Ecrit le 27 mars 2019
Viviane Lopez est Conseillère Régionale, elle nous livre son sentiment sur la dernière session à laquelle elle a participé, le 21 mars 2019 :
Châteaubriant-Retiers
Je suis satisfaite du dénouement du dossier sur la ligne SNCF Châteaubriant Retiers. Les travaux pour rénover cette ligne vont pouvoir commencer. L’ensemble des travaux coûtera 18,9 millions d’euros. La Région en versera 6,4 millions. L’État s’engage à hauteur de 1,3 million. Le reste du financement concerne la région Bretagne, les communautés de communes concernées et SNCF Réseau.
L’objectif, à terme, c’est donc de pérenniser la ligne, d’augmenter le nombre d’allers-retours quotidiens et de retrouver une vitesse de 110 km/h pour les rames, contre 40 km/h ces dernières années.
Compte tenu de l’engagement de l’État et de la nécessité de réaliser les travaux au plus tôt, afin d’éviter la fermeture de la section, la Région a décidé, dans l’attente de la délégation des crédits de l’État, d’avancer l’engagement de 1,3 million de l’État. Cela permet d’apporter les garanties nécessaires à SNCF Réseau sur le tour de table financier et sécuriser ainsi la plage de travaux prévue avant fin 2020.
L’offre de transport vers Rennes va donc être de nouveau proposée aux usagers du quotidien, en particulier.
(Photo : ACCRET)
Centre de formation de Nozay
Deuxième raison de satisfaction : une avancée sur le dossier du Centre de Formation de Nozay. L’idée de fermeture s’éloigne et nous allons vers un rapprochement des deux formations, théorique et pratique, sur le site de la Tardivière, là où les apprentis suivent actuellement leur formation. Une bonne nouvelle pour les jeunes et le territoire, entre autres le foyer des jeunes travailleurs l’Odyssée.
Politique jeunesse
Je suis beaucoup plus inquiète sur l’ensemble de la politique jeunesse. La problématique « jeunesse » n’est inscrite en tant que telle dans aucune commission. Selon la majorité régionale, cette politique est traitée de façon transversale. J’entends bien, mais il y a un risque à voir disparaître la notion de jeunesse même si des dispositifs sont élaborés autour de ce thème .
Pour l’emploi
Inquiétude aussi sur le plan de bataille pour l’emploi qui avec ses 43 mesures propose en majorité des formations courtes, ce qui n’est pas forcément la garantie de retour vers des emplois de qualité et pérennes.
L’eau
Enfin , un dossier à suivre de grande importance : en référence à la loi NOTRe, la Région souhaite se voir attribuer les missions d’animation et de concertation dans le domaine de l’Eau. Elle va donc soumettre sa candidature au gouvernement après avis de la Conférence Territoriale de l’action Publique. Nous serons attentifs à ce que la Région fera de cette nouvelle compétence.
Ecrit le 25 juin 2019
Transports à questions
A la session de juin 2019, du Conseil Régional des Pays de Loire, Viviane Lopez a déclaré :
" En découvrant les rapports de la commission 5, et plus spécifiquement celui relatif aux transports scolaires, je me suis aperçue qu’Ã chaque session nous avions droit à un nouveau chapitre d’une saga dont nous ne percevons pas encore le dénouement ni même : il faut le dire : le sens. Je me suis donc livrée à une réflexion sur ce que serait ou pourrait être un service de transport scolaire idéal, c’est-Ã -dire envisagé dans la globalité de ses problématiques et à l’échelle régionale. Vous me permettrez donc de vous la faire partager ici, avec l’espoir que certaines suggestions puissent vous être utiles.
d’abord, de quoi parlons-nous ? Pour les élèves des Pays de Loire, le transport scolaire, c’est leur transport « domicile : travail » à eux. Il est donc de notre responsabilité de leur offrir le trajet le plus confortable et le plus sécurisant possible, entre leur maison et leur établissement.
Ce moment de la journée peut en effet parfois s’avérer anxiogène et donc avoir des conséquences négatives quant à leur disponibilité face aux apprentissages.
Les accompagnateurs, dont vous classez le travail parmi les prestations complémentaires, je les imaginerais plutôt comme des observateurs à l’écoute bienveillante et comme des médiateurs lors de conflits éventuels entre enfants où violences et harcèlement ne sont pas absents. Leur rôle est donc essentiel et doit être mieux considéré.
