Ecrit le 16 octobre 2019
On sait que le Président de la Com’Com’ Châteaubriant-Derval est très attaché aux questions de transports. D’ailleurs il nous a promis, dans le nord de la Loire-Attlantique, un aéroport pour remplacer celui de Notre-Dame des Landes.
En matière de train, il a aussi des visées intéressantes. « le train fonctionnera dans un premier temps à 70 km/h sur la ligne Rennes-Châteaubriant. Mais dans les années qui suivront la réouverture de la ligne, il est bien prévu de le faire rouler à 110 km/h. » a-t-il dit au Conseil Communautaire du 26 septembre 2019, sans oublier de promettre une augmentation des vitesses sur le tronçon Châteaubriant-Nantes. Etrangement il ne promet pas la suppression de la barrière à Châteaubriant entre les deux lignes, il n’évoque pas non plus une baisse des tarifs !
L’ACCRET, (Association Citoyenne Châteaubriant-Rennes en Train) réplique :
« Avant de rouler à 110 km/h il va falloir moderniser la ligne entre Châteaubriant et Rennes et considérablement améliorer les conditions d’exploitation entre Châteaubriant et Nantes. En tout état de cause la modernisation vers Rennes ne se fera pas d’ici 15 à 20 ans et coûtera l’équivalent de plusieurs dizaines de millions d’euros actuels. Et l’amélioration des conditions d’exploitation vers Nantes ne s’annonce pas sous les meilleures auspices sachant que la métropole nantaise souhaite laisser en état les entrées trains actuelles pour favoriser les liaisons tram. Et il faut aussi se remémorer que le matériel roulant choisi vers Nantes n’est pas calibré pour supporter une charge d’exploitation aux standards nécessaires pour atteindre les 110 km/h.
Bref, pour le moment il n’y a aucune orientation concrète qui peut donner corps aux promesses.
En ce qui concerne la vitesse de 70 km/h il s’agit de sections spécifiques qui, même rénovées, resteront limitées à cette vitesse pour des raisons de sécurité. En effet, comme pour les routes, les vitesses des trains sont limitées en fonction de conditions structurelles. Les passages à niveau rapprochés et plus ou moins bien protégés ainsi que les profils des voies (virages, courbes, possibilités de croisement, etc.) et la proximité des arrêts conditionnent les vitesses. Ce qui signifie que même si la ligne est assez solide pour faire rouler des trains à 110, sa configuration et sa signalisation le lui interdisent.
Donc, pour l’instant, ce qui est dit n’est globalement pas réaliste. Ce qui n’empêche pas que nous sommes résolus à tendre vers cela. Et ça se planifie sur les 15 à 25 ans qui viennent. Au mieux. »
Ecrit le 18 décembre 2019
ACCRET et guichets
L’ACCRET (Association Citoyenne Châteaubriant-Rennes en Train) a manifesté à plusieurs reprises son désaccord avec la politique commerciale mise en place par la SNCF et les Régions : la fermeture des guichets de gare qui exclut les citoyens les plus vulnérables de l’accès au train. En effet, si l’ensemble des gares sont munies d’automates, encore faut-il avoir la possibilité de s’en servir.
Dans son rapport d’activité de 2017, la Fondation Emmaüs faisait le constat que 30 à 40% de la population était exclue de l’accès aux moyens numériques en raison notamment de sa situation sociale, culturelle ou de handicap. Les personnes âgées sont particulièrement touchées du fait de leur difficulté à maîtriser les outils informatiques ou à en posséder. (1)
D’autre part, dans de nombreuses zones rurales ou périurbaines, subsistent de nombreuses zones blanches, dépourvues de réseau. Les personnes ne disposant pas de moyens de paiement tels que la carte bleue ne peuvent pas non plus utiliser les automates.
Beaucoup de personnes n’ont donc pas la possibilité d’accéder au numérique. Or quand le seul moyen d’accéder au service public est la voie électronique, cela exclut les plus fragiles, les plus modestes. C’est non seulement injuste mais aussi illégal. Le service public comme son nom l’indique et comme le juge l’a rappelé se doit d’être accessible à tous sans discriminations (Décision du Conseil d’État du 9 mars 1951).
Face à ces difficultés, s’ajoute la volonté de la SNCF de sanctionner ces usagers en les considérant comme des fraudeurs, lorsque ces derniers ne sont pas en capacité de prendre un billet sur les automates. Ou pour ne pas être considéré comme tel, certains renoncent alors à prendre le train et sont ainsi complètement exclus du service public.
Nous verrons à l’usage si le service mis en place à Châteaubriant par la Com’Com’ Châteaubriant-Derval permet effectivement de compenser la fermeture du guichet SNCF.
ACCRET : un espoir ?
Fin novembre 2019 l’ACCRET signalait des signes négatifs inquiétants concernant la ligne SNCF Châteaubriant-Retiers. Heureusement elle est en mesure d’apporter des informations rassurantes. Le 4 décembre, en effet, un cadre supérieur de SNCF Réseau a appelé le président de l’ACCRET pour dire que ses services ont commencé à préparer la mise en œuvre des travaux de rénovation afin qu’ils se fassent en 2021. Et le 6 décembre le chargé de mission mobilités de la Préfecture de Bretagne a envoyé un courriel pour annoncer l’engagement irréversible de l’État dans le financement donc la tenue de ces travaux. Dont acte. Cependant, l’ACCRET restera vigilante car 2021 c’est loin, très loin, trop loin et nous ne sommes pas à l’abri de retournements de situation….