Écrit le 2 mars 2016
déchéance de nationalité
leMonde.fr du 27/02 : Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, en avait fait une promesse électorale en 2015. Il tient parole en supprimant la déchéance de nationalité des binationaux condamnés pour actes de terrorisme ou crimes contre l’intérêt national. Le ministre canadien de l’immigration, des réfugiés et de la citoyenneté, John McCallum, a en effet déposé, le 25/02, un projet de loi modifiant la loi sur la citoyenneté. Il prévoit de revenir sur une disposition adoptée en 2015 et décriée par les associations de défense des droits de la personne. Celles-ci reprochaient au précédent gouvernement, conservateur, de stigmatiser les binationaux en créant deux catégories de citoyens.
Adoptée dans la foulée d’actes terroristes, cette disposition était entrée en application en juin 2015 sous le gouvernement de Stephen Harper. « Tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi, qu’ils soient nés au Canada, aient été naturalisés au Canada ou possèdent une double citoyenneté, a déclaré M. McCallum. On ne peut faire son choix entre les bons et les mauvais Canadiens. Tous ceux qui commettent des crimes devraient faire face aux conséquences de leurs gestes par le truchement du système judiciaire canadien » . Le ministre a précisé qu’il reste possible de déchoir de sa nationalité une personne qui l’aurait acquise par fausse déclaration, fraude ou dissimulation de faits essentiels.
La réforme rétablit le régime précédent en réduisant les exigences pour obtenir la nationalité canadienne. La connaissance d’une des deux langues officielles, l’anglais ou le français, n’est plus imposée qu’aux personnes de 18 à 54 ans, au lieu de 14 à 64 ans. M. McCallum veut réduire la durée de présence effective au Canada imposée avant le dépôt d’une demande de nationalité. [] Objectif : encourager la venue d’immigrants qualifiés et la réunification des familles, et plus généralement aider « les immigrants à se bâtir une vie réussie au Canada ».
Quand Tepco minimisait
Lexpress.fr du 25/02 : Cinq ans après la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011, l’opérateur de la centrale a avoué avoir minimisé la gravité de l’état des réacteurs en ne reconnaissant pas aussi rapidement que possible le fait que trois d’entre eux étaient en fusion. « Nous nous excusons profondément pour avoir affirmé par erreur que rien ne permettait de déterminer qu’une fusion du cœur de réacteur était en cours », a déclaré l’exploitant Tokyo Electric Power (Tepco) lors d’une conférence de presse.
Pendant deux mois, en 2011, Tepco a évité d’employer l’expression effrayante « fusion du cœur » de réacteur, alors que la compagnie disposait des informations permettant de déterminer qu’un tel processus était en cours dans les tout premiers jours suivant le 11 mars. Quand la centrale a été dévastée par le tsunami, les installations ont été un temps submergées, l’électricité coupée, les systèmes de refroidissement du combustible nucléaire totalement arrêtés et la situation est devenue vite impossible à maîtriser. Les cœurs de trois des six réacteurs de Fukushima Daiichi ont fondu.
Or, dans les manuels, il était écrit que « si l’endommagement d’un cœur de réacteur dépasse 5%, on peut en déduire que la fusion du cœur est en cours », mais ces critères n’ont pas été appliqués sur le moment alors que la dégradation du combustible avait été évaluée et dépassait ce niveau dans plusieurs unités, a admis Tepco.
« Nous avons aussi analysé les autres informations transmises immédiatement après l’accident et il s’avère que nous aurions pu communiquer plus tôt sur divers points ». Depuis la catastrophe, des milliers de travailleurs s’escriment chaque jour dans cette centrale pour en préparer le démantèlement prévu pour durer une quarantaine d’années.
