Cancer et rémission : un témoignage poignant
Qu’est-ce donc la vie, pour qu’on y tienne tant ? Pourquoi certains se suicident-ils quand d’autres subissent la torture pour rester en vie ? Ce sont là quelques questions que l’on se pose après avoir lu le livre « Cancer et rémission », dans lequel Yves GILOIS raconte « six ans de combat »
Le livre est bien écrit : jusqu’au bout on reste en haleine, inquiet de savoir comment l’auteur réussira à échapper à son « lymphome folliculaire centrocyto centroblastique » (cancer des ganglions)
Toute douleur qui n’aide personne est absurde (A.Malraux)
De violentes douleurs abdominales : ce fut le début, banal, d’une longue maladie. Le jeune homme, il a 41 ans, doit choisir alors entre un traitement classique avec chimio, et un protocole de soins, encore à l’étude, qui comporte chimio + rayons + prélèvement de greffon + autogreffe. L’avenir lui dira qu’il devra subir le tout.
Yves est quelqu’un de très combatif : c’est en partie ce qui le sauvera dans les situations qu’il rencontrera et qu’il relate grâce aux notes qu’il a prises :
L’obligation de cesser le travail qu’il aime. Provisoirement espère-t-il. Ceci s’accompagne d’inquiétudes sur ses revenus futurs.
L’obligation de vendre la maison qu’il vient d’acheter car l’assurance ne prend pas en compte sa maladie. Ceci s’accompagne de la perte d’emploi de son épouse
Et surtout les complications liées à la maladie.
Tous ceux qui connaissent des malades traités par chimio, savent les effets secondaires qui en résultent : nausées, fourmillements, et crainte d’une immunodéficience qui rend le malade plus sensible aux virus et microbes. Dans le cas d’Yves Gilois ce fut bien pire, car la rechute de la maladie entraîna une autogreffe d’abord, puis une allogreffe (avec un greffon provenant de son frère) qui imposèrent le séjour prolongé en chambre stérile.
Rien ne sera épargné
Interféron, antibiotiques, corticoïdes, antalgiques, somnifères, anxiolytiques, morphine. Perfusions, prises de sang, radios, scanners, fibroscopie, coloscopie, biopsies (une vingtaine !) ... quelle partie de plaisir !
Car rien ne lui sera épargné : tremblements, frissons, bouffées de chaleur, fatigue intense, insomnies, sueurs nocturnes incessantes, diarrhées ou constipation, vomissements, excitation-dépression, phlébite, occlusion intestinale, problèmes urologiques, mycose, insuffisance rénale, zona et « réaction du greffon contre l’hôte » (ce qu’on appelle à tort : rejet). La maladie, avec ses dégâts collatéraux, n’est qu’une longue torture avec, de temps en temps, des périodes de rémission brutalement interrompues.
Il y a la souffrance personnelle, il y a le regard des autres : « je me culpabilise de ne pas travailler et surtout d’avoir du temps libre. J’ai l’impression de vivre au rythme des retraités bien avant l’heure ». Il y a aussi les inquiétudes par rapport à la famille, aux enfants en particulier.
Le livre décrit, non sans humour, l’engrenage infernal, et tout ce qui fait qu’un homme peut supporter, ou non, les épreuves qui l’accablent : l’amour de l’épouse, la présence des amis, la qualité du personnel médical. Yves raconte l’ardeur de son combat, mais aussi ses périodes de désarroi, parfois de désespoir et en même temps toute l’attention qu’il a portée aux autres, notamment à ses deux fils, pour qu’ils ne souffrent pas des conséquences de sa maladie. « Je ne suis pas prêt pour mourir, je pense à mes enfants qui ont encore grand besoin de protection avant d’amorcer une vie d’adulte et de pouvoir affronter ses difficultés avec un minimum de sérénité ».
Il énumère aussi tous les petits plaisirs de la vie qu’il faut savoir cueillir : la fête de l’école, une promenade au bord du canal, une soirée avec les parents ou les amis, et toujours la présence de Pascale, son épouse. « On se tient par la main, il n’y a pas beaucoup de dialogue, mais cela me suffit pour calmer mes angoisses. Ses caresses sur mes mains sont réparatrices et j’ai envie de me blottir contre elle, afin d’être en sécurité, un peu comme un enfant qui a peur et cherche un refuge ».
La maladie est pour lui occasion de réfléchir sur le sens de la vie mais aussi ... sur le chômage, « cancer de la vie » qui touche quelques amis.
Avril 2006 : cela fait six ans maintenant que le combat est commencé. Yves Gilois a le sentiment, non d’une guérison, mais d’une rémission. Que va-t-il faire ? Il choisit de témoigner, pour l’association « ADOT » (don d’organes) « Je pense que dans notre société, le commun des mortels est mal à l’aise avec les maladies graves et les handicapés, et ceci est sans doute un manque d’information doublé d’un certain individualisme ». On sent qu’il sera toujours reconnaissant à son frère « pour ce don de cellules qui sauvent une vie ».
Il souhaiterait reprendre le travail mais qui voudra de lui, à mi-temps, après 6 ans d’arrêt-maladie ? Chorale, association culturelle (Artnonyme), parents d’élèves,Yves s’est engagé sur le temps libre qui lui est laissé, en dehors des indispensables temps de repos. « Sans rêves et sans désirs, le courage et la volonté n’existent pas. Le métissage, les expériences, l’acceptation de la différence, l’envie et la connaissance rendent la vie plus captivante » dit-il.
On sort de ce livre avec une formidable envie de vivre. Merci Yves.
