Ecrit le 8 janvier 2014
Oui à la réforme des rythmes scolaires
L’Amicale laïque de Châteaubriant (ALC) a tenu son assemblée générale annuelle, début décembre 2013, avec le compte-rendu de la vie des sections sportives, mais surtout avec un débat sur les rythmes scolaires. Ah, les débats, cela se fait trop rare à notre époque heureusement qu’on entre en période électorale....

Photo : Jean-Louis Gouraud - Roland Feuvrais, Loïc Touboulic
D’entrée de jeu, le président Roland Feuvrais attaque : « En 2008, le passage à la semaine de 4 jours a ’’volé’’ aux élèves et aux enseignants deux heures de culture scolaire partagée. Or, réduire le temps d’enseignement n’a eu pour conséquence depuis 40 ans que d’exposer de plus en plus les enfants, hors de l’école, aux inégalités sociales et culturelles » () « Rompre avec le déterminisme social est avant tout une question de volonté politique, une question pédagogique : c’est dans l’école et à partir de l’école qu’il faut s’y atteler avec les enseignants dont c’est le métier, si nécessaire avec des partenaires éducatifs » - « Il y a du pain sur la planche de la reconstruction d’une école qui se préoccupe des plus pauvres de ses élèves (’’les vaincus du mérite’’) ». L’ALC est donc favorable à la réforme des rythmes scolaires tout en s’inquiétant du risque de « remplir le temps précieux des enfants d’heures d’activités à moindre coût que l’on pourra confier bientôt au privé par l’appel d’offres auprès des mairies » () prenant le contre-pied de Condorcet « qui, au nom de la laïcité, voulait protéger l’école des lobbies et des pouvoirs locaux ».
Rythmes scolaires : faut y aller
En ce qui concerne l’aménagement des rythmes scolaires pour 2014/2015, la Com’Com’ du Castelbriantais n’a rien engagé encore. L’ALC sera-t-elle intervenante dans ce projet ?
« La semaine de 4 jours, c’était intenable » dit une ancienne directrice d’école maternelle tandis qu’une autre, autrefois conseillère pédagogique, s’indigne : « Quand j’entends des enseignants critiquer le principe de cette réforme, j’ai honte ! » - « Le samedi, naguère, c’était bien pour pouvoir rencontrer les parents ». « Les enfants sont fatigués, nous dit-on ! Mais ils l’étaient tout autant avant 2008 quand l’école s’étendait sur 4 jours et demi, il ne faudrait pas l’oublier ! ».

La ligue de l’enseignement-FAL44 (fédération des Amicales laïques de Loire-Atlantique) soutient le principe même de cette réforme. « comme une simple étape dans la nécessaire refondation des rythmes de l’enfant. L’enfant est à considérer dans sa globalité. Ainsi le temps de l’école, celui de l’accueil périscolaire, des activités extra-scolaires et même le temps de la famille sont à penser et à organiser en cohérence. Voilà pourquoi il est indispensable que l’ensemble des acteurs éducatifs d’un territoire (professeurs, animateurs, bénévoles d’association, élus, parents) mènent une réflexion commune sur la manière dont ces différents temps doivent être organisés. La concertation doit être à la base même de l’élaboration des projets éducatifs de territoire ».
(Ndlr : La Com’Com’ de Nozay a déjà beaucoup travaillé sur son projet éducatif de territoire. Mais la réflexion est au point mort dans les Com’Com’ de Derval et de Châteaubriant ).
Les revendications des opposants à la réforme des rythmes scolaires font la une des médias, laissant peu de place aux remontées positives d’expérimentations locales. Dans le département de Loire Atlantique, 26 communes sont passées à la semaine de 4 jours et demi en septembre 2013. Les mises en œuvre de cette réforme sont plurielles et fonction de la situation locale. La refonte des rythmes de l’enfant s’inscrit forcément dans la durée.
« La Ligue de l’enseignement- FAL44 revendique haut et fort le droit aux équipes éducatives des territoires à prendre le temps de l’échange, de l’expérimentation, de la recherche, de l’audace, de la mise en œuvre car cette réforme est un levier au service d’une société plus juste et plus respectueuse de l’humain ». ce qui n’empêche pas de se poser des questions : « quels seront les intervenants ? Avec quelle formation ? Avec quel agrément ? Quelles seront les règles en matière d’assurances ? ».La FAL 44 a élaboré un dossier pratique à ce sujet.
CNDS : les médiatisés et les autres
Par ailleurs l’ALC s’inquiète de la diminution de la subvention que lui attribue le CNDS (Centre National de développement du Sport). A côté d’une poignée de sportifs et de dirigeants très médiatisés « qui offrent un spectacle souvent désolant, pitoyable ! », il existe des centaines de clubs associatifs en France et des milliers d’encadrants très souvent bénévoles qui forment et accompagnent les athlètes, y compris à un haut-niveau ! Mais on ne naît pas « Athlète de haut-niveau », on le devient par son travail, mais aussi par sa formation, son encadrement. « Alors, si vous devenez ceux-là , ayez la décence de ne pas vous offusquer d’être imposés à 75 % sur vos très hauts salaires » dit le président Roland Feuvrais. « Nous, nous sommes loin du sport-spectacle, nous sommes dans l’engagement sportif, celui qui accueille le plus grand nombre ! » « Le CNDS se doit donc de corriger les inégalités d’accès à la pratique sportive et d’encourager la promotion systématique de la santé par le sport ».
La fête en février-mars
Autres sujets : l’ALC a demandé un devis pour réaménager son hall d’entrée sur la place Ernest Bréant et pour résoudre ses problèmes d’humidité. Elle a engagé une réflexion sur les questions de tri sélectif qui se posent aussi bien au local, à la Chaumière et dans les manifestations sportives.
L’ALC envisage, à partir de 2015, de faire la fête des écoles publiques en février/mars (au lieu de juin). Tout au long de l’année l’ALC soutient financièrement les écoles pour des spectacles ponctuels et prête du matériel pour des fêtes scolaires dans des communes voisines. Elle ouvre aussi son local pour des classes (pique-nique à l’abri, spectacles d’enfants) et soutient l’association Rencontres qui est affiliée à la FAL (fédération des Amicales laïques).
Soirées cabaret (toujours très appréciées), soirées grillades, journée « tripes », forum des associations, participation au téléthon, tenue du stand « la Chaumière » : l’ALC a une participation active à la vie castelbriantaise. A noter : la manifestation sportive « Gespacolades » le 17 mai prochain à Châteaubriant.
Un projet éducatif de territoire (PEDT)
Le ministère de l’éducation nationale a demandé à ses académies un retour sur les
projets éducatifs territoriaux, les activités menées, les acteurs sollicités, les
dynamiques locales suscitées ou utilisées.
Un document récapitule les résultats de 27 académies, avec 1094 PEDT concernant 4280 écoles. Les activités physiques et sportives représentent 31 % du total, et les activités artistiques et culturelles 30 %. Des municipalités ont profondément diversifié les activités proposées : jeux de stratégie (10%), lecture et écriture (10%), citoyenneté et développement durable (8%), ateliers scientifiques (6%) et ateliers de langues. La ligue de l’Enseignement a édité un guide pratique : Comment créer le Projet Éducatif Territorial.