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Ecrit le 21 novembre 2012
Mutuelles et vignobles
Le quotidien du médecin du 15/11/2012 : « Trop c’est trop ». La Mutualité française (FNMF) a décidé de porter plainte pour diffamation contre un responsable d’une organisation de médecins pour des propos tenus lors d’une interview au Nouvel Obs. Le vice-président de l’Union Française pour une médecine Libre (UFML), le Dr David Shapiro, y dénonçait les « bénéfices faramineux, des trésors de guerre » des mutuelles. « La mutuelle MACSF vient d’acheter pour 200 millions d’euros le Château Lacombe, dans le Bordelais. La Mutualité française est le plus gros propriétaire viticole de France », affirmait ce médecin, avant de s’en prendre aux frais de gestion des mutuelles.
« Face à des attaques répétées qui portent atteinte au monde mutualiste dans son ensemble », la Mutualité a donc décidé de riposter sur le terrain judiciaire : « La Mutualité française ne possède aucun arpent de vigne. Pour autant de telles affirmations, aussi mensongères soient-elles, peuvent semer le doute. Aussi la Mutualité Française a-t-elle décidé de porter plainte ». La FNMF ajoute que l’exemple cité de la MACSF est particulièrement mal choisi. Cette entité, qui relève du code des assurances, « ne fait pas partie de la Mutualité Française et a été créée en 1935 à l’initiative d’un syndicat de médecins libéraux et regroupe quasi essentiellement des médecins ». « Le ridicule ne tue pas... mais n’exonère pas d’un procès » conclut le président de la Mutualité.
Y a un truc !
Le Monde.fr du 14/11 : Starbucks, Amazon ou Google sont des entreprises admirées pour leur capacité à dégager des bénéfices, mais leur habileté ne s’arrête pas là . Leur « truc » à elles s’appelle l’optimisation fiscale. Gagner le maximum, tout en payant le minimum d’impôts. Trop fort !
Ce manège agace de plus en plus les États qui cherchent à récupérer leur dû. Par exemple, comment fait Starbucks pour continuer à perdre de l’argent au Royaume-Uni ? Treize ans que cela dure. « Soit vous gérez mal l’entreprise, soit il y a un truc », s’est énervé un parlementaire britannique. « Nous n’avons gagné de l’argent qu’en 2006 », s’est presque excusé le directeur financier de Starbucks. En fait, tout l’art de la magie consiste à s’adapter à son public. Car en 2009, la direction assurait aux analystes financiers que la filiale britannique gagnait de l’argent. Sans doute un excès de naïveté de leur part. Ou bien avaient-ils oublié de prendre en compte les « faux frais » de Starbucks dans ce pays. Ainsi, 6 % du chiffre d’affaires doit être reversé à la filiale néerlandaise au titre de « l’usage de la marque ». Sans compter la société interne de courtage, basée en Suisse, qui revend le café à Starbucks au Royaume-Uni en prenant au passage une marge de 20 %. Une fois passés au percolateur de l’optimisation fiscale, on comprend que les bénéfices s’évaporent vers des contrées plus accueillantes en matière fiscale.
Chez Amazon, le « truc », c’est le Luxembourg. Les clients britanniques du libraire en ligne n’achètent pas leurs livres au pays de Shakespeare, mais auprès d’une société logée au Grand-duché. Le contribuable anglais n’a plus qu’Ã tourner la page. Le fisc français, lui, s’y refuse et réclame 199 millions d’euros d’arriérés d’impôts à Amazon. Pour Google, c’est l’Irlande, où le climat fiscal est des plus cléments, tout en disposant d’un siège aux Bermudes.
« Nous ne faisons rien d’illégal », clament en cœur les multinationales. C’est bien le problème. Il ne tient qu’aux États de mettre fin à la prestidigitation.
Fin du monde
leFigaro.fr du 16/11 : Le 21 décembre, personne ne pourra gravir le pic de Bugarach dans l’Aude. Le calendrier maya annoncerait l’apocalypse ce jour-là . En prévision d’un afflux considérable, les accès du pic seront interdits trois jours avant et un ou deux jours après, a indiqué le préfet.
