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Ecrit le 26 mai 2004 :
Adolescence et conduites à risque
Intéressante réunion le mardi 25 mai 2004 à Châteaubriant sur « adolescence et conduites à risques », avec cependant un regret : le manque de solutions concrètes.
Pas une maladie
D’entrée de jeu, un psychologue, attaché à l’OCHS (office central d’hygiène scolaire) de Châteaubriant, a rappelé aux personnes présentes ce qu’est l’adolescence : « Une période difficile et riche. Le jeune est à la période des doutes existentiels, des incertitudes sociales .... au moment même où ses parents traversent la crise du milieu de vie. Il est à la recherche de ses limites. Par les conduites à risque il trouve le moyen de prouver son existence, de marquer son corps. C’est en quelque sorte un rite initiatique comme en avaient les sociétés traditionnelles ».
" A notre époque les jeunes restent près de leurs parents. La perspective d’entrer dans le monde de l’emploi se fait lointaine. L’adolescent a à la fois envie de grandir et nostalgie de l’enfance.
L’adolescence n’est pas une maladie, c’est un moment de découverte, de reconstruction. Le jeune s’oppose aux valeurs parentales pour affirmer les siennes propres. L’opposition est centrale, le jeune s’oppose à ce dont il a le plus besoin. « Ces limites que je recherche, sont en même temps menaçantes pour mon autonomie ». L’opposition est une nécessité ... un soutien ! « Quand je m’oppose, je m’appuie sur les personnes à qui je m’oppose » "
Problème ?
Non, solution
« Pour sortir de sa dépendance vis-Ã -vis de ses parents, l’adolescent a besoin d’aide, d’autres dépendances qu’il choisit : les copains de la bande, les amis, le »petit ami".
Pour se différencier des choix parentaux, l’adolescent cherche d’autres choix d’identification. Ce peut être fumer un joint, avoir une ivresse aiguë . Il appartient aux parents et éducateurs de ne pas paniquer, mais en même temps de ne pas banaliser, d’être à l’écoute de ce qui va se passer autour « . (ndlr : il y a des conduites à risque extrêmes lorsque les adolescents en viennent à tuer un homme à coups de barres de fer, comme dernièrement à Arthon en Retz) » Ce n’est que si les conduites à risque continuent, en coupant le jeune de ses amis, des sports, des études, qu’on quitte alors le normal pour le pathologique. « » Une conduite à risque fait qu’on s’occupe de lui. Elle manifeste une détresse, une vulnérabilité, elle met souvent en lumière des dysfonctionnements familiaux. Avant d’être un problème, les conduites à risque sont, pour l’adolescent, une solution. "
L’attente
Ce qui caractérise la jeunesse à notre époque, c’est l’attente. Attendre d’avoir fini ses études, attendre d’avoir un emploi, attendre d’avoir son indépendance, attendre d’être soi-même. En même temps le jeune est vu comme consommateur : « Les jeunes on leur donne tellement de choses qu’ils ne trouvent pas ce dont ils ont besoin » a dit quelqu’un dans la salle.
Faute d’occasion « naturelles » de se dépasser (travail, engagement), les jeunes cherchent des moyens artificiels : les conduites à risque, drogue, vitesse excessive, sexualité débridée, etc. Parfois même le suicide : celui-ci est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de moins de 25 ans.
dépendance
Un médecin a ensuite parlé de la dépendance psychique et physique. Les différentes drogues sont, au début, un plaisir, qui, par la suite, deviennent une souffrance. La dépendance est l’impossibilité de s’abstenir malgré les effets négatifs.
Le shit et la merde
Un gendarme a parlé des campagnes de prévention qui se font dans les écoles, en CE2 et en Sixième. Il a aussi donné des infos sur différentes drogues.
Le cannabis, le seul vrai, est cultivé au Maroc et au Rwanda. Il demande beaucoup de soleil et peu d’eau. Le principe actif, THC, est si concentré dans les feuilles qu’il est quasiment mortel. « Le cannabis cultivé dans l’Ouest est peu concentré car ici nous avons peu de soleil et beaucoup d’eau ! »
Pour le rendre utilisable, les Marocains le mélangent à 50 % avec ... de la merde de chameau (d’où le nom de shit).
Des « savonnettes » de 250 g arrivent en France où elles sont réduites en poudre par les trafiquants et mélangées avec du caoutchouc, de la cire ou du polystyrène .... ou de la merde de chien ... pour refaire des savonnettes de 250 g. Ce qui fait que la concentration en THC est relativement faible, ce qui n’empêche pas la nocivité du produit à la suite de consommations répétées.
L’effet principal du THC est de modifier l’humeur, les sensations et le comportement. La perception des couleurs et de la musique est souvent plus intense. Mais les effets de la drogue ne dépendent pas seulement de la quantité de THC consommée ; l’état d’esprit de la personne est lui aussi très important, car la drogue n’est qu’un révélateur de l’humeur. Les personnes peuvent se sentir plus relax, joyeuses, insouciantes ; mais l’euphorie peut facilement se transformer en déprime et autres difficultés psychiques. Arrêter le shit n’est pas difficile pour le corps... mais plus compliqué pour la tête, surtout pour des consommateurs réguliers . Il faut remplacer le cannabis par des choses qui font plaisir, des activités nouvelles, parfois aussi changer ses habitudes de vie....
