Ecrit le 3 novembre 2010
Les mots ont de l’importance
Les mots vivent, les mots se chargent de sens. Les mots se dévoient. Sans même parler du mot « collaborateur » qui fait penser à « collabo », on sait que les lapsus ministériels produisent de drôles d’effets. Par exemple « les Auvergnats » de Brice Hortefeux désignent des Arabes.
Mais le temps passe et les lapsus restent.
Hervé Morin " il est difficile d’expliquer à des c, à des c..., à des hommes et des femmes ",
Luc Chatel « l’Etat doit emprunter de l’argent pour péter, heu, pour payer les retraites ». Nos ministres révèlent ainsi les pensées profondes qu’ils cherchent à cacher.
Brice Hortefeux, encore lui, a parlé « d’empreintes génitales » au lieu d’empreintes digitales. La pauvre Rachida Dati a utilisé le mot « fellation » au lieu de « inflation ».
Mais gare à qui joue avec les mots ! un habitant de Bourg-de-péage, dans la Drôme, a envoyé un courrier électronique à Rachida Dati, sur sa boîte du Parlement européen, lui demandant « une petite inflation » . Blague de mauvais goût, sans doute, avec des relents de sexisme, certainement. Mais une blague avant tout. Eh bien ce monsieur s’est retrouvé placé en garde à vue, 48 h, par la police judiciaire de Lyon, pour outrage envers une personne chargée d’une mission de service public. Comme quoi le mot « inflation » a changé de sens !
Vous voulez rire du lapsus d’une élue ? Il vous en cuira : deux jours dans les geôles de la République. d’autres citoyens ont été condamnés, l’un pour avoir répété le « Casse-toi Pauv’Con » du président, un autre pour avoir répété « Sarkozy, je te vois ». Mais dans quel pays sommes-nous ?
En savoir plus : http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/10/29/Pourquoi-je-veux-un-habeas-corpus-en-France