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Ecrit le 27 avril 2011
Syrie, yémen
En Syrie les manifestations ne cessent de
s’amplifier, pacifiques d’un côté, brutales
de l’autre : plus de 300 morts, dont plus
d’une centaine pour la seule journée du
vendredi 22 avril. Dans la foulée des révolutions tunisienne et égyptienne, les Syriens ont brisé le mur de la peur de l’un
des régimes arabes les plus répressifs. Le
fond du problème c’est le régime du président Bachar El-Assad, dans ce pays
comptant plusieurs milliers de prisonniers
d’opinion, souffrant de la corruption et du
chômage et dont le tiers de la population
vit en dessous du seuil de pauvreté.
Cela montre que le système du parti unique (ici le parti Baas) et la domination
sécuritaire disposant de puissants et nombreux services policiers et paramilitaires,
peuvent imposer le silence à un peuple
mais pas définitivement. A moins de décider de faire sombrer le pays multiethnique
et multiconfessionnel dans la guerre civile,
l’aile dure du régime sait qu’elle ne pourra
survivre au printemps arabe que si elle
parvient à récupérer sa capacité à faire
peur aux Syriens.
Les manifestants pro-démocratie
n’auront malheureusement que leur courage et leurs sacrifices pour imposer une
nouvelle relation au pouvoir.
(source : AgoraVox du 23/04)
Syrie : 1000 arrestations en deux jours - http://www.lepoint.fr/monde/syrie-appel-a-des-sit-in-plus-de-1-000-arrestations-en-deux-jours-03-05-2011-1326308_24.php
Syrie : le peuple n’a pas faim, il veut s aliberté : http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/les-revolutions-arabes/20110503.OBS2314/le-peuple-syrien-n-a-pas-faim-il-veut-sa-liberte.html
Syrie : les vidéos d ela liberté : http://obsvideo.nouvelobs.com/video/xishjn_syrie-les-videos-de-la-liberte_news.html
Yemen : après plus de deux mois de
contestation dans le pays, le président
Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a accepté le plan du Conseil de coopération du
Golfe (CCG). Celui-ci prévoit son départ
dans les 30 jours suivant la signature de
l’accord, en échange de l’immunité judiciaire pour lui et ses fils. Mais ses opposants ne croient pas à cet accord d’autant
plus que le Parlement, qui doit donner son
avis, est tout acquis à Saleh. Dans la rue,
les manifestations continuent. On compte
plus de 130 morts en deux mois.
Le président Saleh a tenté d’agiter la peur
de Al-Qaïda. Puis il a joué la carte de
l’islamisme, en dénonçant la « mixité illégale entre sexes » lors des manifestations qui
lui sont hostiles. Les femmes yéménites,
dépeintes comme des « débauchées » , ont
réagi avec véhémence d’autant plus que,
pudeur oblige, elles défilent dans les rues,
drapées de leurs longs voiles noirs. " Tout
le monde se rend compte que oui, nous
avons une voix et le rôle des femmes
dans ce soulèvement s’accroît de jour en
jour alors que nous entrons dans une nouvelle ère de liberté pour tous " .
Ecrit le 15 juin 2011
Hamza, 13 ans, emblème de la révolution
Les Tunisiens avaient leur Mohamed Bouazizi (le jeune vendeur ambulant s’immolant par le feu déclenchant ainsi la révolution du jasmin). Les Syriens ont désormais eux aussi leur martyr local. Il s’appelle Hamza et n’a que treize ans. Selon plusieurs témoignages, le jeune garçon a été arrêté par la police secrète dans la ville de Jizeh, près de Deraa.
Depuis le 29 avril dernier, sa famille n’avait plus de nouvelles de lui. Un mois plus tard, sa dépouille a été rendue à sa mère, [son père ayant lui aussi été arrêté entre-temps]
La chaine d’information Al-Jazira a diffusé la vidéo d’un jeune garçon décédé à la suite d’atroces souffrances, mais sans pouvoir vérifier de manière indépendante. L’horreur peut encore se lire sur son visage violacé. Le corps criblé de balles et de brûlures de cigarettes, le pénis sectionné, Hamza a visiblement été torturé.
