Accueil > Thèmes généraux > Grappillages et Mée-disances > Mée-disances du 6 novembre 2013
Ecrit le 6 novembre 2013
A Polytechnique ça pantoufle
leFigaro.fr du 31/10 : l’assemblée Nationalea réduit d’un demi-million les crédits accordés à Polytechnique. Les deux députés à l’origine du texte, le socialiste Jean Launay et l’UMP François Cornut-Gentille estiment que les conditions de remboursement de la scolarité sont trop favorables aux étudiants qui choisissent d’aller travailler dans le privé. « Les élèves de l’X, sous statut militaire, bénéficient non seulement d’études gratuites, mais aussi rémunérées ». « Or, ils sont de moins en moins nombreux à intégrer la fonction publique d’État, en raison notamment de la facilité des conditions de rachat de la scolarité. Certains élèves ingénieurs se détournent même de l’industrie pour s’orienter vers la finance », soulignent-ils.
Tout étudiant à Polytechnique bénéficie d’études gratuites, et se voit verser chaque mois une solde et une indemnité pour un total d’environ 880 euros. Si l’État paye ces jeunes militaires, c’est parce qu’ils sont censés nourrir par la suite l’armée et la fonction publique de cadres supérieurs et d’ingénieurs de haut niveau. Mais dans les faits, seul un quart des diplômés font leur carrière dans le public. Le système de la « pantoufle » a été mis en place en 1970. Chaque diplômé doit servir durant 10 ans pour l’État : s’il part dans le privé avant ce délai, il doit rembourser ses frais de scolarité -la « pantoufle »-, soit environ 45.000 euros. Une exception cependant : les étudiants sont exonérés de ce remboursement s’ils poursuivent leurs études après avoir été diplômés de l’X.
Mais en 2000, une réforme de la scolarité a ajouté une année obligatoire de spécialisation après l’obtention du diplôme en 3e année, supprimant de facto « la pantoufle » ... sauf pour les diplômés rejoignant ensuite les grands corps d’État. De fait, les diplômés partant dans le privé ne doivent rien à l’État, tandis que les hauts fonctionnaires rejoignant le monde de l’entreprise avant 10 ans doivent rembourser la pantoufle. « Cette situation est injuste », jugent les députés. « Il est indispensable que les élèves qui se dérobent à l’obligation de servir l’État soient soumis au même régime de remboursement de la scolarité ». []
Professionnels fraudeurs
Le Figaro reprend le slogan d’une publicité des années 1990 « La sécu c’est bien ; en abuser, ça craint ! » et note que vingt ans plus tard, c’est toujours le cas, même si « la fraude n’a représenté en 2012 que quelque 150 millions d’euros, dans un océan de 170 milliards de dépenses, selon les derniers chiffres de la délégation nationale à la lutte contre la fraude. Bref, moins de 0,1% du total ». « Hors les établissements de soins, surtout coupables d’erreurs de gestion (74 millions), les principaux fraudeurs intentionnels sont les professionnels de santé eux-mêmes ».
l’an dernier, leur fraude a représenté « 43 millions d’euros, soit près de trois fois plus que les assurés (16,5 millions) » qui, « au contraire des médecins et autres infirmiers, reçoivent principalement des services (soins, médicaments...), et non de l’argent, de la part de l’assurance-maladie ». Le journal évoque la facturation d’un même acte plusieurs fois ou la déclaration des prestations fictives ; « les plus habiles sont les infirmiers (17,3 millions détournés) et les transporteurs sanitaires (12,7 millions) ». Si « ces montants ne représentent que 0,4% des fonds que leur verse la sécu », « c’est dix fois plus que les médecins qui comptent pour 0,05% des montants fraudés ( 7,4 millions € ) ».
Pourtant la sécu ne badine pas : « 30 infirmiers indélicats - sur 80 000 - ont écopé de 1 210 jours de prison ferme et de 9 797 jours avec sursis » et « un généraliste a été condamné l’an dernier à trois ans de prison ferme et à 378 000 euros de dommages et intérêts ».
