Ecrit le 16 octobre 2013
Chantiers interdits aux curieux
leMonde.fr du 11/10 : Deux semaines après la parution d’une enquête du Guardian affirmant que les conditions de travail au Qatar relèvent de l’« esclavage moderne », l’ambiance reste tendue dans cet émirat du golfe Arabo-Persique, censé héberger la Coupe du monde de football en 2022. Mercredi 9 septembre, une délégation syndicale internationale a été refoulée d’un chantier de l’entreprise QDVC, une joint-venture entre Qatari Diar, la division BTP du fonds souverain qatari, et la société française Vinci Construction.[] Après avoir consulté par téléphone sa hiérarchie, un jeune ingénieur français a expliqué à ses interlocuteurs, venus sans rendez-vous en bonne et due forme, qu’ils ne pouvaient pas pénétrer sur le chantier « pour des raisons de sécurité ». La justification n’a pas convaincu les syndicalistes, qui en amont de leur arrivée au Qatar, et avant même le « coup » du Guardian, avaient pris contact avec Vinci Construction. « Nous les avons approchés par plusieurs canaux et nous nous sommes heurtés à un refus catégorique de visite, affirme Gilles Letort, de la CGT. C’est la raison pour laquelle nous avons débarqué sur le site sans prévenir ».
Le géant du BTP français, qui a récemment remporté un contrat pour la construction du métro de Doha et qui espère se voir attribuer quelques-uns des méga-chantiers du Mondial 2022, n’a pas été le seul importuné par la visite de l’IBB. Il a fallu que la petite troupe manifeste devant le siège du comité organisateur de la Coupe du monde, en criant « FIFA carton rouge », pour que celui-ci consente à les recevoir. Une opération d’agit-prop qui détonne dans ce pays, où les travailleurs immigrés (99 % de la main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment) n’ont le droit ni de faire grève ni de former des syndicats.
En réaction, le président du Comité national qatari des droits de l’homme s’est désolidarisé de cette mission d’enquête, pourtant organisée par ses services. []
A la place du ministre du travail qatari, qui s’est dit indisponible, les syndicalistes ont été reçus par l’un de ses subordonnés, le sous-secrétaire, Hussein Al-Mollah. Celui-ci, qui avait taxé les accusations du Guardian de « conspiration », a assuré à ses interlocuteurs que les entreprises présentes au Qatar respectaient « à 99 % le code du travail », ajoutant « nous intervenons lorsque le travailleur dépose une plainte ». Des déclarations qui ont fait sourire les ouvriers indiens et népalais. Logements exigus et insalubres, passeports confisqués par l’employeur, accidents du travail ignorés, primes non versées ? De quoi remplir un immense cahier de doléances.
Troubles d’élection
LEXPRESS.fr du 10/10 : La ville de Dijon vient de lancer une campagne d’affichage au ton humoristique recommandant aux citoyens qui ne seraient pas encore inscrits sur les listes électorales de soigner leurs « troubles de l’élection ». []. Un slogan qui parodie des campagnes d’information relatives à d’autre troubles d’ordre... médical. « C’est sur le ton de l’humour », a déclaré le sénateur-maire PS de Dijon, François Rebsamen. « Certains vont dire que c’est gonflé mais au moins, on va en parler », a-t-il ajouté.
Cette campagne rappelle que « pour voter en 2014 » les électeurs ont jusqu’au 31 décembre 2013 pour s’inscrire sur les listes électorales de leur commune, notamment les jeunes qui votent pour la première fois ou ceux qui ont déménagé. Selon le maire de Dijon, cette campagne véhicule un message double : « Inscrivez-vous et votez ». Fr. Rebsamen a rappelé que la ville avait déjà misé sur l’humour en 2011 pour sa campagne d’inscription sur les listes électorales en parodiant les messages sanitaires sur les paquets de cigarettes : « Ne pas s’inscrire sur les listes électorales tue la démocratie », était-il alors écrit.
