Ecrit le 6 janvier 2021
Citoyenneté française
Libération.fr du 31/12 : Il fallait bien un drame familial pour clôturer le dernier épisode (de l’année 2020) de cette bonne vieille saga du Brexit.
Alors que le Royaume-Uni quitte définitivement l’Union européenne ce soir, pour le plus grand bonheur de Boris Johnson, le père du Premier ministre britannique compte visiblement lui gâcher la fête. Stanley Johnson, écrivain et ex-député européen n’entend pas tourner le dos à l’UE, bien au contraire : à 79 ans, il effectue même des démarches pour obtenir la citoyenneté française ! « Ce n’est pas une question de devenir Français. Si j’ai bien compris, je suis Français. Ma mère est née en France, sa mère était entièrement française, et son grand-père également. Alors, pour moi, c’est une question de réclamer ce que j’ai déjà », a-t-il expliqué sur RTL, et en français. « Je serai toujours Européen, ça c’est sûr. On ne peut pas dire aux Anglais vous n’êtes pas Européens. L’Europe c’est toujours plus que le Marché commun, c’est plus que l’Union européenne », a insisté Stanley Johnson et d’ajouter : « Avoir un lien avec l’Union européenne, c’est important. »
Stanley Johnson vient donc confirmer cette information révélée au départ par le Times en mars dernier après lecture du livre Rake’s Progress : My Political Midlife Crisis, écrit par Rachel Johnson, la soeur du Premier ministre, elle aussi farouchement anti-Brexit.
Elle indiquait que sa grand-mère était née à Versailles et son arrière-grand-mère à Paris. « c’est une bonne nouvelle, je pourrai devenir française aussi », précisait-elle, tandis que son frère menait bataille pour quitter l’UE. Bonne ambiance chez les Johnson.
Pièce de charité
Le Monde.fr du 13/12 : « Dans le monde entier, les hospitaliers ont laissé leur santé et parfois leur vie pour nous. Aux Hospices civils de Beaune, près de 100 professionnels ont été contaminés et l’un d’entre eux, Marie-cécile, n’est plus là », a lancé François Poher, directeur des Hospices, dans un discours préambule aux plus anciennes enchères caritatives de vin au monde. « Aujourd’hui, vous êtes là pour eux », a-t-il ajouté, avant que le chanteur Marc Lavoine, parrain des enchères ne déclare les enchères « officiellement ouvertes », déclenchant une succession de chiffres et de coups de marteau.
Après quelques heures d’adjudications, la « pièce de charité », (un fût de 228 litres, soit 288 bouteilles), dont la vente était destinée aux hospitaliers affectés par le Covid-19, était adjugée 780 000 euros, pulvérisant le précédent record de 2015 (480 000 euros) franchi après les attentats de Paris.
« On aimerait rendre hommage à tous les soignants, en France et dans le monde, qui luttent jour et nuit contre cette épidémie », a déclaré l’acheteur, un Chinois qui a voulu conserver l’anonymat.
Outre la « pièce de charité », 629 fûts étaient mis aux enchères : au total, 12 776 millions d’euros ont été récoltés, en très léger recul (− 0,75 %) par rapport à 2019, de quoi faire démentir les craintes de voir la vente ternie par la crise et les atermoiements concernant sa tenue. []
L’ensemble des fonds récoltés, outre le produit de la « pièce de charité », qui va traditionnellement à une œuvre caritative séparée, sert à financer les investissements et travaux en cours de l’hôpital d’un millier de lits géré par les Hospices, une institution fondée en 1443 pour venir en aide aux « pauvres malades ». Une raison d’être philanthropique largement confirmée par l’actuelle pandémie.
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Racisme
L’Obs du 31/12 : Une jeune femme blanche traverse le hall de l’hôtel de New York où séjournent le musicien Keyon Harrold et son fils de 14 ans. Ils allaient prendre un brunch lorsqu’elle s’approche d’eux, pointe du doigt l’adolescent noir et l’accuse de lui avoir volé son téléphone.
Quelques minutes plus tard, le téléphone perdu sera retrouvé par un chauffeur Uber dans son véhicule. Il n’y aura aucune excuse de la jeune femme envers Keyon Harrold ou son fils.
La scène filmée et diffusée sur le compte Instagram par le trompettiste, le week-end dernier, choque d’autant plus que le directeur de l’hôtel semble prendre le parti de l’accusatrice et tente de pousser l’adolescent à montrer le téléphone.
« On voit cette merde arriver tout le temps mais ça touche différemment quand elle vient frapper chez vous ! », écrit Keyon Harrold.
Cette agression virulente a traumatisé l’adolescent. Après l’appel de son père lancé sur les réseaux sociaux, la police de New York a annoncé avoir identifié l’accusatrice mensongère mais n’a pas divulgué son nom.
Vin nouveau
Le Point.fr du 01/01 : En Argentine, un vin nouveau baptisé 2020 LPQTP, s’est récemment imposé comme le produit phare des cavistes. Sa particularité ? Son nom, qui fait référence à « l’année noire » que fut 2020. Son acronyme, LPQTP, renvoie à une insulte utilisée dans le pays : « la p*** que te pario », qu’on peut traduire en français par « la p*** qui t’a accouché ».
Mais le nom de ce vin, pour le moins grossier, est avant tout vu comme un trait d’humour, une manière pour les Argentins d’entériner une année marquée par la pandémie de coronavirus (le pays déplore plus de 43 000 décès). « Nous voulons jouer avec l’acronyme LPQTP en le remplissant avec des mots qui vous conviennent : ’la pandémie qui te poursuit’ et beaucoup d’autres phrases que nous avons compilées, mais il est évident que nous voulons mettre cette année là où elle doit être ! », explique ainsi le directeur général de la cave à l’origine de la bouteille malicieuse.
Le succès de ce vin nouveau est tel que 300 000 bouteilles ont été écoulées. Les stocks sont actuellement épuisés, mais 280 000 bouteilles supplémentaires devraient arriver prochainement sur le marché. « Une année spéciale et différente, elle mérite que nous lui disions au revoir d’une manière spéciale et différente », peut-on lire sur les étiquettes des bouteilles du 2020 LPQTP.
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Bonne conduite
Le Canard enchaîné du 30/12 : Loujain Al-Hathloul, sujette saoudienne de 31 ans, paie cher le fait de s’être installée, en 2014, dans une voiture à la place du conducteur. Et d’avoir transformé cette « infraction » en un combat public, deux ans avant que les femmes aient eu à leur tour le droit de toucher un volant.
Parce qu’elle est devenue un symbole de l’émancipation, se filmant en train de conduire et multipliant les entretiens avec la presse occidentale ou les ONG, l’activiste saoudienne a été condamnée, le 28 décembre, à cinq ans et huit mois de prison. Pour la justice du prince Mohammed ben Salmane, son attitude relève du « terrorisme », de la « trahison » et d’une tentative délibérée de « déstabiliser la nation ».
Arrêtée en mai 2018, elle avait été sollicitée plusieurs fois par les services secrets saoudiens pour revenir sur les accusations qu’elle avait portées contre la police (elle avait été battue, torturée à l’électricité, abusée sexuellement).
Mais Loujain Al-Hathloul avait refusé d’être libérée en échange de ses rétractations. Et elle avait fait deux semaines de grève de la faim pour protester contre ce chantage.
Selon sa famille, le temps passé en détention provisoire ajouté au sursis pourrait rendre l’initiatrice du « mouvement pour le droit de conduire » libérable dans quelques mois.
A condition qu’elle se taise, ajuste bien son abaya et baisse la tête pendant les trois prochaines années