Accueil > Thèmes généraux > Grappillages et Mée-disances > Mée-disances - mars 2011 (1)
Ecrit le 23 février 2011
Privé de permis
Le Jdd.fr du 16/02 : Le prince Laurent, fils cadet du roi des Belges Albert II, a été privé de son permis de conduire pendant deux semaines après avoir été contrôlé en excès de vitesse dans le centre de Bruxelles. Le prince Laurent, 47 ans, a été « flashé » alors qu’il roulait avec sa Fiat Punto Abarth à 82 km/h sur une chaussée où la vitesse est limitée à 50 km/h, selon un porte-parole du Palais.
Ndlr : ce n’est pas en France que se produirait un tel scandale !
Ainsi, Olivier Marleix, vice-président UMP du Conseil Général d’Eure-et-Loir, a été flashé à 119 km/h au lieu de 70 sur une route départementale, le 28 janvier dernier. Ce conseiller technique de Nicolas Sarkozy aurait échappé à l’amende en faisant valoir ses relations, selon la République du Centre. Il aurait dû repartir avec une amende forfaitaire de 135 € et quatre points en moins sur son permis.
Olivier Marleix aurait donc repris la route sans aucune sanction avec la bénédiction, voire l’absolution gendarmesque.
Bernard Madoff accuse
La Tribune.fr du 16/02 : Selon le financier américain, condamné pour une fraude géante, certains établissements financiers et fonds d’investissement « devaient savoir » pour le caractère frauduleux du vaste montage financier qui lui vaut de devoir passer le restant de ses jours en prison.
Dans sa première interview depuis son arrestation en décembre 2008, Bernard Madoff affirme que des banques et des fonds ayant été en contact avec sa société de conseils en investissements « ont fermé les yeux » sur ses activités. Il leur reproche de ne pas avoir cherché à comprendre les contradictions entre les documents officiels et d’autres informations au sujet de son montage financier, dit pyramide de Ponzi, dans lequel l’argent des derniers investisseurs arrivés servait à rémunérer les plus anciens. [] A 72 ans, il purge une peine de 150 ans de prison pour ce que le Parquet a qualifié de montage frauduleux estimé à 65 milliards de dollars, mis au jour en décembre 2008.
Nommé par la justice pour récupérer l’argent des victimes flouées dans ce montage, Irving Picard a lancé des procédures judiciaires pour tenter d’obtenir plusieurs dizaines de milliards de dollars auprès de sociétés ou d’individus qu’il soupçonne d’avoir profité du montage ou d’avoir contribué à son développement.
Parmi les accusés figure notamment la banque JP Morgan Chase , qu’Irving Picard juge « totalement complice » du montage. Il a déjà récupéré environ 10 milliards de dollars. []
Dans l’interview, Bernard Madoff a déclaré que « les banques et les fonds étaient complices d’une manière ou d’une autre et les informations que j’ai transmises à Picard lorsqu’il est venu ici l’ont démontré ».
Il affirme qu’il n’avait pas imaginé les conséquences sur sa famille de la mise au jour de sa fraude. Mark Madoff, fils de Bernard, s’est suicidé le 11 décembre 2010, deux ans jour pour jour après l’arrestation de son père.
Jeudi Noir expulsé
Libération.fr du 18/02 : Les forces de l’ordre ont expulsé les membres du collectif Jeudi Noir du bâtiment vide d’Axa, avenue de Matignon à Paris. []
« Pour nous, c’est une victoire : nous avons tenu presque deux mois à cette adresse hautement symbolique, à deux pas de l’Elysée. Et nous avons réussi à mettre en lumière notre combat contre le mal-logement. Il se divise en deux aspects. L’urgence sociale du mal logement, et le côté politique du problème. Nous avons eu du mal à faire venir beaucoup de monde à cause du blocus policier, mais sur le terrain politique on a avancé. On ne pourra pas dire que cet hiver, on n’a pas entendu parler du mal logement ». [] « dit l’association. » Et auprès du citoyen notre image évolue. Avant, il y avait un fort amalgame, les gens croyaient qu’on squattait des immeubles simplement pour nous loger, nous. Maintenant ils comprennent que notre démarche se situe dans une optique plus large de sensibilisation au mal logement ".
