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Ecrit le 14 décembre 2011
Justice : l’appel des procureurs
Info.sfr.fr du 08/10 : Pour la première fois, les procureurs de la République lancent un appel pour alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles ils sont obligés d’exercer leurs missions. L’appel a déjà été signé par 121 procureurs, sur les 165 que compte le pays. Il pointe notamment du doigt les nombreuses missions que ces magistrats ne peuvent plus effectuer. C’est notamment le cas au tribunal de commerce où, faute de temps et d’effectifs, les procureurs ne peuvent plus, dans les faits, vérifier les liquidations ou les faillites.
Les procureurs déplorent également les missions qu’ils ne peuvent plus faire qu’Ã moitié. Parmi elles, le contrôle de la police dans les gardes à vue. Aujourd’hui, tout se fait par des comptes-rendus téléphoniques, dans l’urgence et la course aux objectifs.
Autre problème soulevé par les procureurs, l’accumulation de textes, parfois incohérents, à l’image de ceux consacrés à la récidive. Sur cette question, il y a eu six lois en sept ans , que les Parquets n’ont eu ni le temps ni les moyens d’appliquer dans les délais.
Enfin, les procureurs souhaitent dissiper l’image de partialité qui leur colle à la peau. Leur objectif : en finir avec les nominations politiques qui entretiennent le soupçon. Aujourd’hui, avec trois procureurs pour 100.000 habitants, contre 10 dans les autres pays européens, le Parquet français est au bord de la crise de nerfs.
Les faramineux mirages du Rafale
Le Monde.fr du 02/12 : [] Comme le Concorde autrefois dans le domaine de l’aviation civile, le Rafale reste l’avion militaire « qui n’a jamais été exporté ». Et qui, selon toute vraisemblance, ne le sera jamais. Ce n’est pas faute de qualités indéniables, dont il vient de faire la démonstration sur le champ de bataille libyen. Mais cela ne suffit pas : ni le constructeur français ni le gouvernement ne se sont donné les moyens - politiques et commerciaux - d’affronter avec succès la concurrence du F18 américain de Boeing et des deux avions de combat européens (le Gripen suédois de Saab et l’Eurofighter anglo-germano-italo-espagnol). Car la désunion européenne, là encore, fait le bonheur des Américains.
Depuis le lancement du programme Rafale à la fin des années 1980, puis sa mise en service dans l’armée française en 2006, Dassault n’a connu que des déconvenues sur le marché international. []
Pourtant, Dassault vit bien. Et pour cause : l’avionneur privé a un client en or, fidèle et à long terme, en l’occurrence l’armée française et ses commandes publiques, qui se dispensent commodément d’appels d’offres. La France a prévu d’équiper ses armées de 180 Rafale d’ici à 2021 et de porter, au-delà , ce nombre à 286. Mieux : dans le cadre de la loi de programmation militaire 2009-2014, Dassault a obtenu des pouvoirs publics l’assurance de produire, quoi qu’il arrive à l’exportation, un avion par mois, afin de garantir ses installations industrielles, ses emplois et ses prix.
Difficile de trouver meilleur contrat : 40,6 milliards d’euros (Ã raison de 142 millions par appareil), financés aux trois quarts par des fonds publics. Au moment où le gouvernement cherche, un à un, les millions d’euros à économiser, il est pour le moins singulier que le contribuable français continue à financer, sans compter, un avionneur privé.
Secret d’État
NouvelObs.com du 30/11 : Tandis que les dirigeants des grandes puissances mondiales se penchaient fébrilement sur la crise de la zone euro au sommet du G20 de Cannes début novembre, le sort de deux pandas géants était dans la balance. Le prêt chinois, négocié au plus haut niveau de part et d’autre, devait être annoncé en marge de la rencontre bilatérale entre les présidents français et chinois, Nicolas Sarkozy et Hu Jintao. hélas le psychodrame autour du référendum grec a escamoté les pandas chinois.
Les détails de l’accord - notamment l’identité et l’âge des deux pandas destinés au zoo de Beauval, dans le centre de la France - resteront confidentiels jusqu’Ã ce que le chef de l’Etat chinois donne son accord au prêt, signe de l’importance accordée par pékin à « la diplomatie du panda ». []
Vu la durée des négociations, et le coût élevé de la location des pandas chinois, le zoo de Beauval espère que les mammifères noirs et blancs de près de 150 kilos attireront un nombre accru de visiteurs.
« Le panda est un animal tellement symbolique qu’un prêt de ce type nécessite en Chine un accord du plus haut niveau », a expliqué la ministre française de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.
Ndlr : vive NKM, ministre des pandas !
