Écrit le 13 mai 2015.
Les écoutes de Sarkozy
Libération.fr du 07/05 : Mis en examen pour « corruption active », « trafic d’influence » et « violation du secret professionnel » dans l’affaire dite des ’’écoutes’’, N. Sarkozy a vu ses requêtes en nullité rejetées par la cour d’appel de Paris. La quasi-totalité des interceptions téléphoniques menées sur la fameuse ligne « Bismuth » sont finalement jugées exploitables par la justice. Et l’instruction des juges Claire Thépaut et Patricia Simon, gelée depuis huit mois, va donc pouvoir reprendre, malgré le pourvoi en cassation des principaux prévenus qui n’est pas suspensif.
Une décision très gênante pour Nicolas Sarkozy, soupçonné d’avoir sollicité le haut magistrat Gilbert Azibert par l’intermédiaire de son avocat Me Thierry Herzog pour obtenir des informations confidentielles sur un dossier judiciaire en cours. En échange, l’ancien président avait promis d’intervenir pour permettre au magistrat d’obtenir un poste prestigieux à Monaco. Sur le fond, les conclusions du rapport de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales sont formelles : « Les conversations enregistrées entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d’interrogation quant à leur volonté et leurs attentes [] Ces faits sont constitutifs du trafic d’influence, qui prévoit »l’influence réelle ou supposée« . »
Face à des conclusions aussi accablantes, les avocats de l’ancien président n’avaient d’autre choix que de s’attaquer à la légalité des écoutes. Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a finalement suivi les réquisitions du parquet général, qui avait soutenu la validité de la procédure à l’exception d’une écoute réalisée après l’ouverture de l’information judiciaire. Les faits étant parfaitement caractérisés, N.Sarkozy n’a jamais été aussi proche d’un renvoi en correctionnelle. Une perspective infamante susceptible de freiner sérieusement ses ambitions présidentielles.
Retraite chapeau
L’ Obs du 06/05 : Il avait promis d’y renoncer ; il la touchera finalement : l’ancien président du directoire de PSA Philippe Varin, qui a quitté la tête du groupe automobile début 2014, percevra une retraite chapeau de près de 300.000 euros par an, alors qu’il s’était engagé à ne pas le faire. Fin 2013, en partance du groupe automobile alors en difficultés, Philippe Varin avait dû renoncer aux 21 millions d’euros prévus pour sa retraite chapeau, face à l’avalanche de critiques suscitée par la publication de cette somme colossale.
Un petit subterfuge plus tard, l’ex-patron de PSA bénéficiera du régime résultant du nouveau règlement ayant pris effet au 1er janvier 2014 [...] Mais pour bénéficier de ce nouveau système, il devait afficher au moins 5 ans d’ancienneté dans l’entreprise, « autrement dit, il ne (devait) pas quitter Peugeot avant le 1er juin 2014 pour toucher le pactole ».
Or, son mandat a pris fin le 31 mars 2014. Peugeot lui signera donc un nouveau contrat de travail pour une mission d’assistance à la mise en œuvre des accords conclus avec l’Etat et Dongfeng, groupe chinois entré au capital du Français depuis l’an dernier. Ce contrat a pris effet au 1er avril et a permis à Philippe Varin de boucler les cinq années nécessaires au versement de cette retraite chapeau.
C’est bien sympa.
Gaz de schiste
Libération.fr du 06/05 : En Oklahoma, aux États-Unis, les séismes sont de plus en plus fréquents. Au mois d’avril, cet État a lancé un site web sur la question pour répondre aux inquiétudes des habitants. « Le nombre moyen de tremblements de terre est environ 600 fois supérieur aux moyennes historiques », énonce le site. L’infiltration d’eaux usées résultant de la fracturation est responsable du nombre grandissant de tremblements de terre.
Ce risque de séismes a poussé les services géologiques américains (USGS) à revoir leur modèle de sismologie pour y ajouter les tremblements de terre provoqués par l’homme. La position est nouvelle de la part de l’Oklahoma. En octobre, la gouverneure avait nié une fois de plus tout lien de cause à effet entre exploitation de gaz de schiste et séisme. Mais ce revirement n’a pas encore convaincu l’industrie du pétrole, qui conteste les analyses et demande des recherches plus poussées. Tout en continuant à forer.
Dette de l’UMP
Le Point du 06/05 : Alors que son parti est empêtré dans une dette abyssale, Nicolas Sarkozy négocierait discrètement avec quatre grandes banques françaises. L’objectif ? Sortir la tête de l’eau alors que le parti est endetté à hauteur de 69 millions d’euros. Ainsi, depuis quelques semaines, les dirigeants de la BNP, du Crédit coopératif, de la Société générale et de la Banque populaire défileraient au siège de l’UMP, et ce, dans le plus grand des secrets. L’UMP doit normalement rembourser 11 millions d’euros en mars 2016, puis 27 millions en 2017. Mais pour le parti, ces deux échéances sont impossibles à respecter. « On touche 18 millions par an de l’État. Si on lâche 11 millions en mars, on met la clé sous la porte à l’automne », prévient-on à l’UMP, selon Europe 1.
Pour sortir de l’impasse, Nicolas Sarkozy a personnellement rencontré les responsables des quatre banques, il y a quinze jours. L’ancien président de la République leur aurait fait la proposition suivante : « Pas de remboursement avant 2017. Ensuite, si l’UMP remporte la présidentielle, elle rembourserait les banques sur sept ans, intérêts compris », rapporte Europe 1. En cas d’échec à la présidentielle, le délai grimperait à 12 ans. « Si les banques nous étranglent, on ne leur remboursera rien », affirme d’ailleurs l’entourage du président de l’UMP. Les quatre banquiers, eux, n’ont pas encore fait connaître leur réponse.
Le FN rattrapé par les affaires
Les Echos.fr du 06/05 : Le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti fait l’objet d’une enquête judiciaire. Les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi cherchent à déterminer si des responsables de Jeanne, le « »‰micro parti« ‰ » de Marine Le Pen, et de Riwal, le principal prestataire de services du FN , ont mis en place un système frauduleux. []
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, soupçonne les assistants des 23 eurodéputés FN , qui figurent pour un grand nombre d’entre eux à des postes officiels dans l’organigramme du parti, de travailler essentiellement pour le Front national tout en étant rémunérés par le budget européen. Des accusations que Marine Le Pen a dénoncées en bloc, y voyant une ’’vaste manipulation politique’’ mais qui ont abouti à l’ouverture, le 30 mars 2015, d’une enquête judiciaire. Selon Bruxelles, le préjudice financier s’élèverait à 7,5 millions d’euros.
Des soupçons entourent le financement du FN via des emprunts russes. En cause : 9 millions d’euros empruntés fin septembre 2014 auprès d’une banque russe et 2 millions d’euros reçus, en avril 2014, par l’association de financement de Jean-Marie Le Pen, de la part d’une banque chypriote alimentée de fonds russes. [].
Le 2 avril, médiapart, qui a révélé l’affaire, confirmait un lien entre le financement du FN par des banques russes et le soutien du parti d’extrême droite à la politique russe en Ukraine. Une révélation qui alimenterait la thèse d’un financement du FN par un État étranger, ce qui est formellement interdit par le droit français.