10% des bâtiments sont vides à Paris. l’association Jeudi Noir a le choix.
Douce Belgique
S’inspirant de la « révolution du jasmin » en Tunisie, des étudiants flamands et wallons lancent la « révolution des frites ». Ils ont manifesté dans plusieurs villes de Belgique, pour marquer le record du monde du nombre de jours sans gouvernement, détenu jusqu’ici par l’Irak. Opposés au séparatisme, ces étudiants ne veulent nullement chasser leurs dirigeants, mais au contraire les appeler à reformer un cabinet. Ce n’est pas « dégage ! » mais « Reviens ! ». []
Le « printemps arabe » donne froid dans le dos à tous les dirigeants de la planète. On ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête des peuples. Si Carla Bruni-Sarkozy travaille, pour son prochain album, sur une adaptation de Douce France, n’est-ce pas pour prévenir une révolution du camembert ou de la baguette ?
d’après Robert Solé © Le Monde
Dernière de la classe
Nouvelobs.com : Le Centre d’analyse stratégique (CAS), une institution rattachée au Premier ministre, a pour mission d’éclairer le gouvernement dans « la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques ».
Selon sa dernière note, qui prend comme référence l’année 2007, « la France présente le taux d’encadrement le plus faible, tous niveaux et tous établissements confondus (publics et privés) avec seulement 6,1 enseignants pour 100 élèves-étudiants contrairement à des pays comme la Suède, la Grèce ou le Portugal où le taux d’encadrement dépasse 9 enseignants ». [] déjà , dans un rapport de mai 2010, la Cour des Comptes soulignait que la France consacrait moins de moyens en primaire que la moyenne de l’OCDE : 5% de moins en maternelle, 15% de moins à l’école élémentaire (chiffres 2006).
Si, depuis le mouvement universitaire de 2009, le supérieur échappe aux suppressions de postes, tel n’est pas le cas du primaire. Primaire et secondaire confondus, quelque 50.000 postes, en grande majorité d’enseignants, ont été supprimés entre 2007 et 2010, et autant sont prévus entre 2011 et 2013. []
Par ailleurs, en niveau absolu comme relatif, « le salaire des enseignants apparaît faible en comparaison internationale ».
Ndlr : l’éducation coûte cher ; essayez donc l’ignorance !
Matériel de sécurité
Lefigaro.fr du18/02 : Paris ne sera pas accusé d’avoir soutenu les régimes de Libye et du Bahreïn. La France a annoncé avoir suspendu les exportations de matériel de sécurité à destination de ces deux pays, où la contestation des régimes en place, ainsi que la répression, se sont amplifiées ces derniers jours, faisant plusieurs morts parmi les manifestants.
Le 17 février, la France avait déjà déploré « l’usage excessif de la force ayant entraîné plusieurs morts ainsi que de nombreux blessés » et s’était déclarée « particu-lièrement préoccupée » par les derniers développements intervenus dans ces pays. [] Paris veut surtout éviter de voir se réitérer des épisodes malheureux récents. La France avait ainsi été critiquée pour n’avoir pas anticipé les changements en Tunisie et en Egypte, et pour avoir été trop conciliante avec les régimes de Ben Ali et d’Hosni Moubarak.
Sur la Tunisie en particulier, une cargaison de grenades lacrymogènes avait été bloquée de justesse à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, quelques heures avant la chute de Ben Ali. Une proposition faite par la ministre des Affaires étrangères devant l’Assemblée nationale avait par ailleurs été très mal accueillie : Michèle Alliot-Marie avait proposé, aux débuts de la contestation en Tunisie, d’aider le pouvoir à rétablir l’ordre.