Plombé par Fukushima
Le Nouvel Observateur du 10/12 : Areva s’apprête à dévoiler le plan de suppression de postes le plus sévère depuis sa création il y a dix ans. Ce sont les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui a réduit considérablement les perspectives de développement d’Areva pour les années à venir. Par ailleurs, les finances du groupe se sont nettement dégradées, et, dès sa nomination à la présidence du groupe, le gouvernement avait donné pour mission à Luc Oursel de redresser les comptes. []
Ce plan stratégique devrait inclure le plan social le plus lourd jamais mis en œuvre par le groupe public, même s’il épargnera la France. Un engagement pris après la révélation d’un projet confidentiel prévoyant 2.700 à 2.900 suppressions de postes dans le monde, dont 1.000 à 1.200 dans l’Hexagone [,,,]. l’allemagne, en particulier, semble promise à un traitement-choc, conséquence directe de la sortie du nucléaire décrétée par Angela Merkel. []
Cette « opération vérité » va marquer un tournant important après la décennie Anne Lauvergeon (dirigeante de 2001 à 2011), lorsque le groupe avait le vent en poupe, bénéficiant à plein d’un regain d’intérêt pour l’atome dans le monde.
Malgré l’engagement sur l’emploi en France, les salariés ont fait monter la pression sur la direction ces derniers jours, avec une manifestation d’un demi-millier de salariés devant le siège parisien du groupe. Et la CGT, principal syndicat du groupe, a demandé à l’État, qui possède 87% du capital de l’entreprise, de la retirer de la Bourse en rachetant les actions restantes, pour la protéger « des exigences de marché incompatibles avec les activités aussi sensibles et exigeantes que le nucléaire ».
Ndlr : c’est sûrement encore la faute aux dangereux écologistes irresponsables !
Fusil à pompe
L’Humanité.fr du 10/12 : en marge de sa visite au policier grièvement blessé lors d’une fusillade avec des malfaiteurs à Vitrolles, le chef de l’État a promis aux responsables des forces de sécurité des Bouches-du-Rhône de doter les brigades anti criminalité de fusils à pompe. Le policier est décédé ce jeudi matin, alors que le président était à son chevet
Le fusil à pompe, « c’est important pour la sécurité des policiers parce que c’est dissuasif », a expliqué David-Olivier Reverdy, délégué régional du syndicat Alliance police nationale. « Mais on ne se focalise pas que sur les fusils à pompe. On a aussi demandé le gel de la réduction des effectifs au ministère de l’Intérieur et le recentrage des activités des policiers sur leur cœur de métier », a-t-il ajouté. []
Ndlr : à quand le bazooka, ou, tant qu’Ã faire, la « Grosse Bertha » ?
Ecrit le 21 décembre 2012
Made in France
Sfr.info.fr du 15/12 : législation sur les appels d’offre oblige, les pouvoirs publics peinent à acheter français. La carte Vitale ? Fabriquée en Inde. Les uniformes de l’armée ? Fabriqués au Sri Lanka ou au Maghreb. Les pistolets de la police ? D’origine suisse. Alors que la plupart des candidats à l’élection présidentielle préconisent d’acheter français, l’État, lui, est loin de s’appliquer le mot d’ordre. Ce n’est pas seulement une question de volonté. La législation européenne est ainsi faite que les pouvoirs publics sont contraints de lancer des appels d’offre lorsqu’ils veulent renouveler un parc automobile par exemple. Et ce sans discrimination d’origine. C’est comme cela que le Taïwanais Kymco a soufflé le marché des scooters de La Poste au Français Peugeot, partenaire historique des facteurs. Les deux-roues taïwanais sont moins chers et plus compatibles avec les contraintes de service.
La situation devrait changer en 2012, puisque les seuils de déclenchement des appels d’offre vont être relevés. Cela signifie que pour 90 % des marchés publics, il n’y aura plus obligation de faire des appels d’offre internationaux. Et les autorités auront alors tout le loisir d’acheter français comme bon leur semblera.
Dites Meuh !
LeMonde.fr du 15/12 : Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon à la santé, propose de faire appel aux vétérinaires dans les « déserts médicaux » pour faire face à la pénurie de praticiens. Une proposition prise avec « humour » par les médecins et jugée « irréaliste » par les vétérinaires. « J’ai réfléchi à la problématique dans laquelle nous sommes, notamment en Bourgogne, où il y a des déserts médicaux, et je me suis rendu compte qu’il y avait des vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence », a déclaré l’élue socialiste. « Je pense qu’il y a un champ de travail, mais il faudrait définir une passerelle de formation et cadrer la mission de ces vétérinaires. Surtout, ce ne serait pas à la place du médecin mais en l’attendant », a précisé Françoise Tenenbaum. « C’est une idée personnelle qui n’engage personne d’autre que moi », a-t-elle conclu.
Avis de décès
LeParisien.fr du 13/12 : Une mère de famille, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, feuilletait son journal local quand elle est tombée dans la rubrique nécrologique sur un faire-part annonçant... sa mort. L’avis de décès précisait la date des obsèques et le descriptif des membres de sa famille ; tout correspondait.
Après avoir relu plusieurs fois l’annonce, la retraitée de 71 ans et mère de trois enfants, s’est rendu au siège du journal pour demander des explications et surtout leur prouver qu’elle était bel et bien en vie.
