Ecrit le 23 janvier 2019
Pour les élections professionnelles agricoles 2019, la Confédération Paysanne de Loire Atlantique conduit une liste représentative de tous les territoires et de toutes les agricultures.
Ces élections ne se limitent pas à la gestion de la chambre d’agriculture. Les résultats permettent de définir les niveaux de représentations dans les organes de gestion de l’agriculture comme les CDOA, la SAFER. Ce sera aussi pour la première fois le cas des tribunaux paritaires, qui faisaient auparavant l’objet d’une élection indépendante où la Confédération Paysanne a toujours été majoritaire. Ce vote donne également un poids politique à une vision de l’agriculture plutôt qu’à une autre, ce qui aura son importance pour la prochaine révision de la PAC (Politique Agricole Commune).
« Parmi nos préoccupations principales nous souhaitons mettre l’accent sur l’installation et la gestion du foncier. La moitié des exploitants en place ont plus de 50 ans et envisageront leur retraite dans la décennie à venir. On peut ajouter à cela des arrêts de plus en plus fréquents chez les plus jeunes. Le total fait que près des deux tiers des agriculteurs pourraient quitter le métier dans les 10 prochaines années. Or une ferme qui disparaît, c’est un voisin de moins pour s’entraider, c’est des produits en moins pour nos filières et c’est une famille de moins pour nos communes rurales, dans lesquelles nos écoles et nos commerces sont sérieusement menacés lorsqu’ils existent encore », dit la Confédération dans un communiqué.
Pour développer l’installation, la succession familiale ne suffit plus. Il faut faciliter l’accueil des personnes extérieures au milieu, leur construire un accompagnement spécifique pour faire en sorte que ces gens réussissent dans le métier. Il faut également faire évoluer les règles de gestion du foncier pour améliorer la transparence, encourager l’installation en laissant une vraie place à tous les projets sérieux, et conforter les exploitations qui en ont besoin plutôt qu’encourager l’agrandissement de ceux qui en ont déjà beaucoup.
Les chambres d’agriculture sont en phase de régionalisation. « Nous n’irons pas contre ce mouvement qui peut permettre de mutualiser les moyens dans de nombreux domaines comme le service des entreprises ou encore l’identification. Mais l’agriculture est à un tournant et doit répondre à de nombreux défis économiques, climatiques et sociétaux. Nous souhaitons évidement axer la recherche et le développement sur ces problématiques (autonomie protéique, nouvelles pratiques culturales…) ».
Mais cette transformation viendra avant tout du terrain.
« Nous souhaitons à cet effet reconstruire de véritables antennes locales de la chambre d’agriculture, en nous appuyant sur des partenariats avec les organismes déjà compétents dans leurs domaines et bien implantés sur nos territoires, et en privilégiant les démarches de groupe. ».
Notre gestion ne sera pas partisane et s’adressera à tous : la chambre d’agriculture n’appartient pas à un syndicat, elle doit être au service de tous les agriculteurs.
Leurs membres sont élus au suffrage universel pour six ans.
La campagne électorale pour l’élection des membres des Chambres départementales d’agriculture se déroulera jusqu’au 30 janvier 2019, la date de clôture du scrutin est fixée au 31 janvier 2019.
Le vote s’effectue par voie électronique, ou par correspondance. L’ensemble des membres des dix collèges électoraux sera renouvelé. Dans les Chambres départementales le nombre d’élus passera de 44 à 33 avec maintien des équilibres entre collèges.
Les candidats locaux
Trois personnes de notre secteur figurent sur la liste de la Confédération paysanne :
Sophie Desvaux, Guémené Penfao
Installée depuis 5 ans en GAEC, 3 associés +1 salarié
Production : lait de vache, viande bovine, céréales et volaille de chair
« Je me présente aux élections Chambre d’agriculture car je souhaite défendre une agriculture familiale avec des fermes à taille humaine qui permettent aux paysans de vivre dignement. Pour soutenir des installations dans des systèmes qui permettent de faire vivre une famille, de créer des emplois, et faire vivre le territoire. »
David Lepicier, Châteaubriant
En GAEC à 3 associés + 1 salarié à mi temps
Production : Vache laitière et vache allaitante naisseur.
« Fort de mon expérience de responsable départemental dans des organisations agricoles collectives, la première motivation à ma candidature est de donner à la Chambre d’agriculture un rôle fédérateur entre les différents organismes agricoles du département. De défendre en priorité les intérêts des agriculteurs avant celui des organisations agricoles. »
Marie Savoy, Joué sur Erdre
En EARL à 3 associés
Production : Lait de vache bio, avec transformation fromagère.
« J’ai à cœur de travailler au développement et à la structuration de la vente directe dans tous les territoires du département, qu’ils soient ruraux ou urbains. Nous ne devons pas opposer les fillières longues et les circuits courts, mais au contraire les rendre complémentaires pour rendre le métier plus vivable sur l’aspect du revenu et du temps de travail. Ainsi, nous arriverons à transmettre de nombreuses exploitations demain. »
Inégalités
La Cour des Comptes a examiné la répartition française des aides européennes aux agriculteurs. Dans son message rendu public le 10 janvier 2019, elle écrit : « les dépenses d’aides directes du FEAGA (7,8 Md€ par an en moyenne de 2008 à 2015 pour la France) souffrent d’une insuffisance d’évaluation et de pilotage par objectif, le mode de répartition de ces aides, facteur de fortes inégalités, n’a plus de justification pertinente et, enfin, les effets de ces aides sont, au mieux, incertains, que ce soit au regard du revenu des agriculteurs, de l’économie des exploitations ou de l’environnement ».
Par exemple, en 2015, 10 % des bénéficiaires (33 000 exploitants) ont perçu moins de 128 € par hectare d’aides directes, alors qu’à l’autre extrémité de la distribution 10 % des bénéficiaires ont perçu plus de 315 €/ha.
Les modalités de répartition des aides directes avantagent les grandes exploitations et celles dont les activités sont les plus rentables. Ainsi, en 2015, le montant de l’aide directe moyenne par exploitanr pour les structures les plus grandes (22 701 €) était supérieur de 37% à celui des exploitations les plus modestes (16 535 €), toutes spécialisations confondues.
La négociation de la PAC 2021-2027 devrait être l’occasion de corriger les insuffisances des instruments financés par le FEAGA…..Voir : voir le site feaga