Vous parliez, lors de la conférence du 26 avril dernier, de l’écriture d’une charte des bonnes conduites. Il ne me paraît pas impossible : et je crois même au contraire souhaitable : d’inclure parmi les rédacteurs de ce document les accompagnateurs, les chauffeurs et les élèves eux-mêmes. Comme usagers, ils sont en effet les premiers concernés et peuvent de cette façon être mieux sensibilisés aux savoir-être attendus dans les autocars. Nul doute qu’une telle méthode contribuerait à davantage de sérénité. De meilleures conditions de voyage sont aussi un atout pour rendre de l’attractivité au métier de chauffeur.
La réflexion doit aussi concerner ces derniers. Leur permettre de compléter cette activité avec un revenu issu d’un autre emploi serait utile pour pallier les difficultés de recrutement. Ainsi, nous pouvons envisager d’autres usages pour les autocars : les déplacements vers les centres de loisirs, vers les haltes garderies, vers les clubs sportifs ou encore vers les piscines.
J’en viens maintenant aux questions plus directement relatives à la sécurité. Vous avez généralisé l’obligation du port du gilet haute visibilité, et je m’en réjouis.
Plus largement, la Région, via la rédaction des cahiers des charges lors du renouvellement des contrats avec les transporteurs, oriente le choix des véhicules qui transporteront les enfants. c’est donc une belle occasion qui s’offre à la collectivité de décider :
– d’un transport sécurisé, avec des contrôles réguliers du matériel
– d’un transport propre en accompagnant vers la transition écologique
– d’un transport assuré par des transporteurs locaux
– d’un transport innovant en encourageant des modes alternatifs
J’en viens maintenant au rôle et à la place des familles. l’année scolaire se termine, il faut penser à la suivante et inscrire les enfants pour le transport. La dématérialisation de l’ensemble des procédures pose une véritable question : une famille qui n’a pas d’ordinateur : et il y en a mes chers collègues : ne peut que ressentir un puissant sentiment d’exclusion.
Un service de proximité via les Autorités Organisatrices pourrait répondre aux nombreuses et très concrètes questions que se posent toutes les familles :
« je ne sais pas me servir d’un ordinateur, d’ailleurs je n’en ai pas, pouvez-vous m’accompagner dans ma démarche ? » ; « mon enfant est handicapé, comment procéder ? » ; « mon enfant est inscrit dans un établissement spécialisé qui ne fait pas partie de notre communauté éducative, quelle est la marche à suivre ? » ; « je vais changer de domicile, quelles sont les procédures à suivre ? » ; « l’arrêt est trop loin de chez moi, quelles sont les solutions ? ».
Permettez moi de faire référence à une déclaration récente de Jacques Toubon, le défenseur des Droits. Il semble le seul à s’inquiéter de cette fuite en avant numérique. Il rappelle à qui veut bien l’entendre que la marche forcée de la virtualisation des services est une source de fracture sociale entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, entre ceux qui vivent en zones blanches et les autres, entre les plus jeunes et les plus âgés.
Le transport scolaire est un transport collectif et la réponse ne peut pas être du cas par cas. Certes, j’entends bien. Oui mais nous avons été élus pour répondre aux besoins de tous les habitants, via les politiques publiques régionales. Celle du transport scolaire en est une, et pas des moindres . Elle est récente bien sûr, mais j’avais pensé, nous avions pensé, que vous vous seriez emparés de cette question rapidement après avoir pris les commandes.
Mais non, vous attendez l’étude « mobilités », nécessaire mais positionnée tardivement. d’ailleurs vous n’avez pas attendu les conclusions de cette étude pour fixer vos tarifs harmonisés. Harmonisés peut-être mais pas forcément équitables si on regarde du côté de la Mayenne et le coût supplémentaire que cette mesure engendre pour les familles, si on regarde les tarifs sur les territoires dépendant des AO1 et sur les territoires dépendant directement des services régionaux.
Vous attendez également la LOM. Mais il n’est pas interdit non plus pour une collectivité sinon d’innover, de proposer, ou à tout le moins d’accompagner les porteurs de projets, associations comme collectivités, qui vont dans ce sens et sont force de proposition. Alors j’image, nous imaginons un transport scolaire accessible, propre, sécurisé et éducatif. Nous pouvons et devons anticiper. Non ce n’est pas impossible.
Et oui, M. le président, nous sommes disposés à le faire avec vous, comme nous vous l’avons déjà et à de nombreuses reprises proposé. Mais je rêve aussi sans doute, sur ce sujet.
