Ecrit le 3 février 2016
Des bourses pour les jeunes filles vierges
Libération.fr du 27/01 : qu’elle prenne pour prétexte de voir les jeunes filles se concentrer sur leurs études ou la lutte contre la propagation du sida, la mairie d’Uthukela, une ville de 670 000 habitants en Afrique du Sud, a pris une décision contestée : n’offrir des bourses d’études qu’aux jeunes filles vierges qui s’engagent à le rester pendant leur scolarité.
Les bourses d’étude seront renouvelées tous les ans « si l’enfant est en capacité de fournir un certificat qui prouve qu’elle est encore vierge ». Et la municipalité d’ajouter qu’inciter les jeunes filles à « ne pas devenir sexuellement actives » leur permettra de « se concentrer sur leurs études ». []
En Afrique du Sud, les tests de virginité sont encore légaux même si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) les considère comme une violence sexuelle. De plus, l’afrique du Sud étant l’un des pays où les viols et les agressions sexuelles sont les plus nombreux, ce type d’initiative ne peut qu’accentuer l’ostracisation des victimes. l’activiste féministe Jennifer Thorpe rapporte des chiffres éloquents : l’année dernière, 648 cas d’agressions sexuelles ont été déclarés à la police dans la municipalité de Uthukela. En réalité, selon une étude de 2009 du Medical Research Council, seule une agression sexuelle sur 13 serait déclarée. Il y aurait donc eu l’an dernier quelque 8000 agressions sexuelles pour la seule ville d’Uthukela. « Les jeunes filles qui auraient perdu leur virginité à la suite d’un viol ou d’une agression sexuelle [] seront pénalisées pour l’obtention de la bourse, ce qui ne peut qu’aggraver leur traumatisme », s’insurge Jennifer Thorpe.
Mais boycotter cette mesure est difficile. La plupart des étudiants ont besoin d’une aide financière pour mener à terme leurs études supérieures. La majorité ne peut même pas faire face aux frais de scolarité. A Johannesburg par exemple, l’année coûte entre 1930 et 3800 euros alors que le revenu moyen d’un salarié ne dépasse pas 979 euros par mois.
Pub douteuse
20minutes.fr du 28/01 : Après un premier spot remarqué en 2014 pour le lancement de la ligne « Proud to be Russian » d’un horloger suisse, gérard Depardieu a réitéré. Terminée l’ambiance stalinienne effrayante ; cette fois, l’acteur se glisse dans la peau d’un chasseur de cerf. Mais là encore, petit malaise.
Entre le slogan vulgaire « Pour fumer un cerf, il faut toujours être à l’heure », et la chute un peu tirée par les cheveux « Fier d’être Russe », difficile de se laisser convaincre. Cette ligne, qui vise les potentiels acheteurs russes, a été lancée il y a un an, au cœur de la crise du rouble. Le précédent spot avait été visionné plus de 200.000 fois en quelques jours et avait suscité de nombreux commentaires. Cette nouvelle publicité devrait dignement lui succéder.
Sit-in pour les réfugiés
20minutes.fr du 30/01 : Un geste certes symbolique, mais encore jamais vu sur un terrain de foot. Vendredi, en Grèce, deux équipes de deuxième division du cham-pionnat grec ont décidé de marquer le coup pour alerter le monde sur la catastrophe humanitaire engendrée par l’arrivée massive de migrants sur les côtes grecques en raison de la guerre en Syrie.
Le coup d’envoi du match de 2e division grecque entre Larissa et Acharnaikos a ainsi été repoussé de deux minutes, pendant lesquelles les 22 joueurs ont choisi de rester assis sur la pelouse en mémoire des centaines de réfugiés qui ont perdu la vie en essayant d’atteindre l’Union Européenne via la Grèce. Jeudi, 24 personnes avaient encore trouvé la mort après que leur bateau a chaviré à l’approche des îles grecques.