Baiser d’ados au Maroc
Libération.fr du 07/10 : Les trois adolescents marocains arrêtés pour « attentat à la pudeur » ont finalement été libérés. Mouhsin, 15 ans, et sa petite amie Raja, 14 ans, s’étaient fait photographier par leur ami Oussama, 16 ans, en train de s’embrasser sur la bouche devant la grille de leur lycée de Nador, dans le nord du Maroc. A peine avaient-ils publié leur baiser sur Facebook que la police marocaine venait les arrêter pour les incarcérer dans un centre fermé de protection de l’enfance. []
c’est une association, l’Organisation unie des droits de l’homme et des libertés publiques, qui avait porté plainte après avoir reçu celles de parents d’élèves. Dans son courrier au procureur, elle explique que son geste est motivé « par le souci de défendre la société contre les dérives morales », et que « l’acte commis est une atteinte à la pudeur et menace notre société en touchant les fondements de notre éducation et de notre enseignement ».[]
Face aux soutiens reçus par les adolescents, sous le coup d’une inculpation pour « attentat à la pudeur » qui les rend passibles d’une peine de deux mois et demi d’emprisonnement, l’association est revenue sur son accusation. Finalement les trois jeunes ont été remis en liberté. Mouhsin, Raja et Oussama seront jugés le 22 novembre au tribunal de première instance de Nador. L’affaire a suscité une vague de protestations sur internet.
Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées le 12 octobre à Rabat, au Maroc, pour un « baiser symbolique ». Plusieurs associations marocaines des droits de l’homme prévoient déjà de venir s’embrasser à l’heure du jugement, pour réclamer la relaxe des trois jeunes. Elles appellent « tous les Marocains à participer au kiss-in géant pour la légalisation de l’amour dans une société où l’on vit cachés ».
Transparency
LesEchos.fr du 08/10 : Les gouvernements des principales nations exportatrices de la planète sont de moins en moins enclins à combattre la corruption organisée par certains grands groupes qui cherchent à obtenir des marchés à l’international, selon un rapport de l’ONG Transparency International. La France est classée parmi les pays dont l’activité est qualifiée de limitée, aux côtés notamment de l’afrique du Sud, de la Hongrie ou encore de la Bulgarie. Transparency relève que sur la quarantaine de pays développés ayant ratifié la Convention de l’OCDE contre la corruption, trente n’en appliquent pas correctement les dispositions.
En 2012, les pays les plus actifs dans la lutte contre la corruption étaient au nombre de quatre : les États-Unis, l’allemagne, le Royaume Uni et la Suisse, représentant 26,2% des exportations mondiales. l’année précédente, ils étaient sept, l’Italie ayant été rétrogradée d’un rang dans la classification de Transparency tandis que le Danemark et la Norvège ont perdu deux rangs pour se retrouver dans la même catégorie que celle de la France. Parmi les plus mauvais élèves figurent le Japon, la Russie, le Brésil, le Luxembourg, Israë l et les Pays Bas.
L’échec de la lutte contre les pratiques corruptrices des grands groupes est notamment dû à la baisse des budgets accordés aux agences chargées de faire appliquer la législation et au manque de compétences dans les procédures.
« Radar à gays »
Rue89.fr du 08/10 : Le Koweït est en train de développer un test censé « détecter les homosexuels » et les empêcher d’entrer dans le pays ou tout autre pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) : Bahreïn, Qatar, Oman, Arabie Saoudite et Emirats Arabes Unis.
L’homosexualité est illégale dans tous ces pays. Au Koweït, elle est passible d’une peine de dix ans de prison. Cinq pays appliquent la peine de mort pour l’homosexualité, dont l’arabie Saoudite. Selon Youssouf Mindkar, directeur de la santé publique au ministère koweïtien de la Santé : « Les centres de santé pratiquent des examens médicaux de routine pour évaluer la santé des étrangers quand ils arrivent dans les pays du CCG. Cependant, nous allons prendre des mesures plus strictes qui nous aideront à détecter les homosexuels, qui seront ainsi empêchés d’entrer »