Ecrit le 18 novembre 2015
Lire : La loi NOTRe
Le discours de la Sous-préfète
Ecrit le 9 novembre 2016
Communauté hospitalière de territoire
CHT : communauté hospitalière de territoire. M. Sudreau, directeur général du CHU de Nantes en a parlé à l’assemblée des Maires de l’arrondissement le 4 novembre 2016. C’était remarquablement intéressant. Il a situé le contexte : l’allongement de la vie, la progression des maladies chroniques, la persistance des inégalités de santé.
Accès aux soins et proximité
La CHT vise à mieux coordonner les parcours du patient, à mutualiser les moyens, à garantir à tous les patients un meilleur accès aux soins, et notamment aux soins techniques innovants, quelle que soit leur localisation. Il s’agit d’éviter aux patients de se déplacer en maintenant l’activité et l’offre de proximité.
Un autre objectif est clairement exprimé ; renforcer le service public hospitalier, mettre en place une stratégie de groupe pour être plus fort face au secteur privé, pour gagner ensemble des appels à projets, conserver et créer des postes.
Des partenariats existent déjà , par exemple Châteaubriant-Nozay-Pouancé et liens avec le CHU de Nantes, mais aussi des coopérations avec le secteur privé, avec les Centres Hospitaliers d’Angers, Cholet, La Roche sur Yon. Il y a en France 135 CHT dont 5 dans les Pays de Loire. Quatorze établissements se sont associés dans le CHT de Loire-Atlantique, regroupant 5000 lits et 16 000 professionnels de santé.
Mais que mutualiser ? Le système informatique, l’information médicale, les achats, les formations, la recherche et l’enseignement. Tout cela est formalisé dans un Projet médical de Territoire : psychiatrie, prise en charge des patients à la sortie de l’hôpital, prise en charge des personnes âgées, création d’équipes territoriales proposant une offre publique gratuite et de proximité. Un comité territorial rassemble des élus locaux chargés de veiller à l’égalité d’accès aux soins.
Pour tout ce travail, hommage appuyé a été rendu à Mme Neyrolles, directrice de l’agence Régionale de Santé.
Deux médecins généralistes
Puis deux médecins généralistes sont intervenus, membres de l’aDOPS (association départementale d’Organisation de la Permanence des Soins). Ils ont rappelé qu’on se préoccupe de démographie médicale depuis les années 1980 et que les Centres 15, déjà expérimentés en France, ont été généralisés par la loi du 6 janvier 1986. Par la suite se sont mises en place des maisons médicales de garde, devenues absolument nécessaires quand, sous Sarkozy, a été supprimée, pour les médecins, l’obligation de prendre des gardes. Actuellement il existe un peu partout des C.A.P.S. (Centres d’Accueil et de Permanence de Soins) de 20h à minuit, avec 650 médecins volontaires.
Mais il se pose le problème de « la nuit profonde ». Comment trouver de l’aide entre minuit et 8h du matin ? Ainsi ont été mis en place les médecins mobiles de nuit, par exemple dans le secteur de Nozay et celui d’Ancenis. Les médecins font des visites à domicile, et dans les hôpitaux de proximité, dans les maisons de retraite. Ils sont dotés de matériel médical, d’une géolocalisation et d’un gyrophare.
Le Centre 15, en Loire-Atlantique, couvre la totalité du département, il s’appuie sur 36 médecins libéraux volontaires. « Nous en souhaiterions davantage car, à certaines heures, chacun médecin doit faire face en moyenne à 16 appels par heure, écouter la personne, donner des conseils, déclencher l’envoi d’un médecin, d’une ambulance ou des pompiers »
Mais ce n’est pas seulement la nuit que se pose la question de la continuité de soins. c’est le jour aussi. Les patients ont de plus en plus de mal à trouver un médecin ! [Ã Nantes en 2015, 30 000 personnes se sont retrouvées sans médecin]. Alors ils appellent le 15 et se reportent sur le CAPS dans la soirée. « Mais nous n’avons pas vocation à prendre en charge les malades déjà inscrits dans un parcours médical ». La mise en place de médecins mobiles de jour est à l’étude.
Parlez à vos médecins
Les deux médecins ont détaillé leurs conditions de vie : jusqu’Ã 70 heures de travail par semaine, pas de congés payés, difficultés à trouver des remplaçants. « Les jeunes médecins qui ont fait des études pendant 10 ans, dans un cadre collectif, ont peur de se retrouver seuls. Un médecin dans chaque commune, c’est fini. Une solution c’est la mise en place de maisons de santé, mais il faut qu’il y ait au minimum 3 médecins, il faut donc regrouper les médecins ». Il appartient aux communes de mettre en place des moyens de transports pour que les patients (en particulier les personnes âgées) puissent aller voir leur médecin.
" Parlez à vos médecins, voyez dans quelles conditions ils vivent et travaillent.
112 médecns généralistes se sont suicidés en France sur les neuf premiers mois de l’année 2016 ".
A un maire qui dit : il faut garder des médecins dans nos petites communes, pour pouvoir garder une pharmacie, le Dr Compain répond : « les pharmacies devront se regrouper aussi et proposer d’autres services aux clients ». A une élue qui dit « quelquefois il y a une attente au Centre 15, il nous faudrait un médecin de garde », le docteur Compain, qui a plus de 30 ans d’expérience, répond fermement : « non, le médecin tout seul, c’est fini. Le Centre 15 est le plus à même de savoir s’il faut envoyer un médecin, une ambulance, les pompiers, le SMUR et autres secours ».
Pour lui il est clair que nous sommes à une époque de profonds changements en matière de santé
Un seul arrondissement
A l’assemblée des maires, il a ensuite été question du Pacte Régional pour la ruralité (réseaux de communication, transports, économie, santé). On devrait en savoir davantage au premier trimestre 2017 au moment du budget. Il a été question aussi des Contrats de Ruralité mis en place par l’État. Et des pouvoirs de police du maire (police administrative générale, police judiciaire, police spéciale, transfert vers l’intercommunalité).
M. Emmanuel Aubry, secrétaire général de la préfecture, a évoqué l’évolution des services de l’État. Par exemple, les citoyens auront plus de facilité, par internet, d’obtenir des titres (passeport, carte grise et autres), la préfecture ne sera plus nécessairement le lieu de délivrance. Il va y avoir une évolution aussi pour la délivrance des cartes d’identité.
Enfin M. Aubry a annoncé la fusion des arrondissements de Châteaubriant et d’Ancenis : le chef-lieu restera à Châteaubriant, la sous-préfecture d’Ancenis deviendra « Maison de l’État ».