Euroflush
lesEchos.fr du 31/10 : Après trois années d’étude, Bruxelles propose dans un rapport de 122 pages de normaliser la contenance des chasses d’eau à cinq litres d’eau pour l’évacuation dans les toilettes et à un litre pour les urinoirs. Trois litres lorsque l’on réduit à la moitié le débit de la chasse d’eau. Ce projet de WC standardisé doit devenir un « Eco-Label » européen afin de déterminer quels produits sont les plus respectueux de l’environnement. Deux éléments-clefs apparaissent dans la consommation d’eau des toilettes et des urinoirs : leur conception et le comportement de l’utilisateur.
l’allemagne est largement en tête pour le nombre de cabinets d’aisance et d’urinoirs (77 millions), devant l’Espagne (49,2 millions), l’Italie (46,5 millions). La France a 3,3 millions de WC et d’urinoirs de moins que le Royaume Uni (45,3 millions), même si la République est plus peuplée.
c’est à la demande de la reine d’Angleterre à la fin du 16e siècle que le WC moderne, muni d’une chasse d’eau, a été inventé pour éviter à son altesse royale le pot de chambre
20% du PIB mondial
Dans lesEchos.fr du 30/10, David Bresch, responsable du développement durable chez le réassureur Swiss Re, fait le point sur l’évolution des catastrophes naturelles et la problématique du changement climatique. La température globale ne cesse d’augmenter, et continuera de le faire tant que nous n’aurons pas « »‰décarbonisé« ‰ » notre économie. Il faut donc se tourner vers une alternative aux énergies fossiles. Ces technologies existent. Le problème, c’est qu’elles ne sont pas utilisées parce que nos économies opèrent à très court terme. A très long terme, c’est pourtant une option très peu chère. Mais plus nous attendrons, plus cela deviendra coûteux, puisque l’impact du changement climatique sur notre environnement aura encore augmenté entre-temps. Les pertes dues aux inondations, aux tempêtes, aux séismes et autres catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes, en raison du changement climatique, et de plus en plus sévères, à cause de la concentration des actifs dans les zones les plus exposées. s’il n’est pas mitigé, le changement climatique pourrait coûter à l’économie mondiale autour de 20% du PIB mondial d’ici à la fin de ce siècle.
La solution serait d’arriver à un accord global pour fixer un prix clair et transparent sur les émissions de carbone. On pourrait se servir des recettes ainsi tirées pour financer les investissements nécessaires pour passer à une économie moins consommatrice en carbone.[]
L’impact économique des catastrophes naturelles se fait plus particulièrement ressentir dans les pays émergents. Les pertes directes résultant des catastrophes naturelles s’y élèvent en moyenne chaque année à 2,9 % du PIB. c’est nettement plus que dans les pays industrialisés (0,8 % du PIB) ou que dans les pays en voie de développement (1,3 %). Les inondations qui ont submergé la Thaïlande en 2011 ont ainsi occasionné 43 milliards de dollars de pertes directes, soit 12 % du PIB du pays. Les dégâts liés au tremblement de terre au Chili en 2010 se sont élevés à 14 % du PIB du pays. En outre, les catastrophes naturelles ont en moyenne un impact négatif sur les dettes publiques dans les pays émergents. Ce fut le cas, par exemple, au Chili en 2010 avec une hausse de 70 % de sa dette, ou à Grenade en 2004 après le passage de l’ouragan Ivan (+21 %).
Otages du Qatar
L’Humanité.fr du 01/11 : ils ne sont plus que trois Français retenus au Qatar contre leur gré. Pour travailler dans ce pays, un étranger doit en effet avoir un sponsor. Il s’agit le plus souvent d’une entreprise ou d’un particulier qui parraine l’étranger et lui délivre son visa d’entrée et de sortie. Une brouille dans la relation entre le sponsor et le ressortissant prive ce dernier d’« exit permit », indispensable à toute sortie du territoire. Et comme l’interlocuteur est souvent un proche de la famille royale, il dispose d’un pouvoir sans limite.
« La législation qatarie réduit les ressortissants étrangers à l’esclavage moderne et la situation ne risque pas de changer de si tôt », s’inquiète Human Rights Watch qui souligne le triste sort des travailleurs sri lankais, bangladais, venus en masse pour travailler sur les travaux de la Coupe du monde de football.