Ecrit le 2 mars 2011
Allo MAM en bobo
La tribune d’un groupe de diplomates signée « Marly » dénonçant « l’amateurisme de la diplomatie française, et publiée dans Le Monde, a mis le doigt là où ça fait mal. Immédiatement, c’est un tir de barrage qui a été dressé. Avec une consigne : pas question de répondre sur le fond des arguments mais vilipender la méthode. C’est Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui a donné le ton. Interrogé en début de matinée par France Info, il a qualifié la tribune de » tract politique « et fustigé l’anonymat de ses auteurs [], estimant que ce texte était la démonstration que » la campagne électorale a commencé « . Sur France 2, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, reprenait la même thématique en évoquant pour sa part » une espèce de règlement de comptes ". []
Enfin, c’est le porte-parole du gouvernement, François Baroin, qui, à la sortie du conseil des ministres, le 23 février, s’en prenait au texte et à ses auteurs« J’ai eu le sentiment de lire une tribune de la Rue de Solférino plutôt que le fruit d’une pensée puissante de diplomates en activité », brocardait-il, en écartant une éventuelle démission de la ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie [Mais celle-ci, le 27 février, a été contrainte de déposer sa démission ! Elle sera remplacée par Alain Juppé !]
En ce début d’année, M. Sarkozy, dont la cote reste désespérément en berne dans les sondages, voulait rechercher de l’oxygène sur la scène internationale. Pour sa conférence de presse du 24 janvier, il avait pris soin de convoquer 160 ambassadeurs étrangers pour bien montrer qu’il s’occupait, lui, des affaires du monde. Mais il a été pris de court par la vitesse de propagation des révoltes dans le monde arabe.
Si la politique étrangère a toujours été, sous la Ve République, le « domaine réservé » du chef de l’Etat, elle n’a jamais été autant sous la tutelle de l’Elysée que depuis l’arrivée de M. Sarkozy. Au risque d’affaiblir les outils de la diplomatie.
Le malaise ne date pas d’aujourd’hui. Il avait été formulé, à visages découverts, par deux anciens ministres des affaires étrangères. « Nous sommes inquiets des conséquences pour la France d’un affaiblissement sans précédent de ses réseaux diplomatiques et culturels, écrivaient dans Le Monde du 7 juillet 2010, Alain Juppé et Hubert védrine. Il faut cesser d’affaiblir l’appareil diplomatique, comme l’Etat tout entier, au point de le rendre d’ici quelques années incapable de remplir ses missions. » prémonitoire.
Le syndicat CFDT du Quai d’Orsay s’est joint aux critiques formulées par le « groupe Marly », disant « souscrire intégralement » à ses conclusions. Le syndicat « met en garde, solennellement, contre les conséquences de l’actuelle destruction délibérée des structures et des missions politiques, consulaires, culturelles et de coopération du ministère ».
« Aujourd’hui, il est clair que la diplomatie française n’existe plus. On confond les contrats et la diplomatie et c’est pour ça que la France se rétrécit dans le monde, que sa voix ne porte plus », a estimé la première secrétaire du PS, Martine Aubry. [] La veille, Dominique de Villepin avait fait part de son « humiliation devant ce qu’est devenue la diplomatie française ».
désastre judiciaire de proximité
Le Canard enchaîné du 23/02 : faute de crédits, des centaines de procédures judiciaires risquent de finir à la poubelle. Depuis l’automne dernier, de nombreux juges de proximité (rémunérés à la tâche, qui se prononcent sur les petits litiges entre particuliers et sur certains délits bénins, passibles d’une simple amende) ont été priés de moins bosser. Il n’y a plus d’argent pour les payer
Heureuse nouvelle pour les contrevenants : comme le reconnaissent plusieurs magistrats, une bonne partie des petites infractions poursuivies seront bientôt prescrites. Et des plaignants se retrouveront Gros-Jean comme devant. Le Canard a demandé au cabinet du garde des sceaux une évaluation du nombre de décisions qui restent en attente dans les bureaux des juges de proximité. Secret défense.