« Châteaubriant est à peu près calme en matière de drogue » a dit le gendarme.
Mange ta soupe
Une autre drogue bien connue : l’ectasy, qui date de la guerre de 14 et qui empêche de dormir d’où son « intérêt » pour les raves-parties. Il existe 300 sortes connues, répertoriées au journal officiel. Ne peuvent être condamnés que les dealers-utilisateurs de ces variétés. Il suffit donc de modifier un peu la composition pour devenir inattaquable.
Une autre drogue revient à la mode actuellement : le gaz d’échappement. Des jeunes font vrombir les mobylettes et remplissent des canettes qui peuvent se vendre 20 à 25 € l’unité ... !
Selon le gendarme, les écoles ne sont pas des lieux à risque pour la drogue. « Mais un gamin qui, le soir, traîne dans les rues, a des problèmes à la maison. Celui-là est en danger ».
De même qu’est en danger la cellule familiale qui se caractérise par un manque d’autorité des parents. « Il m’est arrivé, un soir de permanence, d’être appelé par une mère de famille qui voulait que je parle à son fils qui refusait de manger sa soupe ! »
Que faire ?
Si la description des drogues et de leurs effets est relativement facile, il est plus difficile de savoir ce qu’il est possible de faire. « Gardez le contact avec vos adolescents. Si vous le perdez, ce n’est pas l’adolescent qui reviendra le premier. »
« Si votre adolescent a des problèmes n’essayez pas de l’envoyer chez un psychologue. Mais vous, faites-vous aider, par des amis, par les grands-parents, par qui vous voudrez, pour tenter de savoir ce qu’il faut faire. Discutez sans juger. Ne vous axez pas sur le produit consommé mais essayez de voir la détresse qui est derrière ».
« Attention aux adolescents trop contrôlés. Attention aux adolescents trop évités. Quand on a peur de ses enfants, c’est le début d’un malaise qui n’est pas sain ».
« Parlez avec vos enfants ... mais pas seulement de drogue. N’espionnez pas vos enfants, laissez-leur la liberté de leur chambre, ne fouillez pas »....
Facile à dire tout ça ....
Une pièce à eux
Quelqu’un a demandé si la réduction des animateurs de rue, des éducateurs de quartier, n’entraîne pas, pour les jeunes, la perte d’interlocuteurs, de points d’écoute. Le gendarme a répondu très simplement : « ce dont les jeunes ont besoin c’est d’une pièce à eux, avec des coussins par terre et une chaîne HIFI, et surtout pas de gardien. Alors vous êtes sûrs de rassembler les jeunes »
Ecrit le 26 mai 2004 :
Un témoignage véridique
Moi jvou raconte pa jen é mare jme di cayé jvé arété (car mé note st en baisse, ken je rentre le soir ma mere me fé :« ta lé yeu rouge, t malade , tu te sen pa bien ? » é moi jlui rep ba oui ma journé a été dur ) vs vs rendé compte mé paren ke j’m de tt mon ceur me prene pr une fi sage il on confiance en moi é mon pere é malade il pouré se sacrifié pr ns é moi com une conne jvé « gaché » ma vi derriere leur do d foi g onte de moi g envi de me tué pourtan jme di ensuite (kan g du shit devan moi) c bon tt le monde fume chui com tt le monde chui pa bizar... é apré je regrette... ché plu koi fr !
Ecrit le 26 mai 2004 :
La France déprime
Selon l’INSERM (6 mai 2004) : une enquête qui s’est déroulée dans l’ensemble des pays européens au premier semestre de l’année 2003 indique, en France, une augmentation de la consommation du cannabis chez les jeunes de 12 à 18 ans.
Parmi les garçons de 16-17 ans, 47,6 % ont expérimenté (au moins une fois) le cannabis en 2003, ils étaient 20,6 % en 1993. Quant aux filles, elles sont 41 % en 2003 contre 16 % en 1993.
En 2003, la consommation de cannabis, à dix reprises au cours de l’année, concerne 21 % des garçons de 16-17 ans au lieu de 7 % en 1993. On observe donc une multiplication par trois de la prévalence de consommation. Il en est de même pour les filles (3,6 % en 1993 et 10,8 % en 2003).
Autant que l’alcool
Exceptionnelle avant 15 ans, la consommation régulière de cannabis (au moins 10 usages par mois) à partir de 16 ans rejoint le niveau de la consommation régulière d’alcool (drogue licite !). Il y a lieu de s’inquiéter.
Mais une autre étude, parue en janvier 2004 montre que la vente d’antidépresseurs a été multipliée par 6,7 entre 1980 et 2001. Certaines enquêtes estiment que 10 % de la population française serait touchée par la dépression.
Sources : http://www.inserm.fr (taper le mot cannabis dans le moteur de recherche)
http://www.sante.gouv.fr (études et résultats n° 285, Drees)
Ecrit le 26 mai 2004 :
Schizophrénie
La schizophrénie est une « perte de contact vital avec la réalité ». Les symptômes qui apparaissent dans les familles sont d’ordre génétique. De plus de nombreux constats montrent que l’évolution de la maladie est largement affectée par la façon dont les familles réagissent devant le malade au retour de son hospitalisation : 55 % des patients qui reviennent dans une famille négative rechutent, seulement 16 % si la famille adopte une attitude positive.
17 mai 2006 : la consommation de tabac, alcool, cannabis, en Loire-Atlantique