Ecrit le 31 octobre 2018
Deux enquêtes sur les maires
L’Association des Maires de France a lancé deux enquêtes, l’une pour dresser « le portrait des maires de France », l’autre pour faire le point sur la question des démissions de maires.
La première enquête, menée par le Cevipof, a démarré le 12 octobre. L’objectif de cette enquête, dont les résultats seront dévoilés lors du congrès des maires, en novembre 2018, est de « dresser le portrait des maires de France, de connaître les trajectoires de celles et ceux qui occupent cette fonction, d’appréhender les difficultés liées à la fonction, et de mieux comprendre l’évolution de la représentation politique au niveau local ».
Autre enquête dont les résultats seront révélés au congrès de l’AMF : celle qui vient d’être lancée par l’association, en collaboration avec la Délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation (DCTD) de l’Assemblée nationale. L’objectif de ce travail, selon un communiqué commun publié le 18 octobre, « est de mesurer l’ampleur réelle du phénomène de démission des maires depuis les dernières élections municipales en 2014, d’en analyser les causes et de tracer des perspectives d’amélioration des conditions d’exercice des mandats locaux ». En effet, les chiffres alarmistes qui ont été donnés cet été par l’AFP ne semblent pas entièrement satisfaisants, s’appuyant sur des données incomplètes du ministère de l’Intérieur. Pour autant, les responsables de l’AMF n’ont pas manqué, depuis cet été, de sonner l’alarme sur un phénomène inquiétant, au-delà même des maires, de démission de maires adjoints et de conseillers municipaux. Sur la période 2014-2018 : 1021 élus à l’écharpe tricolore ont démissionné en quatre ans. Ils n’étaient que 535 pour la même période lors de la précédente mandature. Sur les 1021, 887 concernaient les maires de communes de moins de 2000 habitants.
Dans le viseur : la loi NOTRe (2015), qui oblige certaines communes à fusionner pour intégrer des intercommunalités, elle a par exemple coûté de l’argent et demandé beaucoup de temps à certaines municipalités. La suppression de la taxe d’habitation (34% des recettes fiscales des communes) et la diminution des contrats aidés ont également retiré de nombreux moyens aux maires.