La cérémonie du 21 octobre 2007
Ecrit le 31 octobre 2007
Echos et mots ... comme Môquet
Suite et fin ? Voici quelques échos et commentaires sur les cérémonies des 21-22 octobre 2007.
Gamins : très beau, très coloré le défilé des gamins qui, en tête du cortège militant, portaient des branches d’arbres et les portraits de femmes Résistantes.
Militant : ce défilé militant était incroyablement imposant. Mais on n’y a guère vu les Castelbriantais qui, un mois auparavant, étaient venus voir et toucher Sarkozy ...
Hunault : les deux frères ont entouré Marie George Buffet, députée communiste, au premier rang du défilé. Le maire, pas très à l’aise, est resté pour l’évocation artistique. Pour une fois. Mais le député s’est tiré.
Partisans : La Marseillaise et le Chant des Partisans ont été chantés par les 120 comédiens amateurs du théâtre Messidor.
Evocation : le spectacle donné à la Carrière des Fusillés le 21 octobre 2007 a ému les 120 acteurs et les quelque 5000 personnes qui ont pu le suivre. Un texte très complet, des scènes poignantes comme le camion des Otages emmenés pour l’exécution, le récit des tortures, le départ des gamins pour Pitchipoï.
Salauds : trop réaliste ? Des spectateurs ont insulté les comédiens qui portaient des uniformes allemands. « Salauds » ont-ils dit ! Il y a tout de même des limites à ne pas franchir.
Beau : un lecteur s’interroge au vu de la photo de Guy Môquet : s’il avait eu, à 17 ans, comme souvent les ados, une allure de jeune échassier raté, les manipulateurs en aurait-ils fait l’icône du sarkozysme triomphant ?
Mouché : lors de l’accueil officiel en mairie, le dimanche 21 octobre à 11 h, le maire s’est dit content de l’hommage rendu à Guy Môquet. Odette Nilès, présidente de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouilé a joué les rabat-joie en rappelant que la Carrière est un lieu privé, aménagé par l’Amicale et qu’il aurait été correct de la prévenir de la venue du président. Cela a jeté un froid.
Portrait : Odette Nilès a offert au maire de Châteaubriant le portrait de Guy Môquet fait par le peintre Ernest Pignon Ernest. « Vous pourrez le mettre dans votre bureau » lui a-t-elle dit ! Chiche que c’est pas demain la veille.
Marie George Buffet a été interrogée par Pierre-Louis Basse. « Il ne faut pas plaquer un hommage. Que ferait Guy Môquet aujourd’hui ? Il aurait été dans les luttes contre le CPE [contrat première embauche], il serait dans les manifestations contre la remise en cause des droits sociaux. Il serait dans le réseau Education sans frontières [dans la défense des sans-papiers] » a-t-elle dit.
Contrôle au faciès : le 22 octobre 2007, tandis qu’avait lieu un hommage à Guy Môquet, à la station de métro du même nom, à Paris, une mère de famille colombienne a été interpellée sans motif par la police. Symbole révoltant de la politique de Sarkozy. Le jour de l’exécution de Guy Môquet et sur les lieux de l’hommage, « on continue les arrestations au faciès de personnes qui ne sont visiblement pas choisies au hasard », a dénoncé à la tribune Aurore Koechlin, lycéenne au lycée Carnot. L’intervention des élus communistes parisiens a permis de faire relâcher la femme embarquée au commissariat.
Fini...i : aux dernières nouvelles le gouvernement renoncerait à la lecture obligatoire de la Lettre du Guy Môquet, l’année prochaine, et envisagerait de prolonger l’exercice en consacrant une journée par an à un hommage à la jeunesse résistante.
Finalement ce serait comme pour les femmes : une journée par an et puis on n’en parle plus !
BP
Une autre lettre de Guy Môquet
Il a beaucoup écrit Guy Môquet. C’était un titi parisien, doué pour les études, qui adorait écrire ... en alexandrins. Voici un texte trouvé sur lui, le jour de son arrestation par la police française, le 13 octobre 1940 .
Parmi ceux qui sont en prison Se trouvent nos 3 camarades Berselli, Planquette et Simon Qui vont passer des jours maussades Vous êtes tous trois enfermés Mais patience, prenez courage Vous serez bientôt libérés Par tous vos frères d'esclavage. Les traîtres de notre pays Les agents du capitalisme Nous les chasserons hors d'ici Pour instaurer le socialisme Main dans la main Révolution Pour que vainque le communisme Pour vous sortir de la prison Pour tuer le capitalisme Ils se sont sacrifiés pour nous Par leur action libératrice.
A lire :
L’affaire Guy Môquet ou les apprentis-sorciers
délit de fuite
On s’interroge sur le brusque changement de l’agenda du président de la République, évitant d’aller voir la manif au Lycée Carnot à Paris le jour où tout le monde devait célébrer Guy Môquet.
On pourrait y voir une conduite de fuite, comme un manque de courage physique. Je ne crois pas. Je vois plutôt autre chose :
– Une impossibilité caractérielle à affronter des regards négatifs. N’oubliez pas que c’est un grand sensible, qui veut absolument que tout le monde l’aime.
– Une obéissance, si, si, à ses conseillers qui veulent éviter toute image fâcheuse aux JT !
– Un refus de rencontrer autre chose que des winners ou/et des pipeules. Voyez comment il a tourné le dos à Laporte dès que celui-ci est devenu Laloose, comme il n’a plus soutenu le XV en difficulté.
Je viens enfin de réaliser un nouvel aspect de cette imposture déguainée. Il a encore une fois reculé les limites de son cynisme, lui qui ne croit à rien sinon à Lui. Il se permet d’ordonner à nos enfants de s’inspirer des qualités d’un jeune communiste de 17 ans (mais en barrant « communiste »)... au lieu de botter le cul du sien, 17 ans lors du délit, qui s’est permis d’emboutir une voiture, de faire un bras d’honneur au chauffeur, de se barrer au lieu de faire un constat, de ne pas venir au procès intenté par ce citoyen français (mais un peu coloré). Et tout ça sans que son père ne moufte, trop occupé à pourfendre le détestable laxisme soixanthuitard !
Pas une seconde je ne doute que ce petit mal-élevé a agi ainsi car sachant qu’il est du bon côté du manche, et que Papa fera entendre raison aux petits pois en hermine blanche qui osent vouloir faire comparaître le fils du président !
La cérémonie du 21 octobre 2007