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Ecrit le 14 avril 2021
Too much
Libération.fr du 10/04 : La presse britannique salue « le serviteur le plus loyal de la Grande-Bretagne », après le décès, le 9 avril, de l’époux de la reine. Les programmes télé ont également été bousculés, provoquant des plaintes de téléspectateurs.
Le « soutien indéfectible » de la reine, selon le Times et le Guardian, « son roc » pour le Daily Star. La presse britannique, habituellement divisée, a retrouvé son unité pour rendre hommage au prince Philip, mort vendredi après 73 ans passés aux côtés de son épouse, la reine Elizabeth II. Beaucoup de titres ont relevé la longévité du couple hors normes. Les tabloïds Daily Mirror et Daily Mail, qui affichent des positions politiques dia-métralement opposées, ont publié des unes presque identiques avec une photo du couple et le titre « Adieu mon bien-aimé » pour le Mirror et « Au revoir mon bien-aimé » pour le Mail.
Seule note discordante, le Morning Star, quotidien de gauche qui n’a jamais caché son opposition à la monarchie a publié un éditorial intitulé« ‰ : » Philip personnifiait la vanité ".
La mort du prince Philip a également bousculé les émissions de télévision et de radio britanniques. Au point que la BBC soit accusée par certains d’en faire trop. Programmes interrompus, hymne natio-nal en fond sonore, présentatrice émue annonçant le décès l’air grave La chaîne d’informations du service public bri-tannique a sorti le grand jeu. Le groupe audiovisuel a bousculé ses programmes, ses chaînes BBC One et BBC Two, comme les radios BBC 4 et 5 Lives, diffusant des émissions spéciales alternant informa-tions et rétrospectives émouvantes. La finale de Masterchef a aussi été annulée.
L’hommage n’a pas été du goût de tous les téléspectateurs. La BBC a même mis en place un formulaire spécial sur son site internet destiné à enregistrer ces plaintes. « Nous recevons des plaintes concernant une couverture télévisée excessive de la mort de Son Altesse Royale le prince Philip, duc d’Édimbourg. Veuillez entrer votre adresse e-mail ci-dessous pour enregistrer une plainte à ce sujet - nous vous enverrons ensuite la réponse de la BBC dès qu’elle sera disponible » y indique le groupe audiovisuel public.
La chaîne publique Channel 4, a de son côté également essuyé des critiques, mais pour avoir largement suivi sa grille de programme, à l’exception de quelques documentaires sur le duc d’Edimbourg. Channel 4 s’est défendu, expliquant que c’était son « devoir d’offrir une alternative aux autres chaînes ».
Deliveroo
Le Canard enchainé du 07/04 : du haut de leur catalogue de 115 000 restaurants référencés sur l’appli Deliveroo, les dirigeants de cette entreprise britannique qui fait pédaler pour pas grand-chose 100 000 livreurs prétendument indépen-dants espéraient ramasser 1 milliard de livres (soit 1,18 milliard d’euros), en vendant une partie de leurs actions à la bourse de Londres.
c’est raté : plus de 2 milliards de livres de sa capitalisation sont partis en fumée. « Le Figaro » explique ce bide : « Alors que le statut des livreurs est contesté devant les tribunaux, les investisseurs redoutent le risque que représenterait un changement vers davantage de protec-tion sociale, synonyme d’une rentabilité moindre pour le groupe ».
En attendant la protection sociale, les livreurs ont déjà le pouvoir de faire varier les cours de la Bourse !
Le mort aux dents
Le Canard enchaîné du 07/04 : les crématoriums vont devoir mettre fin à un petit business fort lucratif : la récu-pération des métaux précieux après la crémation d’un défunt (39 % des obsèques). Comme l’a révélé la lettre professionnelle « déchets Infos », le gouvernement pensait combler un vide juridique en légalisant cette délicate pratique des opérateurs funéraires.
