Ecrit le 27 mai 2020
Paiements sans contact
Le Canard enchaîné du 20/05 : « votre banque vous aide à appliquer les gestes barrières ! Le paiement sans contact passe à 50 euros. » Depuis le 11 mai, les banques inondent leurs clients de ce genre de message.
Mais ce « cadeau » aux consommateurs, qui répond à leur besoin de sécurité sanitaire, a un coût. « Depuis la pandémie, 90% des achats sont payés par carte, contre 60% auparavant, explique ce boucher parisien. Monter le plafond du sans contact à 50 euros accroît ce phénomène. Or nous payons des commissions bancaires en proportion. » Selon ses calculs, il versera 2000 euros supplémentaires par an à sa banque !
« Il faut bien que ce service soit rétribué ! se récrie la porte-parole du GIE des cartes bancaires. » Taux de commission prélevé par les banques ? Secret défense. A en croire un banquier, « les petites entre-prises versent en moyenne 0,5% du chiffre d’affaires réalisé grâce aux cartes bancaires », mais la com’ peut monter jusqu’à 0,8%. Ça fait chérot le geste barrière !
Bénédiction
LePoint.fr du 21/05 : En France, l’Église a adapté ses sacrements, en raison des impératifs sanitaires. Recours aux outils numériques, messe en voiture… Tim Pelc, un prêtre de 70 ans, exerçant à Detroit, dans le Michigan, a fait preuve de beaucoup de créativité. Les images ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. On peut le voir bénir ses paroissiens qui passent devant lui en voiture. Vêtu d’un masque de protection, un pistolet à eau en main, il asperge leurs paniers avec de l’eau bénite. Selon ses explications, « L’idée originale était de faire quelque chose pour les enfants. Ils étaient sur le point de vivre une fête de Pâques comme jamais auparavant. »
Tim Pelc n’a pas pris cette initiative sans quelques précautions. Il s’est ainsi assuré auprès d’un médecin que sa démarche ne présentait aucun risque sanitaire. Après la première publication sur la page Facebook de la paroisse , les images ont ensuite été relayées sur Twitter. Les clichés auraient même été vus… au Vatican. « Cela m’inquiète un peu, mais on ne m’a encore rien dit », précise le religieux.
Amende record
20 Minutes.fr du 21/05 : Il s’agit de la plus lourde amende jamais donnée par la Ligue de football sud-coréenne. Le FC Séoul a été condamné à payer 100 millions de wons (74.000 euros) pour avoir rempli ses tribunes vides avec des poupées sexuelles dimanche dernier, lors d’un match contre le Gwangju FC.
Des dizaines de mannequins en silicone avaient été installées pour remplacer les supporters absents en raison du coronavirus, portant des T-shirts et tenant des pancartes d’un vendeur de sex toys. La Ligue de football sud-coréenne a estimé que le club a « profondément humilié ses fans de sexe féminin ».
La ligue a accepté l’argument avancé par le FC Séoul selon lequel il ne savait pas qu’il s’agissait de sex toys, tout en soulignant qu’il « aurait facilement pu reconnaître leur usage en faisant preuve de bon sens et d’expérience ».
Le FC Séoul a présenté ses excuses et promis que ces faits ne se reproduiraient pas. « Le FC Séoul a transformé son stade en zone classée X », a déclaré un supporter.
Corruption
LEXPRESS.fr du 20/05 : Le ministre bolivien de la Santé, Marcelo Navajas, soupçonné de corruption lors de l’achat à une entreprise espagnole de 179 respi-rateurs pour malades du Covid-19, a été arrêté, a indiqué le chef de la police boli-vienne, un jour après que la présidente bolivienne Jeanine Añez eut ordonné l’ouverture d’une enquête pour « une possible corruption » concernant cet achat. Deux autres fonctionnaires du ministère de la Santé ont également été interpellés.
L’achat des 179 respirateurs pour près de cinq millions de dollars a été financé par la Banque interaméricaine de déve-loppement (BID). A ce titre, deux employés de l’organisation financière internationale ont été convoqués par la police pour être interrogés.
La Bolivie a acheté les équipements médicaux à une entreprise espagnole pour un prix à l’unité de 27 683 dollars. Or la société les proposait à un prix variant entre 10 312 et 11 941 dollars. Une autre société espagnole aurait servi d’intermédiaire.
Le scandale a éclaté pendant le week-end lorsque des médecins se sont plaints que les appareils n’étaient pas adaptés aux services de réanimation des hôpitaux boliviens. Des informations sur des soupçons de surfacturation ont alors commencé à être divulguées.
La Bolivie a enregistré 4481 cas de Covid-19 dont 189 décès, selon les derniers chiffres officiels. Le pays est toujours en confinement, instauré le 17 mars, et les frontières sont fermées au moins jusqu’à la fin du mois.
Masque pollueur
LePoint.fr du 20/05 : D’abord jugé inutile par le gouvernement contraint par la pénurie européenne, le masque s’est imposé dans l’espace public français : il est devenu obligatoire dans les trans-ports, les boutiques de vêtements sont nombreuses à l’imposer et de plus en plus de spécialistes le recommandent.
Ce sont les éboueurs, premiers témoins de ce changement de situation, qui ont sonné l’alerte. Sur Twitter, les images de rues jonchées de masques et de gants usés se multiplient. Le ministère de la Transition écologique avait diffusé dès le 23 mars des consignes : « Il est demandé aux particuliers que les mouchoirs, masques et gants usagés soient jetés dans un sac plastique dédié, résistant et disposant d’un système de fermeture fonctionnel. Ce sac doit être soigneusement refermé puis conservé 24 heures avant d’être placé dans le sac plastique pour ordures ménagères. »
Actuellement, une personne qui jette un masque ou un gant usagé dans la rue risque une amende de 68 euros.
Selon Plastick Attack France, un masque chirurgical mettrait 450 ans à se décomposer dans la nature.
Blanchiment d’argent
Le Point.fr du 23/05 : En 2011, trois jeunes Russes se font virer 120 millions de dollars sur un compte de la banque Bordier à Genève. L’argent venait d’une banque lettone, à l’occasion d’un transfert entre une société aux Bahamas et une autre domiciliée au Panama. Bordier ne s’étonne pas non plus quand les trois hommes demandent à retirer 109 millions de dollars en liquide. […] Les trois Russes vont ensuite rendre la plupart des billets verts à la banque Bordier, pour les placer sur d’autres comptes.
La manœuvre est une opération grossière pour blanchir de l’argent. Après neuf années de procédure, le ministère public a finalement condamné Ruslan Pinaev, coupable d’avoir blanchi personnellement 35 millions de dollars, à… 5 mois de prison avec sursis et 3 000 francs suisses d’amende (2 850 euros).
En revanche, un autre cerveau de la magouille, Georgy Urumov, qui avait fait l’erreur de se domicilier à Londres, a été condamné à 12 ans de prison ferme en 2017. Si l’idée vous prend d’orchestrer une vaste fraude portant sur des dizaines de millions de dollars, sachez qu’en cas de pépin, mieux vaut vous faire prendre à Genève qu’à Londres.
Malgré tout, Genève et son univers impitoyable se sont rattrapés en confisquant l’Audi que Ruslan Pinaev a laissée sur les bords du lac lors de sa fuite. Et surtout, sa magnifique villa, estimée à 5,4 millions d’euros.
Mais parions, malgré tout, qu’il devrait s’en remettre.