Ecrit le 7 décembre 2011
Collège Jean Mermoz à Nozay
Que se passe-t-il au collège Jean Mermoz à Nozay ? Voici un petit collège de quelque 530 élèves qui, jusqu’Ã maintenant, n’a pas fait parler de lui, jusqu’Ã ce qu’arrive un nouveau Principal (= directeur) qui éprouve le besoin de jouer au « juteux » avec les personnels et les élèves.
Tout est lié à ce chef d’établissement nommé en sept 2010 : tout de suite des dysfonctionnements internes graves sont apparus et une situation conflictuelle répétée
Ce Principal, arrivant de Tahiti, supporte mal de travailler à Nozay, quittant son établissement le plus vite possible (vers 16h30 le soir) pour regagner son logement dans une ville plus huppée. De ce fait, les enseignants ne pouvaient pas recevoir les parents d’élèves ! « Il nous a fallu sans cesse ruser, quitter une réunion pour recevoir les familles ». (et comme il y a peu de réunions pédagogiques ...). Sur ce point les choses se sont un peu arrangées : un ordre supérieur lui a demandé de rester un peu plus longtemps le soir.
Ce chef d’établissement n’aime pas son travail, répétant à l’envi que, s’il était dans le privé, il serait payé trois fois plus cher. « Mais qu’il y aille ! » disent les enseignants !
Ce chef d’établissement, il n’est pas possible de le joindre lors des voyages scolaires, ni au départ, ni à l’arrivée, ni en cours de voyage en cas d’incident.
Cette personne, qui pratique à l’occasion le harcèlement, met en échec l’autorité des enseignants vis à vis des élèves. Et ceux-ci le savent bien. En cas de sanction, ils n’hésitent pas à aller voir le Principal « Il discute avec nous, c’est notre pote » disent-ils.
Les enseignants s’alarment donc de « conditions de travail extrêmement dégradées et perturbant la pédagogie et donc la scolarité des élèves ». De nombreux projets ont été abandonnés : par exemple aucun voyage n’est prévu cette année et des ateliers pédagogiques ont fermé. Les arrêts maladies se succèdent. « Nous connaissons ces enseignants depuis des années, nous savons qu’ils font du bon travail, cela nous interroge de les voir craquer » disent les parents.
Les enseignants ont cherché des solutions internes. Ils ont multiplié les appels à leur hiérarchie académique, mais ils ne sont toujours pas entendus. C’est pour toutes ces raisons qu’ils ont fait grève le 29 novembre « afin que cessent souffrance au travail, harcèlement moral, gestion incohérente » Ils sont allés au Rectorat mais n’ont pas eu le sentiment d’être écoutés. Ils ont fait appel à Mme la maire de Nozay : quand celle-ci est arrivée, avec les gendarmes, le Principal n’a pas daigné les rencontrer : dans cet établissement, on ne discute pas. Et comme cela ne passe pas, alors ça casse !
Les parents comprennent et soutiennent cette action et tous s’interrogent : « Nozay est un secteur isolé géographiquement avec des situations sociales et familiales difficiles. Les enseignants croient à leur mission de service public, et de ce fait nous ne comprenons pas pourquoi le Rectorat n’agit pas en conséquence, comme s’il y avait deux poids et deux mesures selon les secteurs géographiques . Nous avons un profond sentiment d’injustice et d’inéquité, comme s’il y avait des collégiens moins égaux que d’autres...et qui ne méritaient pas un collège de qualité »
Dans un communiqué du 30 novembre, annonçant une nouvelle grève pour le lendemain, les enseignants se déclarent : « exaspérés par la lenteur de réaction de leur hiérarchie. Cela fait plus d’un an qu’ils sollicitent aide et soutien auprès de l’inspection Académique pour gérer des dysfonctionnements graves qui nuisent à la scolarité des élèves dont ils ont à cœur la réussite ».
Mais, malgré leurs appels à l’aide et ceux des parents membres élus du Conseil d’Administration, rien n’a changé. Devant l’absence de réaction de leur hiérarchie, ils déposent chaque semaine depuis un mois et demi, des préavis de grève, [dont les parents n’avaient pas été avertis].
Malgré tous ces signaux d’alerte, le chef d’établissement n’a pas évolué dans sa pratique et persiste à refuser dialogue et travail. Mardi 29 Novembre, à l’annonce de la grève de 90% de son personnel enseignant, le Principal a semblé tourner le dos au problème, laissant l’intégralité de la gestion de la situation aux professeurs grévistes et aux surveillants. En outre, lorsqu’il est enfin sorti de son bureau, ce fut pour ouvrir des salles équipées où il a laissé s’engouffrer des élèves, seuls, sans surveillance : du matériel y a été dégradé.
Enfin, mardi 29 novembre, il avait maintenu les conseils de classe prévus et avait, semble-t-il, l’intention de les tenir sans la présence des enseignants alors qu’il y avait 34 grévistes sur 37 .
Les conseils de classe ont été finalement reportés mais cette obstination amène à s’interroger : n’est-ce pas plutôt l’envie de mettre en défaut toute l’équipe d’enseignants plutôt que l’avenir des élèves qui soucie le principal ?
Les enseignants ont néanmoins repris le travail le 30 novembre et ont pour bon nombre d’entre eux, prévenu leurs élèves de la reconduction de leur mouvement, n’ayant eu aucune nouvelle du rectorat de Nantes.
Jeudi 1er décembre, les parents se sont manifestés à leurs côtés pour montrer qu’ils sont unis dans un même combat pour l’égalité des chances, la restauration d’un climat serein et propice à la réussite des enfants. Ils ont invité la presse à constater leur détermination et leur colère communes face au mutisme d’une institution qui semble abandonner ce collège rural mais pourtant bien dynamique, à 30 kilomètres au Nord de Nantes.
Une nouvelle entrevue a eu lieu à l’Inspection Académique : les autorités tempori- sent, proposent un audit, imaginent une médiation, mais les choses ont trop duré. Les enseignants et les parents demandent un autre directeur pour pouvoir enfin travailler efficacement.
Samedi 3 décembre a eu lieu une manifestation des parents, devant le collège, avec défilé en ville (fait ultra-rarissime à Nozay !). d’autre part, un nouveau préavis court désormais jusqu’au 9 décembre inclus et sera renouvelé autant de fois qu’il sera nécessaire.
Ecrit le 21 décembre 2011
Un malaise grandissant à Nozay
... et toujours pas de réponse du Rectorat
Huit enseignants en arrêt maladie, des incidents et des incivilités qui se multiplient, des faits de violence dans un collège jusqu’ici bien calme ... et un Rectorat qui joue la montre.
Qu’attend-on de cette situation calamiteuse ? Un incident qui deviendra un accident...? C’est ce sentiment de dépit mêlé d’inquiétude qui grandit au collège J. MERMOZ depuis deux semaines et qui fait suite au mouvement de grèves de la quasi totalité des enseignants .En effet, drôle de situation dans laquelle est plongé ce collège : c’est le statu quo côté direction et institution, qui fait la sourde oreille tandis que le collège lui ne cesse de (mal) fonctionner avec des élèves très perturbés, des professeurs malades et des personnels affectés, des examens à préparer, et des programmes à boucler. Le rectorat, lui, dit qu’il faut attendre, mais quoi ? Une énième entrevue, une énième médiation ? Il y a urgence !
On ne pourra pas dire que l’institution n’aura pas été prévenue.