Ecrit le 19 mai 2010
Ca ne coule pas de source !
L’eau a conditionné l’apparition de la vie, il y a environ 3 milliards d’années. Les premiers êtres vivants, êtres unicellulaires, se sont développés dans les océans. Pendant des millions d’années, ces êtres se sont multipliés et transformés pour devenir petit à petit poissons, reptiles, oiseaux, mammifères Et lorsque notre corps s’est formé dans le ventre de notre mère, il baignait dans l’eau !
L’eau n’est pas seulement nécessaire à la vie. L’eau, c’est la vie ! c’est pourquoi leConseil de développement a provoqué une réunion de réflexion sur l’eau dans le Pays de Châteaubriant .
Selon M. Faissolle, hydrogéologue du département, de l’eau nous en avons, pour deux raisons :
– Il pleut
– Et la nature du sous-sol permet de stocker cette eau sur des sols imperméables, soit en surface (comme dans la région nantaise), soit en profondeur comme au nord du département où les nombreuses fissures du sol dans les schistes, grès et quartz, permettent à l’eau de s’infiltrer.
Mais cette eau peut disparaître très vite :
– En raison de la sécheresse que nous avons connue ces 35 dernières années
– En raison de la pollution agricole, industrielle ou domestique.
d’où les projets du département :
– Protection des ressources existantes
– développement de nouvelles ressources
– Renforcement des interconnexions
Le Pays de Châteaubriant est alimenté en eau principalement par trois nappes : celles de Soulvache, Saffré et Nort sur Erdre. Et, à la marge, par la nappe de Massérac (pour Derval et Marsac sur Don) et par la nappe de St Sulpice (pour La Chapelle Glain).
Syndicats d’eau
Pour la gestion de l’eau, divers syndicats se sont constitués dans les années 70. C’était d’abord pour réduire les risques d’inondations, et entretenir le patrimoine hydraulique. Depuis dix ans ces syndicats s’intéressent aux bassins versants.
Le bassin versant du Don couvre 705 km2 (30 communes). Celui de la Chère s’étend sur 452 km2 et 25 communes. Ces syndicats, en plus de leurs attributions initiales s’occupent de l’entretien des berges, de la lutte contre les plantes envahissantes (jussie, élodée dense, renouée du Japon). Ils contribuent à l’information des habitants : plans de désherbage communaux (avec réduction des pesticides), inventaire des zones humides, qualité de l’eau.
Par exemple le Don à Guémené Penfao n’est que de qualité moyenne, renfermant 17 molécules (isoproturon, diuron, glyphosate et AMPA) sur les 87 recherchées. Il contient trop de nitrates, matières organiques et oxydables.
En revanche, l’eau de la région de Soulvache, venant des anciennes carrières de la mine de fer, est riche en fer et épurée en nitrates. Elle est de plus peu sensible aux pollutions.
Cependant des travaux de protection des captages sont régulièrement entrepris, avec notamment des bassins-tampons de stockage des hydrocarbures (en cas d’accident sur la route) et conventions passées avec des agriculteurs pour créer des zones enherbées à proximité des cours d’eau, afin de filtrer les éventuels pesticides.
Un syndicat départemental, sans Châteaubriant
Sur les 221 communes de Loire-Atlantique, 170 adhèrent au Syndicat départemental d’alimentation en eau potable. Châteaubriant n’en fait pas partie, Savenay, Nantes et la presqu’île nazairienne non plus.
Ce syndicat assure la péréquation financière (toutes les communes ont le même tarif) et le financement des travaux (emprunts globalisés). Le prix de l’eau est alors (pour une consommation moyenne de 120 m3 par an) :
– 250 € pour le syndicat départemental
– 200 € pour Châteaubriant
– 160 € pour la région nazairienne
– 145 € pour la région nantaise
Pourquoi ? Parce que, dans les villes, la population est plus concentrée : un même tuyau d’eau dessert beaucoup plus d’habitations qu’en campagne.
Par exemple, dans le syndicat départemental :
10 200 km de réseau 220 000 abonnés* 26 350 000 m3 d'eau 1 km de réseau dessert 22 abonnés et transporte 2500 m3 d'eau
En campagne au nord du département :
1 050 km de réseau 11 400 abonnés* 1 223 000 m3 d'eau 1 km de réseau dessert 11 abonnés et transporte 1200 m3 d'eau
Solidarité et sécurité
l’adhésion de la ville de Châteaubriant au syndicat départemental serait une question de solidarité (pour un coût modique : 50 €/an, soit 14 centimes par jour).
Ce serait aussi, à plus long terme, une question d’intérêt ! Stabilité du tarif de vente d’eau et mutualisation du coût de renouvellement des réseaux. Sans cette mutualisation, les coûts peuvent être très divers en fonction des distances et des travaux occasionnés par la nature du sol :
– de 1,17 à 1,67 €/m3 dans la région de Châteaubriant
– de 0,25 à 0,38 €/m3 dans le Sillon de Bretagne
Par ailleurs il est nécessaire d’étudier l’approvisionnement en eau de Châteaubriant, avec notamment renforcement du stockage à Abbaretz (ce qui conditionne l’approvisionnement du château d’eau du Bignon à Châteaubriant ).
Le Conseil de développement a donc eu la bonne idée de poser le problème. La réflexion devra se faire au niveau du Pays de Châteaubriant lors de l’élaboration du SCOT (schéma de cohérence territoriale) et même du Programme Local de l’Habitat.