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Ecrit le 23 février 2005 :
Je te tiens, tu me tiens par la (bar)bichet ....
Loi Bichet (1947) : Encore un acquis de la Libération qui s’en va.
La liberté de la presse a encore pris un sale coup en France. En effet le 28 janvier 2005, les entreprises qui assurent la distribution des journaux ont décidé de rompre avec les principes qu’elles suivaient depuis la Libération.
En clair, les éditeurs de presse ne seront plus libres de diffuser librement leurs journaux. Si l’on peut comprendre la limitation du nombre d’exemplaires fournis (en fonction de la vente moyenne habituelle), on comprend mal qu’il soit possible de « déréfé-rencer » un titre qui se vend mal : ainsi dans certains endroits retirés, les lecteurs de la presse d’opinion comme « Politis », « La Croix », « L’Humanité » et quelques autres, risquent bien d’avoir des soucis pour trouver leur journal favori. Sans parler des lecteurs occasionnels qui font vivre le pluralisme de la presse.
Certes les maisons de presse (et surtout les kiosques parisiens) sont surchargés ... d’autant plus que, dans la plupart des journaux, la publicité un poids considérable ! Mais la disparition de la Loi Bichet risque de limiter le droit d’expression
Loi Bichet ? 1947 ? Adoptée à la Libération après de grands débats, cette loi consacrait l’égalité
de traitement entre journaux, l’impartialité.
C’était (au sortir du fascisme et de la presse corrompue des années 1930), et c’est encore une condition indispensable à la liberté de la presse, qui ne peut s’exercer que si le journal peut être lu.
Pour La Mée, lors de sa parution en 1972, simple feuille non vendue distribuée en kiosque, les marchands de journaux, et le principal d’entre eux (La Maison de la Presse) ont respecté la Loi Bichet, malgré les pressions dont ils ont été l’objet. Lorsque La Mée demanda les services d’un imprimeur (de Nozay), des pressions furent exercées sur ce dernier pour qu’il refuse de se charger de cette tâche. Ne pas imprimer, ne pas diffuser : quels bons moyens pour faire taire une opinion dissidente !
La Mée est pour l’instant à l’abri de ces manœuvres (mais sans jamais relâcher la vigilance). La disparition de la Loi Bichet condamne la naissance d’autres moyens d’expression du même type. Pour qu’il ne reste plus que Lagardère, Dassault, Rostchild et compagnie et que se taisent les « petits » .
Du droit de critiquer
Selon le Canard Enchaîné du 2 février 2005, un petit journal, l’Affranchi de Chaumont, a vu sa diffusion bloquée, aux alentours du jour de l’an, pour avoir osé raconter, le 6 août 2004, les déboires d’un client de Haute-Marne avec médiapost. La censure commerciale vengeance est un plat qui se mange froid. .........
Critiquer ? Critiquer ? La Cour Européenne des Droits de l’Homme a rendu un jugement le 15 février 2005 en matière de liberté d’expression, disant que : « Dans une société démocratique, il y a un net intérêt général à autoriser de tels groupes militants à contribuer au débat public par la diffusion d’informations et d’opinions sur des sujets d’intérêt général » et que « on doit tolérer un certain degré d’hyperbole et d’exagération dans un tract militant - et même s’y attendre »
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