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Ecrit le 23 septembre 2009
Le deuxième degré
« Brice Hortefeux a de l’humour » certifie Fadela Amara qui parle en connaisseuse. Oui, mais un humour très suspect qui n’est pas digne d’un homme d’État, protestent, dans les rangs de la majorité, les nombreux détracteurs du ministre. []
Faisant référence à leurs origines auvergnates communes, le ministre de l’Intérieur avait dit de Fadela Amara : « C’est une compatriote : comme ce n’est pas forcément évident, je le précise ». La secrétaire d’État jure qu’elle a trouvé ça drôle. Des bonnes blagues de ce genre, Hortefeux en sort plusieurs par semaine. []. Il y en a pour tout le monde : les juifs et les arabes, les cathos et les homos. Le ressort comique est à peu près toujours le même : un tel est black, beur ou juif, mais il est « quand même » sympa, mais je le reçois « quand même » dans mon bureau.
A l’UMP et dans les ministères, on ne se prive pas, sous couvert d’anonymat, d’enfoncer le protégé de Sarkozy. Le deuxième degré, c’est sa deuxième nature, nous explique-t-on. [] Le problème, c’est que ces bonnes blagues rappellent à s’y méprendre celles qu’on peut entendre dans les cénacles franchouillards et lepénistes. Et on finit par se demander si, sous couvert de « deuxième degré », Brice Hortefeux ne donne pas à voir sa vraie nature.
C’est en tout cas la conviction de certains cadres UMP issus de l’immigration. Qui n’ont pas apprécié que Fadela Amara vole au secours du ministre auvergnat. « C’est une collabo », dit d’elle une élue UMP. []
Pour Rachida Dati, sur RTL : « Il faut tourner la page, ça a été sans doute une maladresse, je ne suis pas d’accord pour dire que c’est de l’humour, le racisme, ce n’est pas de l’humour. Il en a tiré les conséquences puisqu’il les a regrettés, tout ça est derrière nous maintenant. »
Une élue UMP s’emporte contre « l’arrogance » du ministre de l’Intérieur : « tout gonflé de son pouvoir, il est fier de lancer quelques blagues avant de remonter dans sa voiture blindée. Mais c’est qui, Hortefeux ? Il n’a jamais rien fait. Il n’a pas de métier, il n’a jamais été élu sur son nom. Pendant trente ans, il est resté dans l’ombre de Sarkozy ».
Brice, le blagueur, est habillé pour l’hiver !
Robocop
L’Humanité.fr du 16/09 : mardi 15 septembre, 6H25. Au 12, allée Georges Bizet, aux Mureaux (Yvelines), au quatrième étage, une déflagration. La police perquisitionne au domicile de la famille Seck. La serrure de la porte saute, la porte est enfoncée. Une dizaine de policiers s’engouffrent dans l’appartement et se précipitent vers les chambres.
La première personne appréhendée est la soeur aînée. Elle est jetée sur le lit, sur le ventre, et contrainte de mettre les mains sur la tête. Dans la chambre parentale, les policiers tombent sur Fatimata, la maman, qui est sortie sans même avoir le temps de se couvrir.
Aïssata, réveillée par le vacarme, sort de son lit. Elle est poussée sans ménagement dans la salle de bain où on lui intime l’ordre de ne pas tenter d’en sortir.
yéro, le petit frère, lycéen de 16 ans, est jeté au sol et menotté. Dans ce tohu-bohu, Aïssata tente d’en savoir plus, de comprendre. Elle demande à parler au responsable de cette opération afin d’obtenir des informations. Mais les policiers arpentent l’appartement en tous sens, tenant chacun des membres de la famille isolé dans une pièce. Pas un gradé pour répondre aux sollicitations d’Aïssata.
Enfin, les forces de l’ordre demandent une pièce d’identité. Et, là , se rendent compte de leur méprise : l’homme qu’ils cherchent, noir de peau comme les Seck, n’habite plus la cité depuis environ quatre ans. Pas du tout penauds, les policiers libèrent tout le monde et sortent, sans même un mot pour ceux qui viennent de vivre une situation traumatisante. Pas d’excuse non plus pour la porte et la serrure cassées, pour l’appartement laissé sens dessus dessous. [] La famille Seck a décidé de ne pas laisser passer. Surtout pour le jeune adolescent, yéro, qui se remet difficilement d’un tel choc. Et pour les voisins asiatiques dont les policiers ont défoncé la porte, par erreur, avant de casser celle des Seck
Ndlr : décidément, Brice fait des émules !
Ça sent le Vichy ?Ah
Suicides
Pour Nadine Garibal, déléguée CGt à France télécom Loiret, la dernière note interne de sa direction passe très mal. Dans ce document que s’est procuré Libéorléans, la direction propose des réponses types aux nombreux questionnements des clients face à la récente vague de suicides. « Ces dernières semaines, notre entreprise est éprouvée par des drames humains largement médiatisés. Nous sommes tous confrontés à des questions de notre entourage », explique le communiqué. []
La direction propose donc à ses salariés de fournir aux clients la réponse suivante : [] : « Notre entreprise connait de grandes transformations liées aux technologies. La très grande majorité de ces évolutions se déroule dans les meilleures conditions. Malgré tout l’accompagnement mis en place, des évènements dramatiques ont eu lieu. c’est pourquoi l’ensemble de l’entreprise est mobilisée pour mieux comprendre les raisons de ces drames et mieux accompagner ses salariés ». []
Colère de Nadine Garibal. « Cette posture envers les clients qui manifesteraient leur empathie est à vomir. Le personnel est victime et non complice ! »,
Ndlr : France télécom, c’est simple comme un coup de fil !
Hôpital Bunker
Lu dans lepost du 16 septembre 2009 : « Vendredi 17 sept. Nicolas Sarkozy doit célébrer la 2 500e greffe hépatique, à l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Une cérémonie en » grande pompe « , si l’on en juge le communiqué du syndicat Sud de l’hôpital » L’hôpital est en état de siège, les entrées sont triplement filtrées. Un chapiteau doit être dressé sur le parking pour un coût de location de 70 000 euros ". Les personnels de service ce jour-là devront présenter une carte d’identité et un bulletin de salaire récent.
Mais attendez, ce n’est pas tout. Toutes les consultations de ce vendredi ont été annulées et le personnel prié de prendre des congés !
Bon, le syndicat ne précise pas si les gens de moins de 1,70 m sont invités au « pince-fesses ». Et toujours selon Sud « un parking de location pour le personnel a été réservé pour un coût de 6 600 euros ». Le buffet devrait coûter la bagatelle somme de 60 000 euros. A cela il faudra compter le déplacement des forces de l’ordre. Car le chef de l’État a pris l’habitude de ne jamais sortir sans quelques centaines de policiers.
Bilan : Sud-Santé, deuxième syndicat à l’assistance publique-hôpitaux de Paris dénonce le coût de cette visite, estimée à 200 000 euros. Soit « au bas mot à l’équivalent de huit infirmières sur un an », souligne le syndicat qui, avec la CGT, a appelé à un rassemblement, à 11 heures sur place. Le but : protester contre le « démantèlement du régime de protection sociale » et la restriction des budgets des hôpitaux.
Pour l’instant, l’Élysée n’a pas confirmé le coût estimé.
Sarkozy à l’hosto, les malades n’ont qu’Ã bien se tenir !