Ecrit le 26 avril 2017
Privés de gyrophares
Le Monde.fr du 22/04 : En 2013, la Cour suprême indienne avait prévenu : l’utilisation des gyrophares par les hommes politiques indiens « n’a pas d’équivalent dans les autres démocraties du monde ». New Delhi annonce que les véhicules de la fonction publique et des ministres n’en utiliseront plus à partir du 1er mai.
« Chaque Indien est un VIP », s’est justifié le premier ministre. Comme si, en retirant aux ministres et fonctionnaires leur symbole d’autorité favori, Narendra Modi rendait le pouvoir au peuple.
A peine nommé, un ministre indien pose un gyrophare rouge sur le toit de son véhicule avant même de prêter serment. Le « lal batti », surnom du gyrophare rouge, a des pouvoirs magiques. Il ouvre toutes les portes, éloigne les policiers et protège des contraventions. En un mot : il confère l’immunité. Au risque de devenir, au fil des ans, un symbole d’impunité.
Le port du gyrophare respecte-t-il la Constitution indienne ? La Cour suprême s’est penchée sur la question en 2013. « L’usage répandu du gyrophare sur les véhicules de la fonction publique est le reflet de la mentalité de ceux qui servaient le gouvernement britannique en Inde et traitaient les autochtones comme des esclaves », s’était alors indigné un plaignant.
Les juges avaient reconnu que certains utilisaient le gyrophare rouge pour « commettre des délits » à cause de « la peur des policiers de les contrôler » avant de conclure que les « lal battis » étaient « contraire à l’ethos constitutionnel et au républicanisme ».
Le quotidien The Indian Express s’est félicité de l’interdiction des gyrophares, estimant que la mesure est un pas supplémentaire vers l’« égalitarisme » dans une « société structurée par les préjugés de classe ». Le chemin pour y parvenir est encore long, car les « VIP » bénéficient toujours de nombreux privilèges, comme des files réservées aux péages routiers ou dans les aéroports.
My tailor is rich
Le Monde.fr du 21/04 : Si c’est judiciairement le volet des affaires qui menace le moins François Fillon, les costumes Arnys d’une valeur de 13 000 euros offerts par l’intermédiaire Robert Bourgi au candidat Les Républicains auront été médiatiquement, pour lui, l’un des plus dévastateurs. A David Pujadas qui l’interrogeait à nouveau sur le sujet le 24 mars lors de l’émission politique sur France 2, M. Fillon a assuré qu’il les avait rendus à son généreux ami. précisant, à la demande de l’animateur, qu’il les avait portés.
Ce fut chose faite quelques jours plus tard quand un coursier a sonné chez M. Bourgi pour lui remettre les pièces confectionnées par le luxueux tailleur parisien, bien protégées par des housses adaptées. Entendu le 4 avril à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, en audition libre par les policiers anti-corruption pour livrer sa version des faits, Robert Bourgi leur avait apporté les costumes après avoir fait part de ses doutes sur leur authenticité. Auprès du site d’information Mediapart, son avocat, Eric Moutet avait, lui aussi, émis des réserves.
Selon lui, aucun logo Arnys n’était en effet apparent, alors qu’il semble que ce soit l’usage. Pire, selon ses dires, un « Made in Holland » apparaissait sur la doublure d’un des costumes taillé par la maison française. Et si M. Fillon n’avait pas rendu les véritables costumes ? Après vérifications, les enquêteurs ont, selon les informations du Monde, obtenu la confirmation par la maison Arnys (propriété de LVMH) qu’il s’agissait bien des costumes sur mesure qui avaient été faits pour M. Fillon à la demande de Robert Bourgi.
Il n’était en fait pas écrit « Made in Holland » mais « Holland and Sherry », du nom d’un drapier anglais fournisseur d’Arnys. Un troisième costume offert par la maison Arnys n’a en revanche pas été retourné par le candidat à la présidentielle.
