Ecrit le 20 novembre 2019
Terrain glissant
Libération.fr du 15/11 : Après un premier vote expédié en quelques secondes sur un amendement controversé, les députés ont obtenu une session de rattrapage. Objectif : dézinguer la disposition trop vite adoptée qui visait à réintégrer parmi les biocarburants bénéficiant d’avantages fiscaux l’huile de palme, l’une des causes majeures de la déforestation importée.
Réunis en catastrophe à la demande du rapporteur général du budget, Joë l Giraud (LREM), les membres de la commission des finances ont demandé à la majorité une seconde délibération. La polémique montant, ce second vote a finalement aussi été demandé par le Premier ministre, pointant « l’absence d’un débat suffisant sur un sujet aussi important ».
l’amendement prolongeant l’exonération fiscale accordée à l’huile de palme a d’abord été voté sans que personne ne bronche dans l’hémicycle. l’assemblée venait alors de détricoter une avancée environnementale obtenue de haute lutte par les députés il y a tout juste un an.
Dans le budget 2019, ils avaient forcé la main du gouvernement pour sortir cette huile, principale cause de déforestation en Indonésie et Malaisie, de la liste des biocarburants bénéficiant d’un allège-ment fiscal. Une mesure qui devait entrer en vigueur dès le mois de janvier 2020. Les lobbys repassant toujours par la fenêtre, l’amendement voté jeudi soir visait à réintroduire l’huile de palme jusqu’au 31 décembre 2025. Huit députés Modem, LR et LREM l’ont cosigné. Quatre d’entre eux sont élus des Bouches-du-Rhône où se situe la bio raffinerie Total de la Mède qui carbure depuis l’été 2018 à l’huile de palme. L’usine est d’ailleurs explicitement citée dans l’exposé des motifs.
« On nous parle d’accélération écologique. Puis on redécouvre bien vite que c’est Total, l’un des plus gros pollueurs au monde, qui fait la loi dans ce pays », a taclé le porte-parole des politiques « climat » pour Greenpeace France.
déchets plastiques
LEXPRESS.fr du 14/11 : en juillet, des pays d’Asie du Sud-Est excédés d’être « la pou-belle du monde », avaient renvoyé sept conteneurs plein de déchets ménagers, plastiques et autres matériaux dangereux vers leurs pays émetteurs. Deux d’entre eux avaient été retournés en France.
L’État français a pisté l’entreprise de trading responsable et lui a infligé une amende particulièrement élevée de 192 000 euros. « Ça doit être un signal fort », a commenté l’entourage de Brune Poirson, précisant que « toutes les entreprises dont les cargaisons font l’objet de renvoi des pays destinataires seront poursuivies en France ».
« La France a milité au niveau international et obtenu qu’Ã partir de 2021, les déchets plastiques, au même titre que les déchets dangereux comme l’amiante, soient interdits de transferts internationaux sans notification au pays qui les importe », a également rappelé le ministère de la Transition écologique.
Le projet de loi sur l’économie circulaire actuellement en discussion au sénat, doit permettre de mieux encadrer et surveiller ces pratiques en imposant la traçabilité obligatoire de tous les déchets.
L’organisme en charge des déchets, Citeo, assure que depuis les retours de ces conteneurs cet été, leur surveillance en la matière a été renforcée.
déchetterie
Libération.fr du 14/11 : Dimanche 10 novembre, Marine Le Pen a publié une série de photos prises à l’occasion de la cérémonie de retraite aux flambeaux, à Hénin-Beaumont, sur ses divers comptes.
L’une d’entre elles a particulièrement amusé les internautes : on y voyait la présidente du Front National, souriante, avancer aux côtés du maire de la ville, Steeve Briois sous un panneau pointant vers la déchetterie de la ville.
Marine Le Pen a fait supprimer la photo des réseaux sociaux.
Secours populaire
Libération.fr du14/11 : Lorsque le nouvel annuaire des associations d’Hayange (Moselle), consultable sur le site de la mairie, est paru, les membres du Secours populaire y ont cherché l’adresse de leur local, en vain. A la rubrique « Caritatif et d’utilité publique », au Secours catholique succède directement une association de visites de malades à l’hôpital. Disparu, le Secours populaire . Dans ses locaux, l’organisation continue pourtant de venir en aide, alimentaire et vestimentaire, mais aussi journées de vacances pour les enfants, assistance aux personnes âgées et à 400 familles, soit un millier de personnes, en situation de précarité.
Cet épisode, l’énième dans la bataille qui oppose le Secours populaire au maire Fabien Engelmann (RN) depuis son élection, intervient alors que la justice doit à nouveau arbitrer leurs différends. Après avoir continuellement diminué ses subventions, la mairie avait, en 2016, coupé l’eau et l’électricité au local appartenant à la ville et occupé à titre gracieux par l’association, laquelle avait porté l’affaire devant les tribunaux. Obligée par la justice, en 2017, de rétablir le courant, la mairie avait ensuite demandé à pouvoir expulser le Secours populaire qu’elle accusait d’être « occupant sans droit ni titre ».
Jeune élu Front national aux municipales de 2014, Fabien Engelmann avait été soupçonné de fraude dans ses comptes de campagne et condamné à un an d’inéligibilité, avant de faire annuler sa sentence par le Conseil d’Etat l’année suivante. Dès son élection, il a inscrit son action municipale dans une logique identitaire, instaurant par exemple la Fête du cochon.
Abus sexuels
Slate.fr du14/11 : En octobre 2019, l’évêque Nicholas DiMarzio, a été nommé par le pape François pour enquêter sur des accusations d’abus sexuels dans l’État de New York. Dans ce diocèse, l’évêque Richard Malone est soupçonné d’avoir longtemps ignoré plusieurs accusations d’agressions sexuelles venant de fidèles. Depuis 2018, plus de 150 prêtres y ont été mis en cause.
DiMarzio a interviewé des prêtres et des membres de la communauté afin de rédiger un rapport remis au Vatican.
Un homme de 56 ans, Mark Matzer, vient de porter plainte contre DiMarzio lui-même, l’accusant d’avoir abusé de lui lorsqu’il avait 11 ans et était enfant de chœur dans une église du New Jersey.
Son avocat, Mitchell Garabedian, connu pour avoir représenté plus de 80 victimes de prêtres à Boston, a depuis assuré la défense de plus de 1.000 victimes de prêtres à travers le monde.
« Il est temps pour la police d’enquêter sur l’enquêteur, l’évêque DiMarzio, a déclaré l’avocat. L’enquête devrait inclure un interrogatoire du pape François sur la nomination de cet évêque en tant qu’enquêteur. Le pape François et le Vatican doivent comprendre que la vérité triomphera du mal. »
DiMarzio est l’un des leaders catholiques américains les plus hauts placés à être accusé d’abus sexuel. En février 2019, le cardinal Theodore McCarrick avait été défroqué par le pape après la révélation de nombreuses accusations d’agressions sexuelles. Il s’agissait d’une première dans l’histoire du Vatican.
L’Église catholique fait l’objet d’un nombre impressionnant de procès aux États-Unis, avec un total de 3 milliards de dollars de dommages-intérêts à verser aux victimes. C’est pourquoi la hiérarchie catholique fait actuellement du lobbying afin de réduire les délais de prescription dans les cas d’abus sexuels.