Ecrit le 27 novembre 2019
Précarité des jeunes
Un étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu à Lyon pour dénoncer sa précarité et celle d’autres étudiants. Son acte a conduit à une prise de conscience.
Il a revendiqué entre autres un « salaire étudiant » . Être payépour étudier, la piste trouve peu d’écho en France et ne semble pas inspirer les politiques. Pourtant elle améliorerait assurément la précarité étudiante et l’égalité des chances dans l’accès à l’enseignement supérieur. Et puis elle existe ailleurs, par exemple au Danemark.
Le groupe SERR (Socialiste Ecologiste Radical Républicain), face à la montée de la précarité des étudiants, estime que « la Région Pays de Loire doit, au-delà de ses compétences, s’engager auprès des Centres régionaux des œuvres universitaires et sociales (CROUS) et les aider à renforcer leur action pour mieux accompagner les jeunes ».
Face au constat de la sous-consommation des crédits régionaux pour les fonds sociaux lycéens, « la Région doit relancer une action volontariste pour mieux identifier les situations difficiles et mieux faire connaître les possibilités d’aide. Personne ne peut croire que les besoins n’existeraient pas ». « Il est urgent et nécessaire de mettre en place des mécanismes efficaces afin de faire connaître largement ce dispositif aux familles susceptibles d’y avoir droit et de lutter contre ce phénomène du non-recours aux aides sociales ».
« Les jeunes en France, étudiants notamment, doivent faire face à une précarité parfois terrible et de nature à remettre en question leurs chances de réussite. Nous ne pouvons accepter une telle menace sur l’égalité des chances qui est un des socles du pacte républicain. Bien entendu, nous dénonçons la politique du gouvernement Macron qui aggrave la précarité étudiante, notamment en divisant par deux le montant des crédits nationaux dédiés aux fonds sociaux lycéens et collégiens en 2020 (de 59 millions à 30,5 millions d’euros !).
Déguisez-vous en cathédrale
Pour boucler le budget 2019, le gouvernement a décidé de supprimer 35 millions d’euros de crédits réservés au financement de la vie étudiante. Cet argent est versé notamment aux CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), et finance les bourses aux étudiants. Ce coup de rabot s’inscrit dans une annulation globale de 322 millions d’euros réservés au budget de l’enseignement supérieur. En revanche ont été rétablis les crédits monuments historiques (21 M) et ITER (13 M pour la recherche sur la fusion nucléaire). « Étudiants qui vivez dans la précarité, pour être aidés par le Gouvernement, déguisez-vous en cathédrale » dit le sénateur Pierre Ouzoulias.