Viviane Lopez
De son côté Denis La Mache a posé les questions suivantes :
Le plein exercice de la compétence du Conseil régional en matière de transport scolaire s’appliquera sur l’ensemble du territoire à partir de la rentrée de septembre 2019. s’agissant des écoles primaires, le nouveau règlement confronte certaines de nos communes et les familles qui y résident à de nombreuses difficultés. En voici quelques-unes :
– L’obligation faite aux familles de payer directement en ligne contraint les communes et leurs groupements désireux de contribuer au financement de recourir à un remboursement a posteriori ;
– Dans les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI), les transports d’école à école deviennent payants.
– Il est désormais impossible d’avoir un point de descente du bus différent du point de montée, ce qui pose problème à de nombreuses familles, notamment lorsque la garderie périscolaire du soir est sur un seul site scolaire pour plusieurs écoles.
Aussi, Madame la présidente, envisagez-vous de réviser ce règlement en concertation avec les élus locaux pour l’adapter aux spécificités et à la diversité du monde rural et de ses écoles ?
Ecrit le 23 octobre 2019
Conseil Régional 17-18 octobre 2019
Dans un dossier de presse le groupe SERR (socialiste, écologiste, radical et républicain) a choisi de mettre en lumière les ratés et les rendez-vous manqués de la rentrée pour démontrer l’inefficacité et l’inconsistance de l’action régionale.
Les ratés de la rentrée
Une rentrée ratée dans les transports scolaires : la Région, qui a pourtant bénéficié d’un délai de 18 mois pour mettre en œuvre la compétence transports scolaires, n’a pas réussi à la préparer dans de bonnes conditions. Celle-ci s’est déroulée de façon particulièrement chaotique pour les élèves et leurs familles.
1. Dysfonctionnement de la plateforme d’inscription au service « Aléop », entraînant retards et erreurs dans l’adressage des titres de transports,
2. pénurie de conducteurs d’autocars conduisant à la suppression de certaines dessertes,
3. Horaires de ramassage non communiqués aux familles,
4. Temps de parcours allongés et certains arrêts non desservis,
5. Gilets « haute-visibilité » livrés en retard,
6. Absence de lecteurs de cartes dans certains cars,
7. Listes d’élèves inscrits non transmises aux mairies,
8. Harmonisation tarifaire en trompe l’Å“il : le Conseil régional avait annoncé une baisse des tarifs pour la grande majorité des usagers, mais le nouveau système entraîne une hausse des coûts pour de très nombreuses familles ligériennes et aggrave les inégalités.
Une rentrée ratée dans le transport ferroviaire : la politique menée par la majorité s’avère très inéquitable et peu transparente. Ainsi, nous constatons la poursuite de l’augmentation massive du coût des abonnements au TER (+15% en trois ans : +7€ en 2018, +7€ en 2019, +7€ en 2020), la poursuite de la réduction des horaires et la fermeture de guichets, notamment dans les zones rurales (Châteaubriant, Vertou, Evron, Fontenay-le-Comte 33 gares sont concernées au total dans la Région), la poursuite de la dégradation d’une offre de service déjà insuffisante en période de pointe avec des trains surchargés suite à la vente de sept rames à la Région Centre Val de Loire, et enfin une procédure d’ouverture à la concurrence sans garantie préalable de l’amélioration du service rendu.
Nous avons pourtant besoin de transports en commun plus efficaces pour répondre à la demande des usagers et à l’urgence écologique. Aujourd’hui, il faut sans tarder dresser un bilan de cet échec et trouver des solutions rapides et efficaces afin d’y remédier. c’est pourquoi nous avons demandé à la présidente de Région Christelle Morançais, en lien avec nos collègues du groupe écologiste et citoyen, la création d’une mission d’information dont le rôle sera de procéder à l’évaluation de la manière dont la Région a mis en œuvre les compétences transférées en termes de transport scolaire et périurbain dans le cadre du service public de transport régional.
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Rendez-vous manqués
La rentrée a été marquée par des événements majeurs qui auraient dû interpeller la majorité régionale, l’inciter à réagir fortement ou à prendre des initiatives nouvelles. Cela n’a pas été le cas.
ï ® Chômage des jeunes : la Région dans le déni
Si, entre l’été 2018 et l’été 2019, le chômage des jeunes de moins de 25 ans s’est stabilisé à l’échelle nationale, il a en revanche fortement progressé en Pays de la Loire (+5%), contredisant le discours d’autosatisfaction de l’exécutif et infirmant la thèse selon laquelle l’apprentissage est la solution au chômage des jeunes.