Si le gouvernement syrien a voulu faire un exemple et décourager la population, il s’est trompé. Des manifestations en l’honneur du garçon torturé et exécuté se multiplient. Et une page Facebook en arabe intitulée « We are all Hamza Alkhateeb » (Nous sommes tous des Hamza Alkhateeb) a été créée en signe de solidarité. Elle recueille déjà plus de 60.000 fans tandis que la page en anglais cumule près de 7000 soutiens. Après des semaines de révoltes, il semble aujourd’hui que la révolter syrienne se soit choisi un visage...
Les insurgés syriens affrontent le régime de Damas et subissent des arrestations arbitraires depuis la mi-mars. Aucun journaliste étranger n’est autorisé à entrer sur le territoire national. La répression aurait déjà fait plus de 1200 morts et 10 000 prisonniers politiques.
L’Europe, les États-Unis, l’Otan ont fait savoir qu’ils n’envisageaient pas d’intervenir comme cela a été le cas en Libye. Deux poids, deux mesures donc. Ce qui relativise le devoir d’assistance à population en danger qui a pourtant été proclamé avec force ces derniers temps...
Source : http://www.rue89.com/2011/05/30/nous-sommes-tous-des-hamza-la-revolution-syrienne-a-un-visage-206755
Note du 2 août 2011 (lu dans lemonde.fr)
Bachar Al-Assad, ou le pari de la « fuite en avant »
Dans le huis clos syrien, la répression contre les opposants à Bachar Al-Assad se poursuit « Ã un rythme effroyable », pointe El Watan. Devenue « le cœur vibrant de la révolution », selon les mots de L’Orient-Le Jour, la ville de Hama (centre) a fait l’objet, dimanche 31 juillet et lundi 1er août, d’une vaste offensive de l’armée - l’une des plus sanglantes depuis la mi-mars, relèvent le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post. En deux jours, au moins 139 personnes auraient été tuées. Face à ce déferlement de violence saisie au vol par certains manifestantsvoir vidéos, la communauté internationale a durci le ton, tout en excluant une intervention militaire (The Daily Telegraph). Une réunion d’urgence s’est tenue la nuit dernière au Conseil de sécurité de l’ONU, mais n’a débouché sur aucun résultat concret. Le mois sacré du ramadan, qui a débuté le 1er août, peut-il émousser les fondements du régime ? Il représente, en tout cas, un test pour Bachar Al-Assad et ses nervis, jugent The National, The Daily Star et The CS Monitor. Mais pour le New York Times, l’issue de la crise dépend avant tout de l’attitude des responsables sunnites : « S’ils agissent maintenant, en garantissant aux minorités qu’elles ne feront pas l’objet de représailles, cela pourrait faire basculer les alaouites [branche du chiisme à laquelle appartient le clan Al-Assad] dans l’opposition et sceller la déchéance du régime ».
Autre article : Bachar montre sa faiblesse, sa peur : http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/monde/20110801.OBS7948/syrie-bachar-a-montre-sa-faiblesse-ses-limites-sa-peur.html
Ecrit le 14 novembre 2018
La mort d’un journaliste au Yemen
l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi a une nouvelle fois mis l’arabie Saoudite sous le feu des projecteurs. Bien qu’il soit particulièrement épouvantable, il n’est malheureusement pas exceptionnel et rejoint une tragique liste de violations des droits humains commises par le royaume saoudien. Dans une guerre qui fait rage depuis 2015, l’arabie Saoudite a entraîné le yémen au bord de l’effondrement. Des milliers de civils, y compris des enfants, ont été tués par des tirs ayant touché des hôpitaux, des écoles et des maisons. Plus de 22 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’aide. « Cela doit cesser, et les responsables doivent être traînés en justice » dit le mouvement Amnesty International.