Ecrit le 30 mai 2011
La Fraude ... c’est lamentable
13 114 cas de fraude aux prestations sociales en 2010 (contre 11 733 en 2009). Houla ! Statistiquement cela fait du 10 %. Mais en réalité ces fraudeurs ne représentent que 0,12 % des allocataires !
Et le montant de la fraude représente 0,15 % des 60 milliards d’euros de prestations versées.
Donc pas de quoi fouetter un chat ! Le Revenu minimum d’insertion (remplacé depuis 2009 par le Revenu de solidarité active), l’allocation de parent isolé et l’allocation de soutien de famille sont les allocations qui font l’objet du plus grand nombre de fraudes.
Parmi les vilains fraudeurs, il y a surtout des allocataires qui « oublient » de déclarer un petit boulot ou carrément un conjoint (en se déclarant parent isolé).
Le plus souvent, la fraude se monte à quelques centaines d’euros versés à tort à des allocataires du RSA ou de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés). On comprend vite que cet argent n’est pas de trop là où il est arrivé... en trop.
En avril 2010, un article paru sur le site internet du ministère du Travail confirmait que « l’impact financier de la fraude serait compris entre 0,91 % et 1,36 % du montant total des prestations versées en 2009, soit entre 540 et 808 millions d’euros sur un total d’environ 60 milliards d’euros de prestations ». Il rappelait aussi que « ces sommes sont recouvrées à hauteur de 88 % dans les trois ans ».
Réforme de l’ISF impôt sur la fortune
Selon l’Observatoire des Inégalités (en date du 24 mai 2011), le ménage dont la fortune s’élève à un million d’euros après abattements ne paiera plus d’impôt sur la fortune… Celui qui dispose de trois millions d’euros paiera 0,25 % sur tout son patrimoine soit 5 000 euros. Auparavant il en payait 8 000, le gain pour lui représente un trimestre de travail d’une personne au Smic.
Pour les très riches, le gain est encore plus massif. Un foyer riche de 20 millions d’euros gagnera 182 000 euros d’impôts par an. Pour toucher une telle somme, un salarié au Smic doit travailler 15 ans, un titulaire du RSA lui doit attendre 33 années. Le gain pour une fortune de 100 millions d’euros représente 1,2 million soit un siècle de Smic.
Alors, chipoter pour une fraude aux prestations sociales, qui ne représente que quelques centaines d’euros, c’est lamentable !
Petites fraudes et grandes fraudes
Article du ministère : http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/actualite-presse,42/communiques,95/la-lutte-contre-les-fraudes-aux,11755.html
Observatoire des inégalités : http://www.inegalites.fr/spip.php?article1441
Impôt sur la fortune et bouclier fiscal
Radars : le gouvernement navigue à vue
Voilà une vieille girouette qui risque de choir à la prochaine tempête.
Comme un gouvernement empêtré dans ses radars et ses panneaux à géométrie variable.
On marche au radar : http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/on-marche-au-radar-29-05-2011-1318033.php
Ecrit le 8 juin 2011
La morale et le moral
Salaires excessifs : pas moral
Le sujet revient tous les ans … mais rien ne bouge ! Cette fois c’est l’Expansion qui a enquêté sur les gros salaires des gros patrons. Le journal économique a calculé que, en 7 ans, entre 2003 et 2010, « la masse salariale des entreprises regroupées au sein du CAC 40 ramenée à chaque employé a progressé de 13 %, contre 35 % pour la rémunération des patrons. En tenant compte de l’inflation, les 4.700 salariés des 40 plus grands groupes n’ont vu leur salaire augmenter en moyenne que de 1%, contre 20% pour leurs dirigeants » . Cela fait déjà une belle différence, en pourcentage.
Mais en valeur absolue, c’est pire : les salaires du personnel ont augmenté, en moyenne, de 260 euros, quand le salaire du patron a augmenté de 350 000 €. Et on nous dit que les salariés français sont trop payés.
Selon l’Expansion, avec une moyenne de 4,2 millions d’euros de revenus, les PDG ont empoché 190 fois le salaire moyen français ! Ce qui revient à dire que le salaire moyen des Français est de 1800 €/mois. Ce chiffre ne tient pas compte d’un tas de facteurs (notamment le temps partiel subi) et les caractéristiques locales : on sait par exemple que les salaires dans la région castelbriantaise sont loin derrière la moyenne départementale.
Au-delà des chiffres, il est évident que la France est un pays d’inégalités et que ces inégalités vont croissant. C’est pas très moral tout ça !
Faire la morale
Les princes qui nous gouvernent ne se privent pas de faire la morale au « petit peuple ». Il y a une semaine on nous a fait la morale sur la fraude aux allocations familiales, d’après des chiffres de la CAF.
Et cette semaine, rebelote ! Cette fois le
Ministre Xavier Bertrand ajoute le travail non déclaré et les fraudes à l’assurance-maladie. Et on tartine et on retartine : faut affoler le populo ! Voyez comme les pauvres exagèrent de vouloir gagner quelques sous de plus.
Pas le moral
Selon les chiffres publiés fin mai, le moral des Français aurait cessé de baisser. Bizarre … car les prix ne font qu’augmenter d’où une atteinte sévère au pouvoir d’achat. Autour de soi, on rencontre beaucoup de familles désespérées. La sécheresse ne va pas contribuer à la baisse des denrées alimentaires, principal élément du panier de la ménagère.
Pour la deuxième année consécutive, le pouvoir d’achat des ménages risque de subir un sérieux coup de rabot en 2011. La baisse de 2010 s’expliquait avant tout par la crise, celle qui se profile en 2011 sera due surtout à l’accélération de l’inflation car toutes les charges auxquelles un ménage ne peut échapper - logement, transports, alimentation, santé - augmentent bien plus vite que les revenus, et ce n’est pas fini. [Les prix à la consommation ont ainsi augmenté de 0,3 % en avril, après une augmentation de 0,8 % au mois de mars, le niveau de l’inflation atteignant 2,1 %].
Les Français réduisent donc leurs dépenses. La consommation des ménages est en baisse de 1,8 % en avril, après avoir déjà reculé de 1 % en mars, selon les statistiques de l’INSEE
Les indignés
En Espagne, au Portugal, à Genève, en Grèce et même à Paris, des « indignés » expriment leur ras-le-bol : contre les disparités sociales, contre l’absence de réaction des politiques face à la crise écologique ou contre le système économique qui favorise ceux qui ont le plus de moyens.