Ecrit le 4 avril 2017
Nicolas Bismuth
L’Obs du 30/03 : Huit jours après sa mise en examen dans l’affaire du financement libyen, voilà Nicolas Sarkozy rattrapé par une autre affaire : l’ex-président a été renvoyé le 29 mars devant le tribunal correctionnel pour « corruption active » et « trafic d’influence » dans l’affaire des écoutes. Son avocat Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert sont eux aussi renvoyés en correctionnelle pour « violation du secret professionnel ». Les avocats de l’ex-président, Pierre Haïk et Jacqueline Laffont ont indiqué qu’ils allaient faire appel de ce renvoi.
Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir, en 2014, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert, alors haut magistrat à la Cour de cassation, dans une procédure où il demandait la restitution de ses agendas saisis dans l’affaire Bettencourt. Quant au juge Azibert, il aurait « tenté de tirer avantage de la situation en sollicitant, et en obtenant, en guise de récompense, l’intervention de Nicolas Sarkozy au soutien de sa candidature pour un poste judiciaire à Monaco », selon le parquet national financier.
L’affaire trouve son origine dans des écoutes téléphoniques de l’ex-chef de l’Etat diligentées dans une autre enquête, sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007. L’ancien président et son avocat communiquaient via des téléphones portables acquis sous une fausse identité, notamment celle de « Paul Bismuth » pour Nicolas Sarkozy.
Le train de vie de la FFF
Le Point.fr du 28/03 : La Cour des comptes s’est plongée dans les finances de la fédération française de football sur la période allant de 2011 à 2015, soit depuis le début du mandat du président Noë l Le Graë t, élu en juin 2011. La juridiction financière a fait part d’un « certain nombre de remarques et d’interrogations » . En situation « d’aisance financière », la fédération est la cible de critiques pour des dépenses excessives. Un voyage pour130 personnes d’un coût d’un million d’euros lors de la Coupe du monde 2014 avait été pointé du doigt. Le budget consacré en 2011 aux déplacements en avion privé était de 9 000 euros ; il était de plus de 300 000 euros en 2015. A lui seul, le président Noë l Le Graë t a embarqué sur 27 vols privés entre 2014 et 2015. Des déplacements justifiés par la FFF comme « professionnels »
La Cour des comptes relève « de trop nombreuses facilités dans la gestion des ressources humaines », avec une « politique salariale très généreuse » et des « accords d’intéressement basés pour partie sur les résultats financiers de la fédération, alors qu’il conviendrait de privilégier des critères correspondant au développement de la pratique sportive ».
Également reprochées à la fédération, des « indemnités de ruptures conventionnelles généreuses, toujours supérieures aux pratiques communément admises ».
La Cour des comptes revient sur les conditions de la nomination du sélectionneur Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France en 2012. A un peu plus de deux mois du coup d’envoi de la Coupe du monde, la FFF bénéficie d’une dynamique positive, mais va devoir, pour ne pas subir les foudres de l’État, faire preuve de la même rigueur que celle demandée aux 23 joueurs qui iront porter le maillot tricolore en Russie.
La drogue stimule le PIB
leMonde.fr du 27/03 : D’après les dernières estimations de l’Insee, les Français auraient dépensé 2,8 milliards d’euros pour se fournir en drogues diverses en 2013. La moitié pour l’achat de cannabis, un « gros tiers » pour la -cocaïne, et à peu près 10 % pour l’héroïne, l’ecstasy, et les amphétamines.
La production française de drogues avoisinerait 100 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 400 millions d’euros consacrés aux importations. De quoi assurer aux dealers un bénéfice estimé à 2,3 milliards d’euros. Le trafic total représenterait 0,1 % du PIB.
La France n’est pas le premier pays à intégrer les données de la drogue à sa comptabilité. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore l’Italie l’ont fait avant elle. Certains incluent même la prostitution.
Depuis 2005, l’Insee tient compte de la contrebande de tabac. « Elle ne représentait pas grand-chose avant que les pouvoirs publics ne décident d’augmenter nettement le prix des paquets. Aujourd’hui, c’est un marché très intéressant pour les consommateurs et les trafiquants », qui rapporte 600 millions d’euros par an au PIB.
Signe que l’économie grise se porte bien, l’année 2017 a été faste pour les services de douanes. Selon un rapport publié le 13 mars, 66,1 tonnes de drogues ont été saisies sur le territoire national et en haute mer, soit 46,6 % de plus que l’année précédente. Dans le détail, 46,1 tonnes de cannabis (+ 31,3 %) et 9,2 tonnes de cocaïne (+ 142,1 %) ont été confisquées.
Des parkings pour SDF
leMonde.fr du 29/03 : Face à l’explosion du nombre d’habitants qui vivent dans leur voiture faute de pouvoir payer leur loyer, les villes de Californie ont recours à une nouvelle solution : l’aménagement de parkings, à la nuit tombée. De nouveaux « SDF » sont sans domicile, mais pas sans abri : il leur reste leur véhicule, qu’ils viennent garer le soir dans des emplacements sécurisés. Beaucoup ont un emploi, mais ils sont condamnés à l’errance par la crise du logement. Depuis les années 1970, la Californie n’a construit que 325 maisons pour 1 000 nouveaux arrivants. Les loyers ont flambé.
Quelque 150 personnes dorment chaque soir dans leur voiture à Santa Barbara, sur l’un des 24 parkings où l’association caritative New Beginnings a réussi à négocier avec les propriétaires des permis (gratuits) de stationner pour la nuit.
Financée à 29 % par le gouvernement fédéral, à 22 % par des fondations philanthropiques et à 15 % par les collectivités locales, New Beginnings a mis son programme en place en 2004, quand Santa Barbara a interdit le stationnement des caravanes, qui écornaient par trop son standing. Aujourd’hui, alors que la plupart des villes américaines interdisent aux automobilistes de dormir dans leur voiture, l’association fait figure de pionnière.
Corruption à Fresnes
Lexpress.fr du 26/03 : Six hommes, dont un cadre et un surveillant de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), ainsi que deux détenus et un aumônier de prison juif, ont été placés en garde à vue, soupçonnés de participer à un réseau de corruption. Un des trois chefs de division de la prison de Fresnes, l’une des plus grandes de France, et un surveillant « sont soupçonnés d’avoir touché de l’argent en échange d’un traitement de faveur accordé à des détenus majoritairement membres de la communauté juive ».
L’un des « corrupteurs » est un financier déjà condamné fraude à la TVA et le chauffard français qui avait écrasé une Israélienne Lee Zeitouni à Tel-Aviv en septembre 2011 avant de prendre la fuite.
L’enquête a été ouverte l’été dernier à la suite d’un signalement à la justice par la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, après des plaintes de plusieurs détenus qui avaient dénoncé des traitements de faveur et reçu des menaces s’ils dénonçaient ces pratiques.
Les enquêteurs soupçonnent l’aumônier juif régional d’ÃŽle de-France d’avoir participé à ce réseau de corruption via une association financée en partie par des proches de détenus et qui aurait jouer un rôle de banque.