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Ecrit le 26 novembre 2014.
53 millions d’euros en cash
Challenges.fr du 18/11 : Un comptable suisse, entendu en octobre par les juges enquêtant sur les soupçons d’achat de voix à Corbeil-Essonnes, leur a décrit comment il a remis pour 53 millions d’euros au maire de la ville, l’industriel Serge Dassault, entre 1995 et 2002.
Au centre du dispositif, une société financière genevoise, Cofinor, une cham-bre de compensation dont la spécialité était d’envoyer « où vous voulez dans le monde votre argent que vous lui remettez en Suisse ». Cofinor avait des clients prestigieux, comme l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt. Le liquide que gérard Limat dit avoir apporté à Serge Dassault à Paris était initialement puisé sur des comptes au Liechtenstein, au Luxembourg ou en Suisse, avant d’arriver sur les comptes genevois de Cofinor.
gérard Limat décrit la suite du circuit qu’empruntaient ces fonds : « Cofinor me donne un rendez-vous pas trop loin de l’Arc de Triomphe ; le livreur me remet un sachet en plastique passe-partout (Carrefour, Dior, Fnac, etc.), lequel contient l’argent en numéraire entouré de papier journal, que des liasses de billets de 100 euros ». « Je ne voyais jamais l’argent puisque j’allais directement au rond-point » des Champs-Elysées, siège du groupe, « je montais dans le bureau de Serge Dassault, je posais le sac dans un coin de son bureau et immédiatement, on parlait d’autre chose ». « Je n’ai jamais posé de questions et Serge Dassault ne m’en a jamais rien dit », a encore dit gérard Limat ; « L’industriel me disait qu’il avait besoin de me voir, je comprenais qu’il avait besoin d’argent liquide ». []
Agé de 89 ans, Serge Dassault avait été mis en examen en avril pour « achat de votes », « complicité de financement illicite de campagne électorale » et « financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé ». S’il a reconnu des dons, Serge Dassault a toujours réfuté avoir acheté des voix d’électeurs lors des municipales de 2008, 2009 et 2010.
De l’art du démenti
Le Canard enchaîné du 19/11 : Croyant rendre service à François Fillon, Jean-Pierre Jouyet a donc démenti, la semaine dernière, avoir parlé de Sarko avec l’ancien Premier ministre, le 24 juin, avant de revenir sur son démenti. En matière de démenti, le secrétaire général de l’Élysée aurait dû se souvenir de celui de Michel Charasse, qui, accusé par des parlementaires d’avoir menacé de contrôle fiscal des journalistes, avait répondu à un député qui l’interpellait dans l’hémicycle, le 19 octobre 1988 : " La seule chose que j’ai dite - et j’en suis sûr-, c’est que je n’ai jamais dit ce qu’on a dit que j’aurais dit. Rien ne peut donc autoriser quiconque de bonne foi à dire ce que je n’ai pas dit, d’autant plus que je redis que ceux qui continuent à dire ce que j’aurais dit n’étaient pas présents au moment et à l’endroit où j’aurais dit ce que je n’ai pas dit. Voilà pourquoi je ne peux rien dire de plus par rapport à ce que je n’ai jamais dit’’ . Jouyet aurait dit cela, Fillon se le serait sans doute tenu pour dit
Journée mondiale des toilettes
Ouest-France du 19/11 : Le manque d’accès aux toilettes touche un milliard de personnes dans le monde. C’est à la fois un tabou que l’on n’ose pas aborder et un véritable problème de santé publique. Sur ce milliard de personnes sans accès à des toilettes, 825 millions sont concentrées dans seulement 10 pays, cinq en Asie, l’Inde largement en tête avec 597 millions de personnes, suivie par l’Indonésie, le Pakistan, le népal et la Chine (10 millions). En Afrique, il s’agit du Nigeria (39 millions) de l’Ethiopie, du Soudan, du Niger et du Mozambique (10 millions).