En vente à la Librairie Lanoë à Châteaubriant - 15 €
Poèmes de Brigitte Gaschler
Brigitte Gaschler, auteure allemande,
qui vit et travaille à Ercé en Lamée,
exposera ses poèmes calligraphiés
en allemand et en français
dans le cadre des festivités organisées pour le 25e anniversaire du jumelage
entre Châteaubriant et Radevormwald. Elle est connue pour son engagement pour la paix entre les peuples.
Du 7 au 18 juin 2006 à la Maison de l’Ange
à Châteaubriant
Ecrit le 30 août 2006 :
Pascal Bresson : l’affaire Seznec
Pascal Bresson est un illustrateur de St Malo qui se passionne pour l’affaire Seznec, au point d’en faire un album pour les enfants. Une
affaire « criminelle » étrange : pas de cadavre, pas d’arme et aucun témoin - on ne sait même pas s’il y a eu un crime ! - jamais d’aveu.
Guillaume Seznec clamera
toute sa vie
son innocence.
L’Affaire Seznec
est devenue, au fil du temps, le symbole de l’erreur judiciaire. Elle a obligé la Justice française, à son plus haut niveau, à se remettre en cause.
Le pire ennemi d’une injustice, c’est l’oubli. Un peuple sans mémoire est un peuple qui s’expose à être, un jour, asservi. Et l’injustice faite à un seul est une des formes de la barbarie : un homme injustement condamné menace la liberté de tous les autres.
Ce beau livre illustré participe pleinement à cette défense de la mémoire. Merci à Pascal Bresson de l’avoir si bien compris. »
Denis Seznec
C’est un parcours « civique », un véritable travail de mémoire... qui sait se placer au niveau des plus jeunes. « Guillaume Seznec, une vie retrouvée ». par Pascal Bresson, Ed. Ouest-France.
http://pascalbresson.site.monsite.wanadoo.fr
Ecrit le 6 juin 2007
Poulpia
Poulpia, la courageuse petite pieuvre couleur mandarine, revient pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs de 5 à 7 ans. Toujours soucieux d’écologie, l’attachant céphalopode va cette fois se porter au secours des baleines, ces grands mammifères marins sans lesquels nos océans sembleraient bien vides et tristes. Dauphins, pingouins et morses seront de la partie, car Poulpia ne manque jamais de rallier tout le monde à sa cause quand il s’agit de défendre ce qui est le plus cher à son cœur.
Ed Chat doré, St Malo).
Ecrit le 30 août 2006
Petite anthologie de la poésie
L’amour, l’émotion, l’humour, la nostalgie ... Jean-Joseph
Julaud vient de publier un petit livre à mettre dans toutes les poches. D’un prix modique (2,90 €), il compte cependant 160 pages, 100 poèmes, du Moyen-Age à nos jours, de Marie de France à Charles le Quintrec, sans oublier Robert Desnos, Victor Hugo, Jacques Prévert, René Guy Cadou ou Léopold Sédar Senghor.
Femme nue, femme obscure Huile que ne ride nul souffle Huile calme aux flancs de l’athlète Aux flancs des princes du Mali Gazelle aux attaches célestes Les perles sont étoiles Sur la nuit de ta peau Délices des jeux de l’esprit, Les reflets de l’or rouge Sur ta peau qui se moire A l’ombre de ta chevelure S’éclaire mon angoisse Aux soleils prochains de tes yeux. Femme nue, femme noire Je chante ta beauté qui passe Forme que je fixe dans l’Eternel Avant que le Destin jaloux Ne te réduise en cendres Pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor
Ecrit le 25 octobre 2006 :
Former des professionnels par la recherche
Hervé Drouard (oui ! Celui qui signe le billet « Au cul d’la tonne », en dernière page) a connu un parcours très intéressant qui l’a mené de la direction d’école primaire, à l’animation maritime, de la recherche sur l’animation à l’enseignement de la sociologie à la faculté d’Alger, de l’univers de marin à la formation des travailleurs sociaux, par la réalisation de recherches-terrain.
Il vient de publier le livre « Former des professionnels par la recherche » (Ed L’Harmattan), où il plaide pour une révolution pédagogique qui permettrait aux « exécutants », aux simples praticiens, de devenir praticiens « réflexifs », praticiens-chercheurs, co-construisant les savoirs professionnels changeants dont ils ont besoin.
Cette idée, déjà ancienne, mais longtemps restée en sommeil, se réveille fort opportunément pour contribuer à la « société de connaissance » nécessaire au débat démocratique ; empêcher le retour de la barbarie et de l’obscurantisme que nous préparent conjointement l’ultra-libéralisme avancé et le choc des civilisations.
« En voulant former des praticiens-chercheurs dans les secteurs professionnels, nous savons que nous établissons une brèche dans un monde de certitudes établies où la rupture, la séparation, l’abstraction dominent. Rétablir des continuités, des traits d’union là où régnaient les oppositions et les méconnaissances réciproques » dit-il.
Ed l’Harmattan - 20
Délit de jeunesse
Une enquête passionnante de bout en bout, faite par la sociologue Isabelle Coutant, sur le thème de la jeunesse délinquante, à partir d’enquêtes de terrain tant auprès d’une Maison de la justice et du droit que d’un dispositif d’insertion par le Bafa. On y voit comment les ghettos français, à force d’être repliés sur eux-mêmes,
ont produit une autre culture, bien réelle, la culture de la rue qui valorise la virilité, l’honneur et la dignité.
Le livre ne se contente pas d’un état des lieux, il se projette aussi sur les possibles, en refusant de limiter l’avenir à la seule répression.
Le blé noir
Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy
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