Ecrit le 23 avril 2014.
Marine à la Douma
leMonde.fr du 15/04 : Ni à droite ni à gauche, le Front national français est bien ancré à l’Est. En atteste la seconde visite à Moscou, le 12 avril, de sa présidente, reçue à bras ouverts par le président de la Douma (la Chambre basse du Parlement), Sergueï Narychkine. S’exprimant sur l’Ukraine, Marine Le Pen a soutenu le projet de fédéralisation, caressé par Moscou et rejeté par Kiev : « Le projet le plus logique, le plus respectueux serait l’organisation d’une fédération au sein de l’Ukraine, qui permette un degré d’autonomie à des régions ». Ainsi « l’Ukraine de l’Est, qui se sent plus portée vers la Russie, ou l’Ukraine de l’Ouest, plus portée vers l’Union européenne, pourraient chacune préserver le pays », a-t-elle expliqué.
« Nous avons beaucoup en commun dans nos positions sur la manière de régler la crise » en Ukraine, a tenu à souligner M. Narychkine, un ancien du KGB puis du FSB (organes de sécurité) propulsé au sommet du pouvoir grâce à ses liens étroits avec Vladimir Poutine. Félicitant Marine Le Pen pour le beau score de son parti aux municipales, un « tournant dans la vie de la France », il lui a souhaité bonne chance pour les élections européennes. [] Marine Le Pen s’est, pour sa part, étonnée « qu’au sein de l’Union européenne, une guerre froide ait été déclarée contre la Russie ». {} []
En froid avec les Etats-Unis et l’UE depuis l’annexion de la Crimée, Moscou cherche des appuis parmi l’aile politique anti-européenne et anti-atlantiste. Le Front national est depuis longtemps courtisé par Russie unie, le parti de M. Poutine, comme en témoignent les visites régulières de ses représentants dans la capitale russe : Marion Maréchal Le Pen le 10 décembre 2012 ; Marine Le Pen en juin 2013 puis en avril 2014 ; Aymeric Chauprade, son conseiller diplomatique, en mars 2014. Le 16 mars, ce dernier s’était rendu en Crimée pour suivre le référendum en même temps que des centaines d’observateurs de l’Observatoire eurasien pour la démocratie et les élections, dirigé par le militant belge d’extrême droite Luc Michel.
Primes de participation
Le Point.fr du 16/04 : « C’est une idée de deux ou trois salariés qui, en recevant leurs primes, ont trouvé ça plutôt misérable et pas acceptable », a expliqué cédric Brun, secrétaire de la CGT locale. Selon le syndicat, les salariés de l’usine PSA de Valenciennes ont touché des primes de participation entre 40 centimes et 18 euros. « Quarante centimes, ce n’est même pas le prix du timbre qu’ils ont reçu », s’est offusqué M. Brun.
Les salariés ont dit : « Quitte à prendre des primes pareilles, autant les reverser aux Restos du cœur, parce que si ça continue, c’est nous qui allons finir là -bas », a rapporté le syndicaliste. « Les salariés sont excédés et ne comprennent plus la politique salariale de l’entreprise ». Ces primes interviennent seulement quelques jours après la révélation du salaire du nouveau numéro un de PSA Jugeote Citroë n, Carlos Tavares. Selon le document de référence du groupe publié le10/04, il va toucher un salaire brut de 1,3 million d’euros par an ainsi qu’une part variable.
PSA a présenté en outre son nouveau plan stratégique Back in the Race, un véritable changement de mentalité, selon le groupe.