En 2014, un milliard de personnes font leurs besoins en plein air et 2 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de maladies diarrhéiques, causées par l’absence de toilettes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique subsaharienne, où 25% de la population pratique la défécation en plein air, des estimations indiquent qu’un enfant meurt toutes les 2,5 minutes après avoir bu de l’eau non potable ou suite à l’absence de sanitaires et d’hygiène. L’Inde et l’Afrique subsaharienne sont les régions les plus touchées.
Les femmes sont les plus exposées. Un tiers d’entre elles dans le monde sont confrontées au harcèlement ou aux agressions faute de pouvoir faire leurs besoins à l’abri, en sécurité. []
Il y a eu des appels au Nigeria pour que les pratiques de défécations en plein air cessent par crainte que le virus Ebola ne se propage par les liquides humains, indique l’Organisation mondiale de la santé dans son rapport annuel sur l’accès à l’eau et aux sanitaires. Au Liberia, le pays le plus touché par l’épidémie, près de la moitié des 4,2 millions d’habitants n’utilisent pas de toilettes. Au Sierra Leone, autre foyer de l’épidémie, la proportion est estimée à 28% de la population.
Le problème n’épargne pas la France : « On estime à 2 millions le nombre de personnes qui ont un accès difficile à l’eau, et une centaine de milliers qui n’ont pas d’accès du tout ».
« téléthon » contre l’extrême droite
Courrier international du 18/11 : Depuis vingt-cinq ans, impuissante, une petite ville de Bavière voit défiler des centaines de néonazis début novembre en souvenir du n° 2 du régime de Hitler, Rudolf Hess. Jusqu’Ã cette année, où les habitants ont discrètement transformé la marche en collecte de fonds pour lutter contre l’extrême droite. Ils ont décidé de la transformer discrètement en « course de dons », sorte de téléthon où chaque mètre parcouru par un néonazi a engendré le versement de 10 euros à un programme d’aide aux militants d’extrême droite désireux de quitter le mouvement. Sans en informer les participants qui s’apprêtaient à marcher en honneur des « héros de la nation ».
La vidéo tournée dans le centre-ville montre comment les habitants découvrent au passage des néonazis une série d’affiches, de banderoles et de marquages au sol les encourageant à : « Donnez, marchez ». résultat de la course : 10 000 euros récoltés pour Exit Deutschland, le plus important programme d’exfiltration de radicaux des groupes d’extrême droite.
« Le principe était simple et génial », s’amuse le quotidien de Munich. « Les habitants de Wunsiedel ont fourni du ravitaillement pour que même un néofasciste en petite forme réussisse à franchir la ligne d’arrivée’’. Ils ont déroulé des affiches : »Si le Führer était au courant..." pour finir par délivrer à chaque néonazi ayant franchi la ligne d’arrivée un acte lui certifiant sa participation à la Marche contre l’extrême droite.
Cannabis haut de gamme
Latribune.fr du 19/11 : 33 ans après la mort de Bob Marley, sa famille a annoncé le prochain lancement d’une marque de cannabis haut de gamme qui portera son nom. Pour créer ce produit baptisé « Marley Natural », la société Privateer Holdings, basée à Seattle dans l’Etat de Washington, s’est alliée avec la famille du légendaire musicien. Le produit, décrit comme « une des meilleures marques de cannabis, ancrée dans la vie et l’héritage » du chanteur jamaïcain, devrait être disponible à partir de fin 2015.
La naissance de cette marque intervient alors que de plus en plus d’États américains légalisent la consommation de cannabis, à usage médical ou même récréatif. Le potentiel de ce marché pourrait atteindre 10 milliards de dollars par an d’ici cinq ans aux États-Unis, contre environ 2 milliards en 2014 ; selon le cabinet d’études ArcView, le cannabis serait « la prochaine grande industrie américaine ».
Bob Marley a commencé à militer pour la légalisation du cannabis il y a plus de 50 ans. « L’herbe est faite pour soigner une nation, l’herbe aide à la méditation, l’herbe donne de meilleures vibrations », ajoute l’un des fils de l’inventeur du reggae décédé d’un cancer en 1981 à 36 ans.