Ecrit le 4 févier 2021
Gueules noires
20 Minutes.fr du 29/01 : Ce vendredi, la chambre sociale de la Cour d’appel de Douai a reconnu le préjudice d’anxiété de 727 anciens mineurs des Houillères du Bassin de Lorraine en raison de leur exposition à diverses substances nocives. Cette décision pourrait ouvrir la voie à d’autres travailleurs.
La Cour a alloué à chaque mineur la somme de 10.000 euros en réparation, dans ce dernier rebondissement d’un combat judiciaire entamé en 2013 pour faire reconnaître le préjudice d’anxiété de ces anciennes « gueules noires » estimant avoir été exposées à tout un cocktail de produits toxiques et cancérogènes.
Notion longtemps réservée aux travailleurs de l’amiante, le préjudice d’anxiété permet l’indemnisation de personnes qui ne sont pas malades mais qui s’inquiètent de pouvoir le devenir à tout moment. []
Les mineurs CFDT, qui avaient porté ce combat judiciaire en 2013 devant les prud’hommes de Forbach « se félicitent de ce dénouement heureux ».
Au-delà de leurs situations et alors que la dernière mine de charbon de Lorraine a fermé en 2004, ces anciens mineurs de charbon espéraient que leur combat ait « un impact sur toutes les maladies professionnelles à venir ».
Boules de neige
20 Minutes.fr du 29/01 : Deux jeunes hommes originaires de Leeds qui avaient organisé une bataille de boules de neige géante le 14 janvier ont écopé de 10.000 livres (11.300 €) d’amende chacun. La police a estimé qu’ils avaient violé de manière « flagrante » les mesures impo-sées pour limiter la propagation du Covid.
Ces Anglais de 20 et 23 ans avaient lancé un appel sur les réseaux sociaux pour participer au rassemblement, qui se déroulait dans un parc de la ville. Ils étaient parvenus à rameuter des centaines de personnes.
Les forces de l’ordre ont estimé qu’ils avaient causé un « risque significatif d’augmentation de la propagation du virus ». Au Royaume-Uni, toute personne peut actuellement recevoir 10.000 livres d’amende pour avoir réuni plus de trente personnes ensemble.
Le gouvernement britannique a annoncé un confinement national en Angleterre à partir du 5 janvier. Les regroupements entre des personnes qui n’habitent pas dans le même foyer sont donc actuellement interdits.
Plus de 42.000 sanctions pour non-respect des mesures sanitaires ont été infligées en Angleterre et dans le Pays de Galles entre la fin du mois de mars et le 17 janvier dernier.
L’homme de 23 ans mis en cause avait déjà été verbalisé pour avoir rencontré des personnes n’habitant pas avec lui.
1,8 million de dollars
Les Echos.fr du 28/01 : Il faisait visiblement froid, le 20 janvier, lors de l’investiture de Joe Biden. En témoigne la photo de Bernie Sanders emmitouflé, un peu tassé sur sa chaise pendant la cérémonie. Le sénateur américain n’aura pas fait le voyage pour rien. []
résultat : l’élu du Vermont a levé 1,8 million de dollars « en cinq jours pour des organisations caritatives » de cet Etat rural du nord-est des Etats-Unis, à travers les ventes des produits le montrant « avec ses moufles », a-t-il annoncé.
T-shirts, pulls et autres produis dérivés ont été mis en vente sur son site dès le 21 janvier au soir et les stocks ont été épuisés en trente minutes à peine. Ajoutés le week-end dernier, de nouveaux produits avaient, dès lundi matin, tous été vendus.
Getty Images, l’agence qui distribue les photos de l’AFP aux Etats-Unis, « fera don des revenus » tirés de l’accord de merchandising à l’organisation caritative Meals on Wheels.
Egalité
Libération.fr du 27/01 : La nouvelle tombe à point nommé. Alors que la loi Copé-Zimmermann, qui impose un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes et moyen-nes entreprises, fête ses dix et que se pose la question d’élargir ces quotas, la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin a annulé l’amende administrative de 90 000 euros infligée à la Ville de Paris pour avoir nommé trop de femmes aux postes de direction en 2018. La ministre a précisé avoir annoncé à la maire socialiste « que cette amende n’était pas due » et l’avoir encouragée à « consacrer ces fonds à maintenir cette dynamique positive ».
La mairie avait à l’époque promu dans de nouveaux emplois onze femmes contre cinq hommes à des postes de directeurs et sous-directeurs. En somme, il avait donc été reproché à la municipalité de trop briser le « plafond de verre ». Anne Hidalgo avait dénoncé une mesure « absurde, injuste, irresponsable, dangereuse ». Ce taux de 69% de nominations féminines contrevenait à l’obligation, en vigueur en 2018, de respecter un quota minimum de 40% de membres de chaque sexe afin d’assurer une représentation équilibrée des femmes et des hommes, avait expliqué le ministère de la Fonction publique. Cette lecture, contraire à l’esprit initial du texte visant à propulser les femmes aux postes de direction, avait été vivement critiquée en décembre et relayée jusque dans la presse internationale.
Pot de départ
Libération.fr du 27/01 : Des officiers de police qui se déhanchent dans une ambiance digne du monde d’avant : le média de vidéos en ligne Loopsider révèle qu’une fête clandestine a eu lieu dans un commissariat d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. C’était vendredi dernier et l’on y voit un « pot de départ bien arrosé », où l’on joue des hanches sur fond de Macarena, alors qu’il est 18 heures passées et qu’aucun des agents de police filmés ne respecte les gestes barrières ni ne porte de masque.
Ces policiers fêtent la mutation d’une de leur collègue dans la salle de repos du commissariat. La jauge des six personnes autorisées n’est évidemment pas respectée, pas plus que la distance de 1 mètre que certaines affiches collées sur des pylônes de la salle appellent à respecter. Les images révèlent de nombreux selfies, joue contre joue, et une table remplie de boissons, alcoolisées ou non, qui nous renvoie à un temps révolu et que de nombreux citoyens lambda rêvent de retrouver.
La commissaire avait bel et bien autorisé ce pot, « en petit comité et dans le respect des gestes barrières », mais les règles sanitaires ont vite sauté lorsque la supérieure a quitté cette fête qui s’est prolongée jusqu’Ã 3 heures du matin. La préfecture de police, jointe par le média en ligne prévient que ce genre de petite sauterie est interdite : « On ne fait pas de moments de convivialité. Ce n’est pas parce qu’on est un commissariat et un service de police qu’il y a une différence par rapport aux autres populations. On est soumis aux mêmes règles sanitaires. »
Une partie des effectifs de ce commissariat « a été choquée de voir ces images de fête » et « le mépris trop souvent répété » des gestes barrières par certains de leurs collègues. Ils redoutent même un cluster. Cela passe d’autant plus mal que ces individus, « des capitaines, des officiers de police judiciaire », ont dressé des centaines de contraventions sur la commune pour « non-respect du couvre-feu et ouverture tardive d’établissements ». Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
La préfecture de police envisage des poursuites contre les officiers concernés. Le commissariat n’a quant à lui pas répondu aux nombreuses sollicitations de Loopsider.
Reste à savoir ce qu’en dira celui qui s’est donné pour mission d’en finir avec les raves en période de pandémie : le ministre de l’Intérieur, gérald Darmanin.