Droit au culte Star Wars
leFigaro.fr du 18/04 : En Grande Bretagne, un détenu de la prison HMP Isis, au sud-est de Londres, a décidé de rendre publique l’inégalité de traitement dont il prétend souffrir. Selon lui, sa liberté de culte n’est pas respectée car les autorités ne reconnaissent pas sa religion : le culte Jedi, tiré de la saga de la Guerre des étoiles. []
Le mécontent voit dans ce refus « un exemple de l’intolérance et du sectarisme religieux » auxquels les adeptes de la croyance Jedi « doivent faire face quotidiennement, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison ». Sans se démonter, il justifie ce mépris par l’histoire tourmentée des chevaliers Jedi, des guerriers-philosophes qui défendent la paix et usent de leur principal atout, la Force, pour faire le bien. []
Si l’anecdote prête à sourire, elle n’en rappelle pas moins la popularité incroyable du « jediisme ». Le Guardian précise ainsi qu’en 2011, d’après le recensement britannique, plus de 176 000 personnes se revendiquaient Jedi. Un nombre qui place la communauté juste derrière... le judaïsme et le bouddhisme. En France, plusieurs adeptes se revendiquent de l’Ordre Jedi de France. A la frontière entre folklore amusé et réelle pratique, ce mouvement recrée, dans son organisation, la hiérarchie de la série cinématographique.
Bien que prêt à défendre cet ordre, le prisonnier demande à la fin de sa missive que son nom soit gardé secret. Il explique craindre des « représailles de la part du côté Obscur ». Et de conclure, comme il se doit : « Que la force soit avec vous. » C’est tout ce qu’on lui souhaite.
A couteaux tirés
Lexpress.fr du 17/04 : Le village de Laguiole, célèbre pour son savoir-faire en matière de coutellerie, ne décolère pas contre Gilbert Szajner, un habitant du Val-de-Marne qui a déposé la marque Laguiole en 1993. Il commercialise sous ce nom des couteaux importés et d’autres produits fabriqués en Chine ou au Pakistan. dépossédée de l’usage commercial de son nom, la commune a été condamnée à lui verser 100 000 euros . []
Le 4 avril, la cour d’appel de Paris a débouté la commune qui souhaitait voir la justice reconnaître « une spoliation », une pratique commerciale « trompeuse » et une « atteinte à son nom, à son image et à sa renommée ». []
Les ministres Arnaud Montebourg et Valérie Fourneyron ont évoqué « l’émoi légitime » des Laguiolais, tout en rappelant qu’une nouvelle disposition législative permettra d’éviter ce genre de « situation regrettable ». Quand la loi Consommation du 17 mars 2014 s’appliquera, « le titulaire d’une indication géographique existante pourra s’opposer au dépôt d’une marque qui lui porterait atteinte ». Mais Laguiole ne pourra de toute façon pas en bénéficier, la loi n’étant pas rétroactive.
Ouvriers chinois en grève
Libération.fr du 16/04 : Plus de 30 000 employés d’une gigantesque usine de chaussures de sport du Guangdong ont cessé de travailler. Ils se plaignent de leurs conditions salariales, de leurs contrats d’embauche lacunaires et de carences dans leur couverture sociale. L’organisation China Labor Watch, spécialisée dans les mouvements sociaux du secteur industriel chinois, a diffusé des photos montrant le déploiement de centaines de policiers autour de l’usine, certains équipés de matériel anti-émeute. Selon l’organisation, les policiers ont frappé ou interpellé plusieurs ouvriers depuis le début de la grève. [] La direction de l’entreprise s’est engagée à effectuer un rattrapage dans ces versements d’ici à fin 2015. Mais cette proposition a été rejetée par les ouvriers en grève, inquiets par la perspective que la direction puisse décider de fermer l’usine pour la délocaliser, sans honorer ses promesses, un cas de figure classique en Chine.
Sur son site internet, l’usine, en partie contrôlée par des capitaux taïwanais, affirme être le premier fabricant mondial de chaussures de sport. Elle sous-traite notamment pour les marques Nike, Adidas, Puma, Asics, Converse et New Balance.
En Chine, les exportations demeurent le principal moteur de la croissance et tout ralentissement de cette dernière peut avoir des répercussions sociales immédiates, les patrons devenant plus exigeants face à la baisse de la demande et à la hausse des coûts.