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Grappillages et Mée-disances du 12 novembre 2003
Selon le Canard Enchaîné du 29 octobre : « Le Premier Ministre en déplacement dans l’Aisne s’est dit convaincu que le chômage allait baisser en 2004, grâce notamment, a-t-il expliqué, à la baisse des charges et aux contrats jeunes en entreprise. Mais il est resté muet sur la baisse du nombre de jeunes arrivant sur le marché du travail, sur l’augmentation des départs à la retraite par rapport à 2003, sur le départ de 70 000 salariés de moins de 60 ans ayant cotisé plus de 40 ans et surtout sur la réforme de l’allocation de solidarité (ASS) concernant les chômeurs en fin de droits effaçant des statistiques du chômage quelque 130.000 demandeurs d’emploi ». RAFFARIN aurait dû se rappeler, surtout après son pieux et onéreux (pour les contribuables) voyage à Rome, que les mensonges par omission sont aussi des péchés.
Du Canard (et de la Correspondance de la Presse du 28/10) : « Selon l’indice Manpower, les annonces d’offres d’emploi dans la presse ont enregistré une baisse de 25 % en un an ». Le Gouvernement venant de décréter que les boites d’intérim devaient désormais être placées sur un pied d’égalité avec l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE), il n’y a aucune raison de ne pas prendre en compte leurs statistiques.
Du Canard Enchaîné encore (et de la Tribune du 24/10) : « La SCOR, premier réassureur français (dont le patron n’est autre que Denis KESSLER, ancien n°2 du MEDEF de SEILLIERES et inventeur de la »refondation sociale« ), est en pleine tourmente malgré un »plan de re-structuration« et ses actions n’ont plus qu’une valeur symbolique. Ceci n’a pas empêché qu’en novembre 2002, sept semaines après sa nomination, KESSLER a encaissé une prime exceptionnelle de 150.000 euros s’ajoutant à son salaire annuel de 505 000 euros, sans compter le bonus, si la SCOR finit par faire des bénéfices ». C’est la refondation patronale qu’aurait dû inventer KESSLER.
Selon le Canard enfin : « Les ex-communistes allemands ont sauté le pas. Lors de son Congrès tenu à Chemnitz (ex RDA), le Parti du Socialisme démo-cratique (PSD) a admis la légitimité du capitalisme, du profit, de l’entreprise privée, »facteurs de développement et d’innovation« ». Du coup, on ne voit plus très bien ce qui sépare le socialisme démocratique allemand de la social-démocratie allemande, et bientôt du libéralisme économique tout court.
De Marianne du 27 octobre au 2 novembre : « Le principe de l’extension aux fonctionnaires d’une rémunération au mérite commence bien : un certain Michel BOYON, représentant de la droite néolibérale pure et dure, s’était illustré, lorsque il était au Cabinet de François LEOTARD, en expliquant que TF 1 devait être vendue à BOUYGUES en fonction d’un évident »mieux-disant culturel« . Ensuite, patron de Radio-France, il partit sous les huées de l’ensemble du personnel tant sa présidence fut, à tous points de vue, catastrophique. Il vient d’être nommé Directeur de Cabinet de Jean-Pierre RAFFARIN ». Ce n’est sans doute pas lui qui va redonner à M.Raffarin la bonne cote de popularité qui lui manque désormais.
L’Hurlu Berlu ! ! !
De Marianne également (sous le titre « la dernière de BERLU ») : « Devant le Parlement Européen, Silvio BERLUSCONI, qui préside l’Union Européenne, a parlé de »l’Union Européenne chrétienne et civilisée« . Voilà qui appelle deux remarques : l’Union Européenne ne fait référence à aucun enga-gement religieux particulier ; comment faut-il appeler les croyants non chrétiens ; Combien de temps l’Union Européenne peut-elle avoir un tel président sans perdre la face ? ». Il arrive fréquemment que des crétins irresponsables disent tout haut ce que l’ensemble des autres pense tout bas. A propos la béati-fication, puis la sanctification de Robert SCHUMAN, père de l’Europe Libérale, est toujours à l’ordre du jour, le temps de concocter un petit miracle .
Chaudron et marmite
De Marianne encore (et du Parisien du 22 octobre) : « Selon Christine BOUTIN, députée UMP, »l’U.D.F. devient un groupe sectaire qui suit un gourou« » - Les godillot-e-s deviendraient-ils (elles) mystiques ? En fait, comme disaient les anciens du pays, c’est chaudron qui dit marmite cul noir !
Toujours selon MARIANNE : « C’était le débat de la rentrée : fallait-il supprimer un jour de congé pour résorber (en partie) le trou de la sécu ? D’un côté on trouvait les néo-libéraux vertueux toujours prêts à retrousser les manches des autres. De l’autre, les défenseurs des acquis ne voulant rien céder au capital. Mais personne ne s’est posé la question qui vaille : est-ce qu’un jour travaillé en plus engendre des recettes et combien ? La réponse, sèche comme une règle à calcul, vient de tomber : c’est NON ! ». Selon l’O.F.C.E., la suppression d’un jour férié n’aurait que peu de conséquences sur l’emploi et la croissance . Encore raté !. Les sectaires qui nous gouvernent n’ont pas encore compris que pour relancer la croissance et l’emploi, et regarnir les caisses des organismes sociaux, il faut relancer la consommation intérieure, donc le pouvoir d’achat à commencer par celui des plus démunis, et relancer les expor-tations en baissant substantiellement la valeur de l’euro en prenant le contre-pied de Bruxelles et Francfort. Evidemment si l’on en était resté au franc ç’aurait été plus facile .