Taubira a fini par claquer la porte du gouvernement.
dépénaliser le cannabis
LeFigaro.fr du 29/01 : Participant au 20e congrès de pneumologie de langue française, le professeur Bertrand Dautzenberg a pris position pour une réglementation encadrée de la substance. Il estime que l’interdiction légale ne freine en rien la consommation : ’’le cannabis en France aujourd’hui, c’est l’alcool frelaté du temps de la prohibition’’, assure-t-il. C’est la première fois qu’un professeur réputé s’engage en faveur d’une dépénalisation du cannabis. Il affirme toutefois poursuivre l’objectif d’une disparition complète de cette drogue. [] Il rappelle l’impact de la loi Evin, votée en 1991, qui encadre la vente de tabac : ’’La loi Evin a fait diminuer de 50 % de cigarettes par Français lorsqu’elle a été mise en place’’. []
Bertrand Dautzenberg rejoint un débat lancinant depuis plusieurs années, qui se cristallise sur l’échec supposé de la politique de répression du cannabis. La consommation est un délit depuis 1970, et est passible d’amende pouvant aller jusqu’Ã 3750 euros. En dépit de ce dispositif, plus de 17 millions de Français ont expérimenté le cannabis, 4,6 millions en consomment une fois par mois, et 1,4 million en consomment plus de 10 fois, selon l’Office français des drogues et des toxicomanies. []
Les partisans d’une dépénalisation, divisés entre tenants d’une libéralisation complète, et d’un encadrement permettant sa réduction, sont minoritaires dans le champ politique.
Le Syndicat des commissaires de la police nationale s’était exprimé en 2012 contre une dépénalisation, qui irait ’’Ã contresens de tout ce qui est engagé’’ en matière de répression. L’Académie de médecine a pris position deux fois, en 2012 et 2014, pour s’y opposer. Le toxicologue Jean Costentin, président du Centre national de prévention, d’études et de recherches sur les toxicomanies, s’élève contre la proposition de Bertrand Dautzenberg : ’’la légalisation d’une drogue ne calme pas les sujets transgressifs. Elle les contraint surtout à effectuer la transgression au niveau d’une drogue encore plus dure’’.
5 euros et 32 centimes
LEXPRESS.fr du 28/01 : Licenciée pour 5 euros et 32 centimes. Vanessa, caissière dans un magasin Carrefour Market à mézières-sur-Seine, dans les Yvelines, n’avait pas passé au scanner le pack de bière et les deux sacs en plastique d’un client du magasin. Elle a été licenciée par son employeur pour faute grave.
L’employée a reconnu les faits, dont a été témoin le vigile du magasin qui l’a dénoncée à sa direction. Mais elle plaide l’étourderie entraînée par le comportement de son client, et la fatigue : « Je suis travailleuse handicapée, c’était la fin de journée, j’étais épuisée. Le client était un habitué, il parlait beaucoup et j’ai oublié de scanner sa bière » a t-elle expliqué.
Par courrier lui notifiant son renvoi pour faute grave, son employeur reproche à Vanessa « un comportement frauduleux », et lui rappelle que « la lutte contre la fraude des clients » fait aussi partie de son travail.
La trentenaire avait été embauchée en septembre 2015 en CDI, après 3 ans de CDD, sous la pression des délégués syndicaux de son entreprise. Depuis, elle se sentait surveillée. La caissière a décidé de porter l’affaire devant les prud’hommes de Mantes-la-Jolie. Le client a remboursé les 5 euros et 32 centimes.
"Après examen de la situation et compte tenu de l’ensemble des éléments, la direction de Carrefour Market a décidé de proposer à Vanessa. sa réintégration dans l’entreprise. Un rendez-vous est organisé avec elle vendredi matin’’, a indiqué la chaîne de magasins. Le syndicat a prévu un rassemblement de soutien près du magasin.
Raffarinade
Le Canard enchaîné du 27/01 : chez les Rep, c’est Jean-Pierre Raffarin qui a remporté la palme du commentaire le plus vachard sur le bouquin de Sarko.
« Sarkozy, a-t-il déclaré en petit comité, devrait aujourd’hui présenter un projet, au lieu de quoi il présente ses excuses. Le vrai titre du livre devrait être : » Pardon pour ce moment ".