« C’est votre fils qui a passé l’annonce », a déclaré le journal à la vieille dame.
Son fils, un employé d’usine de 45 ans, souhaitait obtenir une journée de congé mais ne savait pas comment la demander à son patron. Il a donc choisi de publier un avis de décès de sa mère et de s’en servir comme preuve pour justifier son absence. Mais, rapidement, l’histoire a fait le tour de la presse américaine, et le pot-aux-roses a été découvert : il a été licencié.
Salariés d’Areva, votez écolo !
Hervé Kempf, Le Monde.fr du 13/12 : S’ils ont à cœur leur intérêt, les salariés d’Areva devraient voter pour les écologistes aux prochaines élections. EE-LV s’engage en effet à garantir leur emploi. Ce parti a insisté pour que, dans l’accord avec le Parti socialiste - certes fragilisé par la sensibilité des amis de François Hollande au lobby nucléariste -, la conversion de la filière du retraitement et de fabrication du Mox se fasse à « emploi constant ». Et les écologistes répètent que l’industrie nucléaire française a un avenir en matière de démantèlement des centrales, dont le marché ne va cesser de grandir.
Ce ne sont pas seulement les résultats déplorables d’Areva, qui devraient porter les travailleurs à la réflexion, ni même le mensonge d’un gouvernement qui, il y a quelques mois, assurait qu’on ne toucherait pas aux emplois. Ni l’ignorance de M. Proglio, président d’EDF, affirmant que le nucléaire représente un million d’emplois en France. Non plus que les outrances de M. Sarkozy, tâchant de répandre la peur à coups de « bougies » et de « Moyen Age ». Mais la fatuité de tous ces dirigeants, qui se trompent depuis des années en négligeant d’analyser ce que font nos voisins - Allemagne, Belgique, Suisse, Italie sortent du nucléaire -, en refusant de reconnaître leurs erreurs - le coûteux EPR, qui est deux fois plus cher que prévu, ou la filière Mox, ce combustible dangereux que la France se retrouve seule à fabriquer -, en restant obstinément aveugles au problème du coût futur et très élevé du stockage de déchets radioactifs pendant des milliers d’années.
Le problème du nucléaire en France est qu’il a été géré de façon irrationnelle par des dirigeants persuadés d’être totalement rationnels. En passant leur temps à dénigrer leurs contradicteurs plutôt que d’accepter une discussion loyale, ils se sont enfermés dans une voie de plus en plus étroite, qui met le pays en danger face aux nouveaux défis. L’heure du bilan approche, pour le nucléaire comme pour tant d’autres domaines. Il serait étrange que les travailleurs du nucléaire votent pour un président dont la politique en la matière se lit comme une succession d’échecs.
Pare-balles et SDF
Compte-rendu officiel de l’Assemblée Nationale du 2 décembre 2011. Mme Valérie pécresse, ministre, propose « de soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales ». Financement ? « par 2 millions d’euros prélevés sur les excédents du fonds d’aide au relogement d’urgence ».
Jean-Pierre Brard, député apparenté communiste, s’étrangle : « troquer des crédits destinés au relogement d’urgence contre des gilets pare-balles... Si encore, madame la ministre, vous aviez proposé, compte tenu de la situation dramatique des SDF, de troquer une partie des crédits pour le relogement d’urgence contre des couvertures chauffantes, j’aurais compris. Mais contre des gilets pare-balles, non ! ».
Le ridicule a ses limites, même si on sait que, depuis Mme de sévigné, il ne tue plus, hélas !"
Baleines et tsunami
De avaaz.org du : "Les défenseurs des baleines avaient réussi à bloquer la chasse à la baleine au Japon, et c’est précisément pour cette raison que le gouvernement japonais a décidé de détourner les fonds d’aide aux sinistrés du Tsunami pour protéger les bateaux lorsqu’ils commettent ce massacre brutal.
La chasse à la baleine est rendue possible par des subventions du gouvernement japonais s’élevant à 35 000 dollars par baleine ! Le Premier ministre va pourtant gaspiller 30 millions de dollars pour fournir aux tueurs de baleines une sécurité privée et s’assurer qu’ils ne seront pas gênés par les militants écologistes dans l’océan. Grâce à cette arme supplémentaire, le Japon prévoit de tuer cette année 1000 baleines de Minke pour en commercialiser la chair.
Depuis la terrible catastrophe, le gouvernement japonais a fermé les yeux sur les victimes coincées dans les zones les plus radioactives, et les quelques personnes ayant eu droit à une indemnisation ont touché la somme pitoyable de 1000 dollars.
Le mois dernier, encore, 130 000 membres d’Avaaz au Japon ont uni leurs voix et pressé le gouvernement d’utiliser les fonds affectés au Tsunami pour protéger les enfants exposés aux radiations, en finançant leur évacuation hors des zones dangereuses. Oui mais, les baleines ...