Ecrit le 13 juin 2012
Migli : une maison de ma ?on
L’immigration italienne dans le pays de la M ?e n’a pas ?t ? tr ?s importante quantitativement, mais elle a laiss ? des traces bien visibles encore aujourd’hui. Sans remonter quatre si ?cles en arri ?re, il faut savoir que Jean de Laval, de retour des guerres d’Italie, apr ?s la d ?faite de Pavie, a ramen ? quelques professionnels cisalpins qui lui ont permis de construire son ch ?teau renaissance. Il imitait en cela son roi Fran ?ois 1er..
Ces constructeurs ont fait souche dans le pays, ont ?t ? pri ?s de choisir un nom bien fran ?ais (nous sommes au moment de l’ordonnance de Villers-Cotter ?ts qui impose la primaut ? et de l’exclusivit ? du fran ?ais dans les documents relatifs ? la vie publique du royaume de France !) et je crois savoir que des descendants, du nom de Masson (ma ?on), habitent toujours non loin de Ch ?teaubriant.
Plus tard des verriers du Frioul ou de v ?n ?tie, nomm ?s Massari, auraient install ? leur industrie dans la for ?t de Javardan. Ils auraient aussi des petits, petits enfants, du nom de Massard ? Plus pr ?s de nous, il y a un si ?cle environ, fuyant la mis ?re pi ?montaise, des b ?tisseurs italiens s’install ?rent dans notre ville.
A une ?poque o ? les ma ?ons fran ?ais ?taient limousinants, c’est ? dire montaient des murs avec deux parements de pierres et du remplissage au mortier, eux ?taient cimentiers. Ils ma ?trisaient le ciment et donc le b ?ton. Tout ce qu’il fallait pour faire entrer la France dans sa p ?riode Art d ?co. Un bon exemple de leur habilet ? : la maison double ? c ?t ? du bowling, place Ernest Br ?ant ? Ch ?teaubriant. Une maison-catalogue ! Des corniches, des moulures, de la mosa ?que. Tout ce que je sais faire, pouvait dire l’artisan au client ?ventuel. Cette immigration est un peu oubli ?e aujourd’hui. Les noms de famille si difficiles ? prononcer quand ils sont arriv ?s, sont devenus tellement familiers. Il y a m ?me une rue de la ville (Rue Quentin Miglioretti ? : prononcez Millioretti, comme million, m ?me si les Miglioretti n’ont jamais fait fortune ?!)
A.Borgone