De Marianne enfin : « Après avoir longtemps promis de ramener le scalp de BEN LADEN, Donald RUMSFELD paraît s’aviser que ses campagnes afghane et irakienne ont été contre-productives : »Aujourd’hui, nous manquons d’éléments d’évaluation pour savoir si nous sommes en train de perdre ou de gagner la guerre contre le terrorisme, mais (concède-t-il), le ratio coût-résultat ne nous avantage pas« ». Encore quelques temps, et le secrétaire d’Etat déclarera qu’il a toujours été contre ces guerres.
Relevé dans le Monde Diplomatique de Novembre : « Les médias français, une affaire de familles : les grands groupes médiatiques confortent jour après jour leur position de dynasties inamovibles. La France, pays européen où les entreprises familiales pèsent le plus lourd en Bourse, dispose d’un secteur de l’information presque caricatural en la matière. BOUYGUES, ARNAULT, PINAULT, LAGARDERE les fils et les filles héritent des journaux, radios et télévisions de leurs pères. Leurs médias oublient toujours de dénoncer cet »archaïsme« là ». Et on peut ajouter encore : Serge DASSAULT, Jean-Claude DECAUX, Pierre FABRE, la famille HERSANT, Jean-Paul BAUDECROUX, Elizabeth BADINTER, Philippe AMAURY, Claude BERDA, et la famille SEYDOUX . Et il reste encore les PROUVOST, les PULH-DEMANGE, les LEMOINE, les COUDURIER, les VARENNE, la famille BAYLET, etc.
Les Temps (trop) modernes ...
Relevé dans Alternatives Economiques de Novembre : « Pour le patronat le stress et la santé mentale au travail sont des faux problèmes, et le patronat s’est opposé à ce que l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) planche sur ce sujet au cours des prochaines années ». Pour de nombreux patrons, les salariés sont simplement des machines à produire qu’il convient de remplacer lorsqu’ils sont usés ou en panne. A cet égard l’immortel film de Charlie CHAPLIN, « les Temps Modernes » est toujours d’une criante actualité.
Selon Alternatives Economiques également : « Les pouvoirs publics auraient donné comme consigne à l’URSSAF (Organisme de recouvrement des cotisations de sécurité Sociale) de mettre la pédale douce sur les contrôles » . A l’heure où la sécurité Sociale accuse un déficit préoccupant, on comprend mal cette attitude qui encourage les patrons fraudeurs. On comprend mieux quand on sait que c’est le MEDEF qui tire plus ou moins les ficelles du gouvernement .
Selon Alternatives Economiques encore : « 29 % des S.D.F. (sans domicile fixe) occupent un emploi, la plupart du temps comme ouvriers ou employés, et 36 % en recherchent un, montre une étude de l’I.N.S.E.E. (INSEE Première n°925, Octobre 2003) . On savait déjà depuis longtemps que contrairement aux idées reçues, la plupart des S.D.F. ne sont pas désocialisés ni en rupture avec le monde du travail. Mais c’est la première fois que cela est démontré statistiquement ».
La guerre est terminée depuis près de 60 ans, la reconstruction est terminée depuis belle lurette. Seulement voilà : si on n’a pas un contrat de travail à durée indéterminée (C.D.I.), mais seulement un contrat à durée déterminée (CDD), ou un contrat d’intérim, pour l’accès aux logements sociaux, c’est bernique.
Toujours d’Alternatives Economiques : « Le nombre des mineurs condamnés à des peines d’emprisonnement ferme est passé de 3360 à 4730 entre 1997 et 2001, indique le Ministère de la Justice. Une hausse de 40 %, bien supérieure à celle de la délinquance des mineurs ( + 14,6 %) et qui ne semble pas parvenir à réduire le phénomène. Pour nombre d’entre eux, le passage en prison ne fait que renforcer les liens avec le milieu des délinquants ».
Ce qui pose à nouveau l’éternelle question du rôle éducatif des prisons et celle des peines de substitution .
D’Alternatives Economiques enfin : « Plus de 15000 pactes civils de solidarité (PACS) ont été signés lors du premier semestre 2003, d’après le Ministère de la Justice. C’est 20 % de plus que l’an dernier à la même époque. Si la tendance actuelle se confirme, on devrait atteindre 30 000 Pacs cette année, soit l’équivalent d’un dixième des mariages. Une évolution que l’on peut attribuer à une meilleure connaissance du contrat ». Sans compter qu’un PACS n’interdit pas un mariage ultérieur ..... quand on en aura les moyens !
Et enfin, du Courrier International du 30 octobre au 5 novembre (et de Mainichi Shimbun de Tokyo) : « La noce fut royale et l’arnaque magistrale. Se faisant passer pour le descendant de la famille impériale ARUSUGAWA, YASUYUKI KITANO a lancé 2000 invitations à son mariage. Quatre cents personnes se sont pressées à la réception, avec de l’argent en guise de cadeau comme le veut la coutume nippone. Le couple bidon (le mariage n’avait pas été enregistré) a raflé 1,2 millions de yens, avant d’être arrêté par la police » . Cela sous-entendrait que sur 2000 invités, 1600 ont eu le nez creux . Quant aux 400 autres gogos invités à un mariage aussi prestigieux, ce ne devait pas être précisément des économi-quement faibles .
Echos cueillis par J. GILOIS