Face au terrorisme, les candidats s’organisent. Moi j’ai choisi le blindage, dit l’un. Et moi l’hologramme, dit l’autre.
Papa poule
20minutes.fr du 21/04 : « Il n’en espérait pas tant. Il a vraiment réussi », a commenté un porte-parole du Palais de Tokyo, à Paris. Après trois semaines passées à couver des œufs, l’artiste français Abraham Poincheval a réussi à faire naître neuf poussins dans un vivarium placé au sein du centre d’art contemporain.
Sur les onze œufs couvés par l’artiste, neuf ont éclos pour donner vie à des petits : huit jaunes et un noir. Le Palais de Tokyo a indiqué que « les poussins avaient l’air très bien et qu’ils allaient partir vivre à la campagne », chez les parents d’Abraham Poincheval. Ils « ne finiront pas sur la table », a de son côté assuré le père de l’artiste de 44 ans, coutumier des performances extrêmes.
Marine les affole
Le Monde du 21/04 : Jamais une élection présidentielle française n’avait autant mobilisé les parieurs britanniques. Ceux-ci sont en passe d’avoir misé un total d’1 million de livres sterling (1,2 million d’euros) sur le scrutin, selon la société William Hill, l’un des principaux bookmakers du Royaume-Uni. « c’est sans précédent, explique Graham Sharp, son directeur de la communication. d’habitude, les élections françaises ne recueillent presque aucun pari. »
L’explication vient essentiellement de la fascination qu’exerce une éventuelle victoire de Marine Le Pen. Ce scénario attire les plus grosses mises : un parieur a été jusqu’Ã placer 30 000 livres (35 000 euros) sur le succès de la présidente du FN . Les bookmakers ne veulent donc surtout pas de ce résultat. Financièrement, ils auraient trop à perdre. « Ce serait le pire scénario pour nous », reconnaît M. Sharp.
Le soudain intérêt des parieurs britanniques pour l’élection française s’explique aussi par les sondages très serrés. Avec quatre candidats bien placés pour le second tour, les jeux sont très ouverts. Les montants concernés demeurent cependant très faibles par rapport aux milliards brassés par les courses de chevaux ou le football. []. Les « bookies » n’ont cependant guère de pouvoir de prédiction. Ils avaient prévu que les Britanniques voteraient pour rester dans l’Union européenne et que Donald Trump ne serait pas élu...
Coup boursier
Les Echos du 21/04 : Mardi 11 avril, juste avant un match important de Ligue des Champions entre Dortmund et l’AS Monaco, le bus de l’équipe allemande a été touché par trois explosions qui ont soufflé une vitre à l’arrière du véhicule. Le joueur espagnol Marc Bartra a été blessé et le match reporté au lendemain. Un policier, qui escortait le bus en moto, a également été blessé, souffrant d’un traumatisme sonore. Les autorités allemandes avaient ouvert une enquête pour « tentative d’homicide », sans utiliser la qualification d’attentat « terroriste », jugeant alors qu’il était trop tôt pour tirer des conclusions.
Un Irakien de 26 ans avait été soupçonné et placé en détention provisoire , mais les autorités allemandes avaient déclaré quelques jours après les faits qu’aucun élément ne permettait de l’incriminer. Elles avaient émis des doutes sur la piste islamiste suggérée par une lettre de revendication retrouvée sur place, mais dont l’authenticité était sujette à caution.
Finalement la police allemande a arrêté l’auteur présumé de l’attaque, un ressortissant germano-russe de 28 ans, Sergej W.. Le suspect, qui spéculait sur une baisse du prix de l’action du club de Dortmund, voulait s’enrichir en attaquant l’équipe. En réalisant cette opération à l’hôtel, il ne s’est manifestement pas douté qu’elle serait repérée par les enquêteurs, qui ont passé au crible les connexions Internet avant l’attaque du bus avec l’adresse IP de l’établissement.