Ces chômeurs supplémentaires méritent l’attention et la mobilisation de la Région. Nous proposons donc la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’emploi des jeunes avec notamment la création d’un parcours « Entrée dans l’emploi » pour les 16-25 ans pas ou peu qualifiés et la mise en place d’un véritable plan pour l’orientation et la formation tout au long de la vie offrant à chaque jeune un accompagnement de qualité et adapté.
ï ® Pesticides et évolutions de notre modèle agricole : quand les élus et les citoyens se mobilisent pour lutter contre l’utilisation des pesticides et leurs conséquences pour l’environnement et la santé humaine, la Région répond « démagogie » et « irresponsabilité ». Elle se cabre dans une réaction défensive et conservatrice plutôt que de chercher à construire avec toutes et tous une voie d’avenir.
Le monde agricole traverse une crise profonde. Les mobilisations d’agriculteurs qui ont émaillé la rentrée montrent que le malaise est général. répondre à leur détresse en termes de reconnaissance, de rémunération et de qualité de vie implique d’engager avec eux un changement de modèle pour les aider à sortir de celui qui se referme sur eux comme un piège. c’est bien avec les agriculteurs qu’il sera possible de trouver les solutions au nécessaire changement de modèle qu’impose la transition écologique et qu’appellent de leurs voeux nos concitoyens.
Nous demandons le lancement en urgence d’états généraux de l’agriculture et de l’alimentation en Pays de la Loire pour construire ensemble un nouveau contrat régional entre l’agriculture et la société.
ï ® Climat : Feux en Amazonie, hypothèses revues à la hausse pour le changement climatique, échec du sommet des Nations unies pour le climat, renoncement de l’allemagne à l’objectif de neutralité carbone en 2050... tous les clignotants climatiques sont passés au rouge écarlate depuis notre dernière session.
Que fait la Région ? Nous donnons rendez-vous à la majorité au budget prévisionnel de décembre pour proposer une autre stratégie régionale pour le climat et la transition écologique.
ï ® Risques Seveso : dans le sillage de la catastrophe survenue à Rouen le 26 septembre et de sa gestion calamiteuse par les pouvoirs publics, nous proposons un voeu, afin que le Conseil régional interpelle l’Etat au sujet des risques Seveso en Pays de la Loire. Notre Région abrite vingt-trois usines Seveso classées « seuil haut », et qui présentent donc un danger majeur pour les populations voisines en cas d’accident. Un audit complet doit être réalisé sur l’état de ces sites, les dispositifs de sécurité et les procédures prévues en termes d’information et de mise hors de danger des populations le cas échéant. Il s’agit d’établir un contrat de confiance solide entre les populations et la filière industrielle que nous devons défendre et valoriser
ï ® Usines Michelin de La Roche-sur-Yon et Cholet : ces deux sites sont aujourd’hui lourdement concernés par un large plan de restructuration. l’annonce de la fermeture fin 2020 de l’usine vendéenne qui emploie 619 salariés est un coup de tonnerre. Après la disparition d’Arjowiggins en Sarthe, nous refusons de nous résigner à une nouvelle catastrophe pour l’industrie et l’emploi en Pays de la Loire. Face à ce potentiel drame humain et économique, nous avons sollicité la présidente de Région afin qu’elle s’engage avec force auprès de ces hommes et femmes, inquiets pour leur avenir et qu’elle interpelle le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, afin qu’il déploie tous les leviers de l’Etat pour empêcher à tout prix cette fermeture et les retombées dramatiques qu’elle induirait sur le plan social et
humain.
ï ® Face à la réorganisation de la direction générale des finances publiques, défendons le service public !
Le projet de réorganisation de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) prévoit, dès 2020, la suppression de très nombreux guichets partout en France. En Loire Atlantique c’est l’ensemble des trésoreries rurales qui sont vouées à disparaître. A la clé, de nombreuses suppressions de postes mais également un service très fortement dégradé pour les usagers qui n’auront plus accès qu’Ã des « points de contact » aux horaires d’ouverture réduits et souvent éloignés de leur domicile.
Les premières victimes sont les habitants des zones rurales, nous exhortons la majorité à demander le retrait de ce plan de réorganisation au nom de la défense du service public et de l’emploi.