Mais le Conseil d’Etat a contrecarré cette riche idée. Les métaux, tout comme les cendres, relèvent du « patrimoine du défunt », a estimé le Conseil dans un avis non rendu public. Ils reviennent donc aux ayants droit. c’est-à -dire aux familles, qui, jusque-là , se voyaient remettre une urne contenant les cendres du défunt et rien d’autre. Les matières non-combustibles : les couronnes de dent en or, les bagues en argent et autres métaux rares issus des prothèses et implants (titane, platine ou palladium) : ne leurs étaient pas restituées. Les entreprises de pompes funèbres, en l’absence de cadre réglementaire, les récupéraient pour les revendre.
En France, deux entreprises se partagent ce marché un brin macabre : la société avignonnaise EMC (Europe Metal Concept) et, surtout, le néerlandais Orthometals, qui détient 90 % des contrats de valorisation des métaux précieux avec les crématoriums hexagonaux. On comprend que la décision du Conseil d’Etat les fasse grincer des dents.
Editeurs submergés
Les Echos.fr du 10/04 : la maison d’édition Gallimard n’arrive plus à suivre : « Compte tenu des circonstances exceptionnelles, nous vous demandons de surseoir à l’envoi des manuscrits. Prenez soin de vous et bonnes lectures. »
Alors que se faire publier n’est pas une mince affaire en temps normal pour un débutant, le contexte actuel rend la chose encore plus incertaine. La fermeture des libraires lors des confinements du printemps et de l’automne 2020 a obligé à reporter la parution de nombreux livres. Et en ce début d’année 2021, il y a embouteillage. Les maisons d’éditions croulent sous les demandes. Chez Gallimard, le facteur apporte chaque jour une cinquantaine de manuscrits depuis près d’un an, contre une trentaine auparavant.
En temps normal, cette maison d’édition reçoit quelque 3.500 textes. Elle a déjà reçu 1.200 manuscrits au premier trimestre 2021. « Maintenant que tout le monde sait se servir d’un ordinateur pour écrire, nous voyons des gens qui écrivent et dont nous sentons qu’ils ne lisent pas. Ce n’est plus comme au temps où il fallait prendre sa Remington pour taper son manuscrit », raconte l’éditrice.
Les éditions de L’Olivier constatent le même engouement. « Plus de 700 manuscrits sur les trois premiers mois, ce qui fait qu’on dépassera 2.000 cette année, alors qu’on était à 1.500 ou 1.600 par an » en 2019.
déjeuner professionnel
franceinfo du 10/04 : « Je reconnais avoir participé à un déjeuner professionnel avec Alain Duhamel. Ce n’est pas un déjeuner clandestin », affirme à franceinfo Brice Hortefeux samedi 10 avril, après les révélations de Mediapart sur la présence de l’ancien ministre de l’Intérieur dans un appartement reconverti en restaurant par le chef Christophe Leroy.
Le déjeuner a eu lieu le 30 mars, dans un appartement privé du 8e arrondissement de Paris, « où tous les jours le chef Leroy proposait à une clientèle select des menus entre 110 euros et 580 euros ». Une date confirmée par Brice Hortefeux, élu au Parlement européen. Alain Duhamel confirme également à franceinfo sa présence à ce déjeuner.
« Je me suis dit que je ne pouvais pas simplement l’accueillir dans mon bureau pour déjeuner », explique Brice Hortefeux au sujet de ce rendez-vous. « Quelqu’un que je connais depuis toujours m’a donc proposé d’organiser un déjeuner dans un club avec un traiteur », précise Brice Hortefeux, qui ajoute avoir « demandé à la personne si c’était légal ». « Elle m’a répondu oui. On m’a même transféré un article de Ouest-France évoquant le sujet. Si ça n’est pas légal, j’ai été abusé », estime-t-il.
Des soirées clandestines, des restaurants très haut de gamme c’est pas pour nous