La pique à « M. Bismuth »
Lexpress.fr du 24/02 : Plus l’échéance de la primaire de la droite et du centre se rapproche, plus les langues se délient. Invité par une association étudiante à l’université d’Assas, le candidat et maire Les Républicains de Bordeaux, Alain Juppé s’est prêté au jeu des questions-réponses avec son auditoire. Il s’est notamment lancé dans un plaidoyer en faveur de la jeunesse et de l’entrepreneuriat.
Une séquence piquante a particulièrement suscité l’hilarité de la salle puisqu’elle concerne son rival, quoique pas encore déclaré, Nicolas Sarkozy. Interrompu dans son discours par un faux appel téléphonique -une mise en scène des étudiants-, Alain Juppé a répondu à un interlocuteur prétendant s’appeler Paul Bismuth. Il s’agit du pseudonyme utilisé par l’ancien président qui avait ouvert une ligne téléphonique privée sous cette identité pour communiquer avec son avocat au sujet de ses nombreux dossiers judiciaires..
« C’est bien beau d’être en tête des sondages. Mais en quoi ça serait lui, le meilleur candidat de la droite, hein ? », aurait lancé le faux Paul Bismuth avec une voix imitant celle de Nicolas Sarkozy. Une référence à la popularité écrasante d’Alain Juppé, bien supérieure à celle de l’ex-chef de l’État, dans les dernières enquêtes d’opinion. « Je fais confiance aux électeurs de la primaire. Et pas exclusivement à M. Bismuth », a répondu, bon joueur et amusé, le maire de Bordeaux.
Un peu plus tard dans la soirée, Alain Juppé a commenté l’organisation de la primaire. « S’il y a 500 000 votants, Monsieur Bismuth a toutes ses chances, s’il y en a 3 millions, c’est moi », s’est amusé le maire de Bordeaux, sous-entendant ainsi que Nicolas Sarkozy bénéficie surtout d’une popularité auprès des militants, mais pas de l’ensemble des Français.
Alain Juppé n’est pas le seul à donner des coups. Interrogé sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’enquête sur un financement illégal de sa campagne de 2012, l’avocat de l’ancien président a lancé : « Je vais vous dire une chose plus importante encore : avoir été condamné n’empêche pas d’être candidat à la primaire. » l’avocat fait évidemment allusion à la condamnation de Juppé dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris.
Projet de loi : ça travaille !
La Croix.com du 26/02 : Dix-sept députés Les Républicains (LR) et UDI ont signé le 26 février une tribune pour défendre le projet de loi El Khomri, se disant prêts à le voter. Des personnalités politiques de droite se sont également exprimées en ce sens. A une condition toutefois« ‰ : que le texte reste » en l’état ". Ce qui ne sera probablement pas le cas, le gouvernement étant contraint de le revoir, compte tenu des nombreuses critiques venant de son propre camp. []
En s’inspirant de mesures que la droite réclamait depuis des années, l’exécutif prend de fait l’opposition à son propre piège"‰ : soit elle vote en faveur du texte, au risque d’être accusée de soutenir le gouvernement, soit elle vote contre des mesures qu’elle avait parfois elle-même proposées. Les 17 signataires ont choisi la première option. Ils font aussi de nouvelles propositions pour renforcer le texte, notamment sur la durée du travail ou la simplification de la procédure de licenciement.
A la liste de ces soutiens s’ajoutent plusieurs prises de position individuelles. Bruno Le Maire a indiqué qu’il voterait la loi Travail « en l’état ». Alain Juppé a fait de même, bien qu’estimant la réforme « mal préparée, mal équilibrée ». François Fillon s’est dit aussi « naturellement prêt à soutenir le texte ».
A côté de ces déclarations, la plupart des élus LR restent prudents. Officiellement, aucune consigne n’a été donnée et Christian Jacob, président du groupe à l’assemblée, devra faire le grand écart. Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, s’est déjà prononcé contre le texte. Tout comme Hervé Mariton, candidat à la primaire et député de la Drôme. Selon lui, la loi El Khomri porte des mesures « intelligentes, mais qui nous détournent de l’essentiel »‰ : abroger les 35 heures ".