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Ecrit le 16 décembre 2020
Covid : l’Eglise à la diète
Les Echos.fr du 09/12 : Les finances de l’Eglise sont à la peine. Depuis le début de l’année, l’Eglise catholique a enregistré une perte nette de 90 millions d’euros, selon la Conférence des évêques de France (CEF). En cause notamment, la fermeture des lieux de culte dans le cadre des mesures destinées à freiner la propagation du coronavirus.
Dans le détail, la CEF a estimé à 60 millions d’euros l’impact du premier confinement et 30 millions pour le deuxième. Au total, les ressources ont reculé de 20 à 40 % cette année dans les paroisses, et de 70 à 80 % dans les sanctuaires, rapporte le secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France. Un véritable « choc » pour l’organisation qui mise d’abord sur un sursaut de générosité de ses fidèles lors d’un grand appel aux dons de Noë l.
Pendant la crise, l’Eglise catholique a par ailleurs bénéficié de 5 millions d’euros d’aide de l’Etat au titre de l’activité partielle de ses 8.000 salariés. Insuffisant selon la CEF car « toutes les paroisses et tous les diocèses sont touchés ».
Les finances de l’Eglise étaient jusqu’ici restées relativement stables. En 2019, un léger repli des ressources de 1,6 % avait été enregistré. Mais aujourd’hui un tiers des 90 diocèses de France sont dans des situations « compliquées », dont 15 « dans des situations fragiles », estime la CEF dans son rapport annuel.
Pour 2021, les premiers contours d’une cure de rigueur ont également été esquissés. « On va rationaliser, on va vendre un peu plus, certaines paroisses vont devoir vendre des actifs notamment immobiliers », a averti lors d’une conférence de presse le secrétaire général adjoint de la CEF en charge des finances.
Le report ou l’annulation de certains projets des paroisses, notamment de soutien de communautés à l’étranger, est également envisagé. En revanche, tout impact sur l’allocation des prêtres est exclu.
[ndlr : le Canard enchaïné est aussi dans le rouge pour raison de Covid]
Gestes barrières
Le Canard enchaîné du 09/12 : Confinement, gestes barrières, distanciation spataiale les libertins sont à cran ! Le tenancier de L’Hippocampe, une « institution » située aux portes de Paris, donne la mesure du malaise : « du fait du protocole sanitaire, on a près de 300 appels par jour pour savoir quand on ouvre. »
Samedi 28 novembre, le malheureux chef d’entreprise a fini par céder sous la pression. Il a reçu une douzaine de clients, mais il a illico essuyé une descente de poulets pour défaut de port du masque dans un établissement recevant du public.
A dire vrai, les verbalisés ne portaient pas grand-chose, et le tenancier est furibard :
« Soit on considère que les clubs libertins font partie des bars, restaurants et établissements de nuit, et, dans ce cas, on doit me verser les mêmes aides, et pas 1500 euros par mois. Soit on considère que c’est un commerce non essentiel, et j’avais donc le droit d’ouvrir samedi. »
d’autant que son Hippocampe, qui « reçoit des personnalités », est à la pointe du protocole sanitaire ! Il respecte même la distanciation spatiale. Le proprio a tenu à le prouver en conviant la presse : « Regardez les rubalises, le gel un peu partout. Et pas plus de six personnes dans le jacuzzi »
Au club libertin, pour se protéger les uns des autres, un coup de gel, on éternue bien dans le coude, et hop ! dans le jacuzzi mais sans papy et mamie !
Jouets connectés
Dans son dernier numéro, « 60 millions de consommateurs » révèle à quel point il est facile de transformer un jouet connecté en mouchard. Château de princesse, robot, peluche ou poupée reliés au WiFi ou par Bluetooth occuperont cette année une place de choix dans la hotte du Père Noë l. Les fabricants misent sur plus de 200 millions de jouets connectés vendus dans le monde. De quoi faire un réveillon orwellien.
Ces joujoux bardés de caméras et de commandes vocales sont capables de filmer et d’écouter toute la famille. Des données qui peuvent être récupérées en loucedé par le fabricant. Il y a trois ans, une poupée et un robot interactifs questionnaient les enfants et récupéraient leurs réponses, envoyées ensuite pour analyse à une entreprise spécialisée qui en faisait son miel marketing. l’affaire s’était soldée, en France, par une mise en demeure venant de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Autre joyeuseté des jouets connectés : leur piratage est un jeu d’enfant. La même année, des hackeurs ont récupéré 2,2 millions de conversations entre les enfants et les peluches connectées d’un fabricant américain qui a fait faillite depuis.
l’année dernière, juste avant Noë l, la Cnil a d’ailleurs pris soin d’émettre une série de conseils aux parents. Par exemple, entrer une fausse date de naissance et un faux nom lors de l’ouverture du compte en ligne associé au jouet, verrouiller avec des mots de passe costauds les smartphones et tous les autres objets connectés de la maison avec lesquels le jouet va forcément communiquer. Sans oublier d’éteindre la peluche ou la poupée dès que l’enfant cesse de l’utiliser.
Traceurs publicitaires
Franceinfo du 10/12 : La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), le gardien de la vie privée des Français, a décidé d’infliger des amendes de 100 millions et 35 millions d’euros à Google et Amazon, pour non-respect de la législation sur les « cookies », les traceurs publicitaires.
La Cnil reproche, notamment, aux sites de Google et Amazon la pratique consistant à déposer des traceurs publicitaires sur l’ordinateur de l’internaute « sans qu’il ait préalablement donné son accord ».
Par ailleurs, les bandeaux d’information affichés lors de la consultation de ces sites ne contenaient pas, au moment des contrôles de la Cnil, « d’informations suffisamment claires pour que l’internaute sache ce à quoi servent ces cookies et la façon dont il peut les refuser ».
En complément des amendes, la Cnil « a enjoint aux sociétés de modifier leur bandeau d’information, dans un délai de trois mois », avec une astreinte de 100 000 euros par jour de retard après l’expiration de ce délai.
Les manquements constatés par la Cnil « portent atteinte à la vie privée des internautes dans leur quotidien numérique », puisqu’ils « permettent de collecter de nombreuses informations sur les personnes, sans leur consentement, afin de pouvoir par la suite leur proposer des publicités » ciblées, selon la Cnil.
Elle note qu’en septembre 2020, les deux entreprises ont cessé de déposer automatiquement les cookies chez les internautes. Mais dans les deux cas, le bandeau d’information ne permet toujours pas d’informer suffisamment clairement les internautes sur les finalités de ces « cookies », et sur la possibilité de les refuser.
Planète sport
Libération.fr du 9/12 : « désigner quelqu’un par sa couleur de peau, c’est non » : la ministre des Sports, Roxana Mara-cineanu, a salué la réaction unanime des joueurs du match PSG-Basaksehir.
La veille, après une pagaille indescriptible sur le terrain du Parc des princes, les 22 sont rentrés aux vestiaires après une remarque jugée raciste visant l’un des entraîneurs de l’équipe stambouliote, l’ancien international camerounais Pierre Achille Webo.
Dans la foulée, joueurs, artistes et officiels ont quitté le terrain avec des messages refusant le racisme. créant un séisme dans le monde du ballon rond : une action aussi radicale et collective est inédite.