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Ecrit le 21 octobre 2020
Compte en Suisse
Le Point.fr du 15/10 : Les deux fils de l’ancien Premier ministre Raymond Barre ont été mis en examen en février et septembre pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée » dans une enquête sur une somme d’argent cachée en Suisse par leur père décédé en 2007. Le parquet national financier (PNF) avait ouvert en avril 2016 une information judiciaire sur ces faits.
L’ancien patron de la Direction générale des finances publiques, Bruno Bézard, avait saisi le PNF après l’envoi au fisc, par un informateur en 2013, d’une copie d’écran du réseau interne de la banque Crédit suisse. Y figuraient notamment le nom de Raymond Barre et deux mentions manuscrites : un numéro de compte et un montant de 11 millions de francs suisses, ce qu’avaient confirmé les enquêteurs.
Les deux hommes, Olivier et Nicolas Barre, « ont régularisé leur situation fiscale en rapport avec les avoirs » de leur père, décédé en 2007, a assuré à l’Agence France-Presse une source proche du dossier.
Financement libyen
L’Obs du 16/10 : l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qui a été interrogé pendant quatre jours par les juges Aude Buresi et Marc Sommerer, a de nouveau été mis en examen dans le cadre de l’affaire du financement libyen supposé de sa campagne présidentielle de 2007.
Cette nouvelle poursuite est la quatrième dans ce dossier pour l’ancien chef de l’Etat, qui s’était dit victime d’un « complot » après les mises en examen prononcées en mars 2018 pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne ».
Nicolas Sarkozy a toujours démenti la moindre malversation, à l’instar de deux de ses anciens ministres, Claude Guéant et Eric Woerth, également mis en examen dans cette affaire. l’ancien chef de l’Etat se dit « stupéfait » : « Voici donc franchie une nouvelle étape dans la longue liste des injustices commises tout au long de l’affaire dite du prétendu »financement libyen« », réagit-il. Il ajoute :« Les Français doivent savoir que je suis innocent de ce dont on m’accuse en apportant un crédit invraisemblable aux déclarations d’assassins, d’escrocs notoires et de faux témoins. Je sais que la vérité finira par triompher ».
« Chacun voit bien qu’il s’agit d’une décision sans précédent en cohérence avec les investigations réalisées. La procédure suit son cours » a pour sa part réagi Me Vincent Brengarth, l’avocat de l’association anti-corruption Sherpa, partie civile dans ce dossier.
Le 31 janvier, les magistrats avaient mis en examen pour « association de malfaiteurs » l’un de ses anciens collaborateurs, Thierry Gaubert, soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime de Kadhafi qui auraient pu alimenter la campagne de Nicolas Sarkozy.
Juan Carlos
Le Canard enchaîné du 14/10 : L’ex-roi d’Espagne, qui a préféré se faire la malle loin du royaume pour cause d’affaires de corruption, s’est installé à Abou Dhabi dans un somptueux palace. Pour tromper son ennui, il a écrit à son fils et successeur, Felipe, une lettre aux allures de demande d’emploi : « Votre Majesté, mon cher Felipe, avec le même souci de servir l’Espagne qui a animé mon règne, je souhaite t’exprimer mon absolue disponibilité pour contribuer à faciliter l’exercice de tes fonctions. »
On ignore si Felipe lui a répondu : « Cher papa, si tu veux me rendre service, reste plutôt à Abou Dhabi et fais du golf. »
Objets volés à Pompéi
LeFigaro.fr du 17/10 : Comme le tombeau de Toutankhamon, Pompéi serait-elle aussi frappée de malédiction ? Oui, si l’on en croit une touriste canadienne qui vient de rendre, quinze ans après son larcin archéologique, les artefacts qu’elle avait volés sur le site de la cité romaine brûlée par la lave du vésuve en éruption sous le règne de l’empereur Titus. Elle prétend aujourd’hui, « que ces objets ne lui auraient causé que du malheur ».
Peut-être prise de remords d’avoir commis un sacrilège dans cette cité, Nicole, aujourd’hui trentenaire, a donc renvoyé son trésor soi-disant « maudit » à une agence de voyages de la ville antique, assorti d’une lettre expliquant son geste.
En quelques mots la touriste indélicate tente de justifier sa rapine et aujourd’hui son tardif acte de rédemption : « J’ai maintenant 36 ans et j’ai eu un cancer du sein qui a récidivé. La deuxième fois, ça s’est terminé par une double mastectomie. Ces objets sont pleins d’énergie négative. J’espère obtenir le pardon de Dieu en les rendant. Et aussi ne pas transmettre cette malédiction à ma famille et à mes enfants. »
Le vol de deux carreaux de céramique et d’un morceau d’amphore perpétré par la touriste canadienne en 2005 n’est pas un cas isolé. régulièrement la presse italienne fait état de ces « incivilités archéologiques ».
Schizophrénie patriotique
Le Canard enchaîné du 14/10 : un concert de cocoricos a accueilli l’attribution du prix Nobel de chimie à la française Emmanuelle Charpentier et à sa collègue américaine Jennifer Doudna. Selon le premier ministre, Jean Castex, c’est un succès pour la « recherche française, dont on consacre à nouveau l’excellence et l’attractivité internationale ». La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ressent, elle, « une immense fierté pour l’ensemble de notre recherche et pour la chimie française ».
c’est oublier un peu vite qu’Emmanuelle Charpentier a quitté la France dès la fin de ses études, il y a 24 ans, pour effectuer toute sa carrière à l’étranger. c’est là qu’elle a mis au point les « ciseaux moléculaires » (Crispr-Cas9) qui lui ont valu le Nobel.
Mais c’était avant que Castex et Vidal soient ministres.
Affaire Navalny
Les Echos du 15/10 : Les relations continuent de se crisper entre l’Union Européenne et la Russie. Ce jeudi, les dirigeants européens ont sanctionné plusieurs « hommes du président » Poutine pour l’empoisonnement d’Alexeï Navalny, avant un sommet à Bruxelles. L’objectif : prouver à Moscou qu’ils sont prêts à utiliser leurs armes politiques et économiques pour faire respecter le droit international.
Si Moscou dément toute implication dans l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, au moyen d’un agent neurotoxique du groupe Novitchok, l’institution européenne est de son côté persuadée que « l’empoisonnement d’Alexeï Navalny n’a été possible qu’avec le consentement de l’administration présidentielle ». Les Européens reprochent également à la Russie une tentative de déstabilisation de la Libye.
Les deux actions violent le droit international et des résolutions de l’ONU. L’Union a pris le temps pour réunir des preuves afin que ses sanctions soient inattaquables en justice. Le Royaume-Uni, qui a quitté l’UE, et la Norvège se sont associés à ces sanctions.
Les dirigeants européens lancent avec ces mesures un avertissement implicite au président turc Recep Tayyip Erdogan, engagé dans les conflits en Libye, en Syrie et au Nagorny-Karabakh, et qui viole le droit international avec des forages illicites dans les eaux riches en hydrocarbures de Chypre et de la Grèce. La seconde journée du sommet européen, vendredi, sera consacrée à la politique étrangère et aux relations avec Ankara.
Dernière minute : un enseignant décapité par un jeune fanatique. Lire page 12