Ecrit le 27 avril 2021
Propos racistes
« Dans des documents internes à la promo 2019 de l’ENM [Ecole nationale de la magistrature], des inscriptions racistes telles que » la France aux Français « ou » dehors les Arabes « ont été rédigées par des étudiants de la dernière promo, qui deviendront magistrats dans quelques semaines », peut-on lire dans un article de Mediapart, qui révèle l’affaire. Le parquet de Bordeaux a confirmé avoir été saisi par la direction de l’Ecole nationale de la magistrature, installée à Bordeaux, le 15 avril et avoir confié une enquête à la division centrale de la police judiciaire, dès le 16 avril.
Alors que les étudiants de l’ENM sont en attente de leurs affectations dans les différentes juridictions, un document informel a été lancé par l’un d’entre eux pour essayer d’anticiper un peu les résultats, attendus le 26 avril. Sur les 309 auditeurs, 230 ont contribué au tableau partagé en y insérant leurs résultats, espérant ainsi recueillir une estimation de leur position dans le classement et donc de leur lieu d’affectation. Mais voilà , des inscriptions racistes ont fait leur apparition au cours du remplissage informel de ce tableau, choquant certains auditeurs qui en ont réalisé des captures d’écran.
La direction de l’ENM « compte sur l’enquête pour parvenir à sanctionner les auteurs des propos avant qu’ils ne prennent leur poste de magistrat en septembre ».
Langues régionales
L’Express.fr du 22/04 : Au moins une soixantaine de députés de la majorité viennent de se mettre en travers de la promulgation de la proposition de loi sur la protection et la promotion des langues régionales, votée le 8 avril à l’Assemblée nationale contre l’avis du gouvernement. 100 élus macronistes ont plébiscité le texte de l’élu d’opposition Paul Molac (Morbihan), et seuls 57 ont voté contre. Mais les vaincus n’ont pas dit leur dernier mot. Il suffit de 60 signatures de députés ou sénateurs pour soumettre une loi au Conseil constitutionnel.
Sous la houlette notamment d’Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM et proche de Jean-Michel Blanquer, les paraphes ont été réunis et transmis rue Montpensier. L’institution a confirmé la saisine parlementaire ce 22 avril.
La promotion des langues régionales a beau être un sujet consensuel, une mesure de la loi Molac suscite à la fois l’opposition du gouvernement, de la France insoumise et de certains marcheurs. Il s’agit de l’obligation pour une commune ne disposant pas d’un enseignement en langue régionale de financer la scolarité des enfants qui en font la demande dans une école privée située dans une autre commune. Une obligation qui, selon plusieurs députés, serait incompatible avec le principe constitutionnel de libre administration des collectivités locales. « Je suis pour la défense des langues régionales et j’aurais voté le texte s’il n’y avait pas eu l’obligation de financement par les collectivités locales, assure Aurore Bergé. Je suis l’une des 61 députés qui posent une question simple de constitutionnalité sur cette disposition à laquelle le gouvernement était opposée et contre laquelle notre groupe avait voté. »
Très sensible en Bretagne, en Nouvelle Aquitaine ou en Occitanie, la question des langues régionales et de leur enseignement pourrait mettre en difficulté les macronistes en juin.
La légende du yéti
LePoint.fr du 15/04 : Le yéti de Shoria n’existe pas, ou certaines de ses « apparitions » ont été savamment orchestrées. Après 11 ans, l’auteur du canular a fini par avouer qu’il avait artificiellement entretenu la légende. Et il ne s’agit ni plus ni moins que de l’ancien dirigeant de cette région de Sibérie. Retiré de ses fonctions depuis 2018, Aman Touleïev a reconnu avoir, depuis 2010, mis en scène l’existence d’un abominable homme des neiges afin d’attirer davantage de touristes.
Sans complexe, il détaille la stratégie qui était la sienne : augmenter les visites de cette station de ski connue aussi pour ses grottes et déjà forte d’un million de touristes par an. Cela a commencé par la simple organisation d’une fête annuelle du yéti qui s’est avérée très efficace pour attirer les touristes. Une récompense d’un million de roubles (10 000 euros) était promise à celui qui apporterait la preuve de l’existence de la créature.
Mais cela n’a duré qu’un temps. Face à la baisse de la fréquentation, Aman Touleïev n’aurait donc pas hésité à employer les grands moyens. Ce vétéran de l’administration Poutine aurait demandé à un de ses subordonnés de trouver un collaborateur suffisamment grand et de lui faire porter un manteau de fourrure. L’homme aurait été payé pour se promener dans la forêt en poussant des cris afin d’attirer l’attention des touristes, mais avec la consigne de ne jamais se faire prendre.
Aman Touleïev a reconnu son rôle dans la supercherie, mais il ne semble pas désespérer que les touristes continuent de s’intéresser à la légende : « Peut-être qu’il erre vraiment quelque part. Et si vous parveniez à rencontrer le yéti et à écrire votre nom dans l’histoire du monde ? » questionne-t-il.
Les enfants, ailleurs !
Le Canard enchaîné du 21/04 : c’est une histoire de gamins et de vieillards. gérard Oriol, le maire (LR) de Saint-Rambert-d’Albon (Drôme), 80ans, 4e mandat, a décidé, sans concertation, de déménager la seule école publique du centre-ville, classée REP depuis 2015, de l’autre côté de l’autoroute. En 2012, il y avait déjà délocalisé l’école maternelle publique. Les 20 classes de l’école primaire vont aller la rejoindre.
Et qu’importe s’il faudra désormais 40 minutes à pied pour rejoindre l’école aux enfants, à 60% issus de l’immigration. qu’importe si, budget ric-rac aidant (1,65 millions d’euros), la surface des classes sera réduite d’un tiers (20 m2 en moins). Et si les élèves seront désormais éloignés de la médiathèque municipale et des infrastructures sportives Car c’est pour la bonne cause ! En lieu et place de l’école primaire, dans le bâtiment historique de belle facture, rénové au milieu des années 90, gérard Oriol va installer une résidence pour seniors. Le maire l’assure, les vieux y seront mieux installés que dans une maison de retraite excentrée, la Marpa, à 5 km.
Au dernier conseil d’école, en réponse aux enseignants et aux parents qui contestaient cette décision, il a répondu qu’ils étaient nuls et que même l’OCDE le disait. Celui que ses détracteurs appellent volontiers « le Balkany local » n’en démord pas : « ce projet avance et se fera. Je fais le minimum d’efforts pour que les enfants soient bien, mais il n’y aura pas de robinets en or ni de portes qui s’ouvrent toutes seules ».
Ah oui, un détail : l’école privée, elle, restera au centre ville, évidemment.
Pays défavorisés
LesEchos.fr du 24/04 : L’aide vaccinale aux pays les plus pauvres de la planète décolle lentement. Un an après son lancement, le mécanisme Covax, qui a pour ambition de fournir à faible coût ou gratuitement 2 milliards de doses de vaccins à 142 pays défavorisés n’a pas encore trouvé son rythme de croisière, ralenti par les difficultés de négociation et d’approvisionnement avec les laboratoires.
Codirigé par l’OMS, l’Alliance du vaccin (Gavi), et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi), Covax a déjà réuni 11 milliards de dollars de financements. Elle vient d’annoncer son intention de collecter 2 milliards de dollars supplémentaires afin de payer pour les doses promises.
Les premières livraisons sont intervenues le 24 février au Ghana, avec un retard d’environ deux mois sur les campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Europe . A ce jour, 40 millions de doses ont été livrées à 113 pays. Ce qui représente 4 % du milliard de doses injectées dans le monde depuis le début de l’année.