’a précisé le Premier ministre « Notre objectif, est de faire qu’il n’y ait pas, d’un côté, 12 millions de personnes qui vivent avec un handicap ou une incapacité et, de l’autre, le reste de la société. »
Cette belle initiative lancée par le gouvernement permet donc, par le biais de l’humour et d’un média populaire de sensibiliser la population aux problèmes que vivent les personnes souffrant de handicap quotidiennement, et de faire avancer les actions en leur faveur !
Les commerces qui ne sont pas aux normes, devaient déposer un « Agenda d’accessibilité programmée » (Ad’Ap) y compris une éventuelle demande de dérogation pour chaque critère qu’ils ne pouvaient pas respecter.
Date limite : 27 septembre 2015 à la mairie de la commune.
Il y a encore plein de commerces qui ne l’ont pas fait... les retardataires peuvent toutefois encore déposer leur dossier mais devront justifier leur retard.
Formulaires Cerfa et modèles types de la procédure Ad’AP
attention il y a des sanctions de 1500 à 5000 euros