Ecrit le 13 mars 2019
Non-dénonciation
Le Point.fr du 09/03 : Les catholiques français sont entrés dans le temps du carême sous le choc de la condamnation du cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels sur mineurs. Se faisant l’écho des fortes interrogations au sein de cette communauté, après ce jugement mais aussi la diffusion par Arte du documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église, l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun a publié vendredi soir un communiqué cinglant.
Le prélat d’un diocèse toujours marqué par la mort du père Hamel - l’enquête diocésaine en vue de la béatification du prêtre s’achève ce samedi - y dénonce « la pourriture » au sein de l’Église. « Nous découvrons des péchés graves, aggravés parce qu’ils ont été cachés, souligne Mgr Dominique Lebrun. Le chemin passe par l’acceptation de notre péché. Je n’imaginais pas à quel point il y avait de la pourriture au sein de notre Église catholique. Est-ce par aveuglement ou par orgueil ? Est-ce par protection plus ou moins consciente de l’Église ou des personnes ? Je ne sais pas répondre. Je m’examine moi-même, et chacun a sans doute sa réponse. »
Dominique Lebrun est, jusqu’à présent, le seul évêque français à dénoncer en des termes aussi vifs le climat délétère au sein du catholicisme. La veille, devant les prêtres romains rassemblés à la basilique Saint-Jean-de-Latran, le pape François a déclaré que « le Seigneur est en train de purifier » son Église. Ce mot « purification », le pontife l’avait déjà employé lors des voeux à la curie romaine et dans son discours de clôture du récent sommet de Rome sur la protection des mineurs.
Contrat d’assurance
LEXPRESS.fr du 08/03 : Avez-vous déjà lu un contrat jusqu’au bout ? Donelan Andrews, une professeure américaine de 59 ans, a découvert que la compagnie Tin Leg, auprès de laquelle elle s’était assurée en prévision d’un voyage entre amies, cachait dans ses conditions une offre réservée aux personnes assez motivées pour les lire : 10 000 dollars cash. La première personne à envoyer un e-mail à l’entreprise remporterait le magot. L’enseignante n’a pas hésité.
« Nous estimons que moins d’1 % des voyageurs qui prennent une assurance lisent véritablement les détails du contrat - et nous voulons que cela change », disait le texte. Donela Andrews fait déjà partie des rares personnes qui lisent jusqu’au bout, pour ne rien laisser échapper. C’est donc sans surprise qu’elle a appris le 12 février, un jour après avoir contacté l’entreprise, qu’elle était la première personne à l’avoir fait et avait donc gagné les 10 000 dollars. Pour ses proches, cela n’aurait pu arriver à personne d’autre.
L’idée simple de l’entreprise a rappelé à l’enseignante en lycée ce qu’elle écrivait pour encourager les élèves à lire les consignes. Des petits trucs pour obtenir des points supplémentaires qui récompensent l’attention, comme entourer trois fois quelque chose sur sa copie. « Un tiers de la classe les voyait et le reste était en colère », explique l’enseignante.
Ici, l’objectif n’est pas de grappiller des points mais de renforcer la confiance du consommateur. « Nous voulons que les gens lisent les conditions, car nous voulons qu’ils sachent ce que le contrat couvre et ne couvre pas », explique la porte-parole de Tin Leg. Et qui dit assuré bien informé dit moins de réclamations. « Ça paye de lire », disait le contrat. Pour le client comme pour l’entreprise.
Habillé pour l’hiver
LEXPRESS.fr du 08/03 : entre 2013 et 2018, Jack Lang, l’actuel président de l’Institut du monde arabe aurait reçu pour près de 195 600 euros de costumes et pantalons de la ligne couture du célèbre tailleur Smalto. Pour Me Laurent Merlet, l’avocat de Jack Lang, « Jack Lang s’est bien vu offrir des costumes par la société Smalto depuis quelques années. Mais cela s’est fait à l’initiative du créateur Francesco Smalto, mort depuis (en 2015) ». « La Maison Smalto n’a jamais adressé aucune facture à M. Lang », et « ses cadeaux n’ont jamais eu aucune contrepartie », a-t-il assuré.
L’avocat a souligné que « ce n’est pas la première fois que des couturiers proposent à Jack Lang de l’habiller. Depuis 40 ans, il a reçu ainsi des cadeaux compte tenu de sa notoriété. Cela s’inscrit dans une sorte de tradition d’ambassadeur de la marque ». Dans ces cas également, il n’y a eu aucune contrepartie, a-t-il insisté.
Me Merlet a ainsi relevé que le couturier Thierry Mugler lui avait offert des vêtements, notamment quand il était ministre de la Culture dans les années 80, la fameuse veste à col Mao qui avait fait scandale à l’Assemblée Nationale et avait été offerte ensuite au Musée de la mode.
Football sexiste
L’Obs du 09/03 : A trois mois du Mondial 2019, qui se jouera en France, les Américaines, championnes du monde en titre, relancent les hostilités contre leur propre fédération, qu’elles accusent de discrimination en termes de salaires et de conditions de travail. Elles ont profité de la Journée internationale pour les droits des femmes, vendredi 8 mars, pour passer à l’offensive. Les 28 joueuses de « Team USA » ont porté plainte contre la fédération américaine de football (USSF).
« En dépit du fait que les internationales et internationaux sont sélectionnés pour assumer les mêmes responsabilités et pour participer à des compétitions internationales pour le même employeur, l’USSF, les joueuses sont moins payées que les joueurs », détaille la plainte. « Et ce, alors que leurs résultats ont meilleurs que ceux des joueurs, avec, à la différence de la sélection masculine, des titres mondiaux pour l’équipe féminine. »
Les Américaines, en tête du classement mondial de la FIFA, sont l’équipe-référence du football féminin avec à leur palmarès quatre titres olympiques et trois Coupes du monde. Elles seront les favorites à leur propre succession durant la prochaine Coupe du monde.
L’équipe masculine affiche, pour meilleur résultat, une qualification pour les quarts de finale du Mondial 2002 au Japon et en Corée du Sud. Pire, elle a échoué à se qualifier pour la dernière Coupe du monde en Russie, l’été dernier. Mais les internationaux américains sont paradoxalement mieux payés et mieux traités.
En 2014, l’USSF a octroyé 5,3 millions de dollars (4,7 millions d’euros) de primes à la sélection masculine pour avoir atteint les 8e de finale du Mondial au Brésil. Et l’année suivante, l’équipe féminine n’a reçu que 1,7 million de dollars (1,5 million d’euros) de prime après son troisième titre mondial au Canada.
Le « pot de pisse »
le Canard enchaîné du 06/03 : Jean-Marie Le Pen vient de renvoyer méchamment dans les cordes Bernard Tapie, qui nie l’avoir rencontré en 1993 pour négocier le retrait d’un candidat du Front national.
« Tapie ment comme il respire ! » s’est exclamé l’ancien président du FN , qui confirme le récit de Marc Fratoni, ex-lieutenant de Nanard, sur l’entrevue entre les deux hommes. Mais, à cette aune-là , Le Pen a, lui aussi, beaucoup menti
Interrogé en février 2002 par Radio Ici et Maintenant, Le Pen avait nié le rendez-vous avec Tapie, alors révélé par son secrétaire, Lorrain de Sainte Affrique. Le Pen s’était écrié en direct : « Saint Affrique est l’un de ces valets de chambre qui parlent du pot de pisse de leur maître ! Il fait des bouquins avec des histoires qu’il invente. »
Dix-sept ans plus tard, c’est Le Pen et Tapie qui se retrouvent les pieds dans le pot.