Le ministère n’a peut-être plus les moyens de s’acheter une calculette
CGT et Front National : Il voulait cumuler...
Info.sfr.fr du 22/02 : Le syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, en Moselle, a été suspendu par la centrale de Montreuil en raison d’un étrange cumul de fonction : un adhérent local du syndicat s’est porté candidat aux prochaines élections cantonales sous les couleurs du Front National. Pour l’intéressé, Fabien Engelmann, « il n’y a pas d’incompatibilité entre ses convictions affichées et son engagement syndical ». d’autant qu’il est aussi « passé du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA, extrême gauche) au nouveau Front national de Marine le Pen avec le soutien de ses camarades de section ».
« Il y a une opposition totale entre les valeurs de la CGT et les thèses du FN », a réagi le secrétaire de l’union CGT de la Moselle, Denis Pesce. « Cet adhérent a défendu publiquement les thèses du FN sur la préférence nationale, l’immigration comme cause du chômage et contre la régularisation des sans-papiers ».
Fabien Engelmann a donc été exclu de la CGT. Les 26 adhérents du syndicat de Nilvange ayant dans leur majorité refusé de désavouer leur secrétaire général, la fédération a décidé, conformément aux statuts, la suspension immédiate de l’affiliation du syndicat de Nilvange.
Libye : Un carnage absolu
Le Point du 23/02 : gérard Buffet, médecin français de 60 ans, anesthésiste-réanimateur à Benghazi (Libye) témoigne à son retour en France :
« On vient de l’enfer. A partir du mercredi 16 février, on a constaté une frénésie dans la population, les gens étaient certains que l’armée allait les attaquer. Les forces de répression comprennent la police, l’armée, mais surtout des mercenaires tchadiens, nigériens, entraînés au fin fond du Sahara et très bien équipés et armés. On les a vus passer dans des 4x4, armés jusqu’aux dents, c’était très impressionnant. Il est impossible de savoir combien ils sont : certains disent 5 000, d’autres 50 000. Ce sont des machines à tuer. Lorsque le fils de Kadhafi promet des rivières de sang, il sait qu’il a ce qu’il faut pour cela. De Tobrouk à Darnah, ils ont commis un véritable massacre, on parle de plus d’un millier de morts ».
« Benghazi a été attaqué le jeudi. Nos ambulances sur le terrain ont compté, le premier jour, 75 morts ; le deuxième, 200 ; ensuite plus de 500. Dès le troisième jour, je n’avais plus de morphine ni de médicaments. Au début, les forces de répression tiraient sur les gens aux jambes et à l’abdomen. Ensuite, au thorax et à la tête. Ensuite on a vu des tirs de mortier, et carrément de roquettes antiaériennes, directement dans la foule. Un carnage. Des gens brûlés, déchiquetés. Au total, je pense qu’il y a plus de 2 000 morts ; on a rempli deux hôpitaux de 1 500 lits. On a ouvert l’hôpital pédiatrique, là où cécilia Sarkozy était venue lors de l’affaire des infirmières bulgares, pour y mettre les blessés les moins atteints ».
« Pendant ces jours-là , j’ai vu la guerre. A Benghazi, il y avait des snipers partout. J’ai fini à plat ventre dans les rues, c’était un véritable carnage. J’ai réanimé un des mes étudiants de 6e année de médecine, il avait pris une balle dans la tête, qui lui était sortie par la bouche. Comme les autres jeunes, il était parti, torse nu, attaquer les points stratégiques du gouvernement. Ils sont prêts à mourir, ils s’en foutent, ils n’ont pas d’arme. Les premiers jours, les policiers avaient entassé les morts pour les impressionner, ils ont continué. Ils veulent en finir une fois pour toutes, ils savent que c’est cette semaine que le régime tombe ou jamais ».
Mouammar Kadhafi, est menacé de poursuites pour crimes contre l’humanité par la communauté internationale Combien faudra-t-il de morts pour qu’il soit chassé ?
Et ensuite, à qui le tour ?