Depuis quelques années déjà , les informations les plus folles circulent sur le Net concernant le pic de Bugarach. Il abriterait un garage d’extraterrestres, capterait des ondes de l’au-delà , cacherait de mystérieuses galeries souterraines reliées aux églises voisines Surtout, ce 21 décembre, il deviendrait le « radeau de la méduse » du monde entier.
Des associations prônant diverses croyances se sont installées dans le village, des groupes de prières y viennent régulièrement. Sans oublier les hordes de curieux qui déambulent dans les rues.
Certains déjà ont vendu à prix d’or les cailloux du pic en leur attribuant des pouvoirs magiques. Le maire a fait fermer plusieurs sites et a déposé plainte pour dégradation. La décision du préfet, est une bonne nouvelle pour les lapins du coin : ils auront la montagne pour eux tous seuls le 21 décembre. Ils seront alors peut-être les seuls survivants !
Petites bonnes marocaines
leMonde.fr du 17/11 : Six ans déjà qu’un projet de loi destiné à protéger les petites bonnes marocaines attend d’être présenté au Parlement marocain...Le gouvernement issu des élections remportées il y a un an, pour la première fois, par le parti islamiste Justice et développement, l’a classé dans les « priorités ». Mais du fait de l’avalanche de textes de loi annoncés avec la transposition de la nouvelle Constitution de 2011, rien n’a avancé.
Le 15 novembre, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la persistance de ce phénomène au Maroc, où des mineures employées parfois dès l’âge de huit ans travaillent pour des particuliers « sept jours par semaine lors de journées qui commencent à l’aube et qui se poursuivent jusque tard dans la nuit ». Le salaire est misérable, 55 euros en moyenne par mois, bien moins que le salaire minimum de 230 euros environ, fixé dans l’industrie. []
En 2011, une enquête du Haut Commissariat au plan avait évalué à 123 000 le nombre d’enfants de moins de 15 ans travaillant dans le royaume (en nette régression par rapport à 1999, où ils étaient 517 000 !), mais sans distinguer le travail à domicile des fillettes. La loi marocaine interdit le travail avant l’âge de 15 ans, mais elle est d’autant mieux contournée que les sanctions sont rarissimes, voire inexistantes. Des progrès ont été effectués avec les efforts entrepris avec succès par les autorités pour favoriser la scolarisation des enfants défavorisés, mais cinq ans après une précédente étude sur le même sujet, l’organisation internationale exhorte toujours le Maroc à se doter d’une loi.
Migrants de Calais
Libération.fr du 16/11 : Le défenseur des droits déplore des violations par les forces de l’ordre des droits des migrants présents dans la région de Calais et demande au ministre de l’Intérieur d’y remédier. []
c’est dans cette région du nord de la France qu’a été fermé il y a dix ans le centre d’accueil de Sangatte, symbole de l’émigration clandestine vers l’angleterre, avant le démantèlement en 2009 du campement de fortune qui l’avait remplacé. Ces mesures n’ont pas fait disparaître les migrants qui, selon le défenseur, étaient environ 220 en octobre dans la région.
Après enquête, Dominique Baudis dit avoir constaté « que des contrôles d’identité, des interpellations et des conduites au commissariat » étaient souvent effectués sur une même personne, dans un délai rapproché et « Ã proximité des lieux de repas et de soins », en violation de dispositions sur l’aide humanitaire aux étrangers en situation irrégulière. Il mentionne également « des visites répétées sur des lieux de vie, à toute heure du jour et de la nuit », ainsi que des « comportements individuels consistant à provoquer ou humilier les migrants ». Il déplore aussi des « destructions de dons humanitaires et d’effets personnels » ou encore des « expulsions des migrants de leurs abris réalisées hors de tout cadre juridique ».
Dominique Baudis recommande qu’il soit mis fin à ces pratiques et adresse sa demande notamment au ministre de l’Intérieur qui, dit-il, a trois mois pour « faire connaître les suites qu’il donnera à ces recommandations ».