Ecrit le 11 novembre 2019
Ce 6 décembre avait lieu l’assemblée générale annuelle de l’Amicale Laïque de Châteaubriant (ALC) s’ouvrant d’abord avec une réflexion du Président Roland Feuvrais sur l’école, empruntée au traité « Le nouvel esprit scientifique » écrit en 1934, par Gaston Bachelard philosophe français. Celui-ci rêvait d’une société faite pour I’école non d’une école faite pour la société. Cela mérite quelques explications données par Henri PENA-RUIZ dans le « dictionnaire amoureux de Ia Laïcité » publié en 2014 chez Plon.
Reconnaître l’école
« Non seulement il faut affranchir l‘école de toutes les pressions de la société civile, qu’elles soient économiques, politiques ou religieuses. Mais il faut aussi finaliser la vie sociale par le souci de cultiver en chaque enfant toutes les potentialités dont il est riche. (non pour que toutes se développent nécessairement de façon égale mais pour que lui soient données les chances de promouvoir celles qui lui permettent de s’accomplir.)
Alors, en ce début du XXIe siècle, notre société est-elle prête à se mettre à distance d’elle-même et ainsi à reconnaître l’école comme telle ? Une reconnaissance de cette nature implique :
« que la société consente à voir en l’école une institution autonome aux fins propres (instruction, éducation, émancipation, autonomie)
Mais aussi qu’elle lui renouvelle les moyens et la considération qui lui permettent de poursuivre ses fins. »
Une société faite pour l’école, en ce sens, c’est une société qui assure à l’école toute sa place : sans la dénigrer de façon sempiternelle, ni prétendre que son rôle est désormais très relatif (au regard des canaux modernes de l‘information ou des finalités immédiates de l’économie).
C’est aussi une société qui ne demande pas à I’école ce qu’elle n’est pas en mesure de faire l Ce n’est pas à l’école, par exemple d’abolir complètement l‘inégalité sociale et ses effets. Alors que cette même société laisse en l’état les ressorts socioéconomiques dont dérive cette inégalité...
Pour faire société, l’homme, le citoyen, le travailleur s‘accomplissent ensemble.
Former l’homme, dans la plénitude de ce qu’il peut être, c’est donner au citoyen sa référence la plus exigeante et son assise la plus sûre.
Instruire le futur citoyen afin que sa raison puisse juger librement et fonder l’autonomie, c’est donner au travailleur une culture universelle.
L’école ouvre alors sur le légitime souci de soi, compris —bien sûr— à l’échelle de toute l’humanité. Et dans une belle perspective « l’horizon émancipateur de l’école laïque n’est pas de viser l’adaptation-soumission au monde comme il va mais bien de rendre possible son éventuelle transformation par des citoyens qui auront appris à ne pas s‘en laisser conter ! »
Inégalités
Penser que l’école, seule, peut résorber les inégalités, c’est croire qu’elle a tous les leviers pour changer la donne, ce qui est faux bien sûr. Car l’école ne peut rien par exemple
au fait que des parents n’aient pas ou peu fait d’études,
au fait qu’un enfant n’ait ni bien dormi, ni bien mangé,
au fait que des familles aient peu de pratiques culturelles.
Ainsi les écarts se fabriquent avant la scolarité car les milieux familiaux sont inégalement proches de l’école. Et tous ces éléments contribuent en partie à l’échec scolaire. Nous devons donc lutter, prendre toute notre place dans la défense du service d’éducation, des services publics en général. Nous c’est-à-dire, nous amicale laïque, associations de parents d’élèves, enseignants, collectivités. Défendre tous les services publics, car comme le dit le philosophe Alain Badiou « comment accepter que les cinq piliers de la vie acceptable pour tous que sont l’Education, la santé, le logement, le transport, et la communication soient livrés à la loi du marché ? » Nous devons donc lutter pour mettre en avant et défendre les valeurs qui sont les nôtres : justice sociale et progrès de tous, laïcité et solidarité, lutte contre les discriminations » …
L’ouverture
Après ce rapport moral, l’assemblée s’est intéressée à son fonctionnement. Notons d’abord l’importance, pour l’ALC, du local qu’elle a acheté, place Ernest Bréant, il y a quelques années, avec le soutien financier de ses adhérents. Ce local permet la tenue de réunions conviviales qui participent au lien social : soirées à thèmes, soirées cinéma, soirées cabaret, journées moules-frites ou galettes-crêpes. Après-midi jeux. De plus, dans un esprit d’ouverture, l’ALC met son local à disposition des associations qui en ont besoin ! Un vrai service public là où la municipalité est défaillante !
L’ALC est riche de ses sections sportives, badminton, basket, football, handball, gymnastique rythmique, randonnée. Un engagement sans faille des entraîneurs et des bénévoles, dans le sport-compétition ou dans le sport-loisir, avec des équipes de jeunes ou de seniors. Notons qu’il existe du baby-basket et du baby-hand et que l’école de handball va recevoir son label de qualité en 2020.
La section football est présidée par une femme ! Et la section comporte des équipes féminines. C’est une évolution importante !
Le club des supporters assure « la chaumière » à la Foire de Béré : une trentaine de retraités pour monter la structure et l’équiper et puis 80 à 100 personnes pour chacun des huit différents services. En plus de l’indispensable convivialité, cette activité permet de récolter des fonds qui, ensuite, sont apportés en aide aux écoles publiques.
Dons aux associations : quelle réduction d’impôt ?
Par courrier ou courriel, sur internet, dans la rue... Pour la recherche, les enfants, la lutte contre la pauvreté... En cette fin d’année, vous êtes sollicité par des associations ou organismes d’intérêt général. Savez-vous que vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu quand vous faites un don ? Mais ça dépend :
la forme du don : versement d’une somme d’argent, don en nature (une œuvre d’art par exemple), versement de cotisations, abandon de revenus ou de produits, frais engagés dans le cadre d’une activité bénévole (frais de déplacement par exemple)
les organismes bénéficiaires (associations habilitées à délivrer un reçu fiscal) : but non lucratif, objet social et gestion désintéressée, au profit d’un cercle large de personnes, sans contrepartie.
et cela ne concerne que les personnes payant des impôts.
Le calcul des cotisations diffère selon qu’il s’agit d’un organisme d’intérêt général ou reconnu d’utilité publique : vous bénéficiez d’une réduction d’impôt égale à 66 % du total des versements dans la limite de 20 % du revenu imposable de votre foyer ;
ou d’un organisme d’aide aux personnes en difficulté fournissant gratuitement des repas, des soins ou favorisant le logement : vous bénéficiez d’une réduction d’impôt égale à 75 % des versements retenus dans la limite d’un montant revalorisé chaque année.
Lorsque le montant des dons dépasse la limite de 20 % du revenu imposable, l’excédent est reporté sur les 5 années suivantes et ouvre droit à la réduction d’impôt dans les mêmes conditions.
Source : service-public.fr