Ecrit le 13 mai 2015
Nous avons quitté Jacques C., la veille de son départ pour un tour d’Europe. Voici quelques éléments de son périple.
17 mars 2015 : je suis à St Mard, près de Surgères, la journée a été dure à cause du vent. J’économise la batterie pour le GPS demain.
21/3 - arrivée à Agen, pruneaux. Je suis lessivé.
24/3 - Carcassonne. Le camping est 4 *. Fait pas chaud ce soir.
31/3 - arrivée en Corse, bivouac au bord de l’étang Biguglia - départ pour Porto Vecchio
6/4 - Bonifacio - Après le temps d’orage et de pluie, vue à couper le souffle.
8/4 - Passage en Sardaigne. Je bivouaque sur une belle plage à Palau. L’île me plaît beaucoup ! Soleil, chaleur, vue magnifique sur les côtes.
10/4 - Porto Taverna. Je campe dans une ferme de chèvres. Le propriétaire m’a donné deux œufs et a trait du lait pour moi. J’ai pu prendre une douche à la ferme.
11/4 - Bivouac à la belle étoile.
Café Coco Loco en Sardaigne
12/4 - Je suis à 16 km après Nuoro dans les montagnes. J’ai hâte de retrouver du plat et en ce moment je regrette ma chère France. Hier 90 km et aujourd’hui 70 km. Les routes ne sont pas des lignes droites et les dénivelés font que je progresse lentement. Heureusement que j’ai une tente car en altitude il fait froid et humide.
14/4 - Je suis à Tortoli, les dénivelés sont moins importants et donc je fatigue moins. Bivouac raté ce soir à cause des moustiques dus aux Salines près de la mer. Je suis sur la place d’une église. J’y resterais bien si le robinet d’eau fonctionnait. J’ai perdu ma boule de pain, heureusement il me reste des biscottes.
En ce moment j’ai la nostalgie de la France. Je vais aller ailleurs. J’espère pouvoir arrêter quelques jours dans un endroit avec autonomie en eau car je sens que, physiquement, il est temps de faire une pause avant de prendre le bateau à Cagliari. Ce jour 71 km. Je suis à 50 km de la capitale.
15/4 - Je suis à Villasimius, le temps est magnifique, juste une légère brise de vent et petit clapotis. Je me suis baigné cet après-midi. Les campings ne sont pas ouverts. Tant pis pour la douche chaude. De toutes façons je n’ai plus beaucoup d’euros.
17/4 - J’appréhende la chaleur et les moustiques. Je suis à Cagliari, j’ai pu acheter une bouteille de gaz. Je prends ce soir le ferry pour la Sicile. Coup de bol, il n’y en a qu’un par semaine en cette saison.
18/4 - Je suis arrivé à Palermo, en Sicile, ce matin à 7 h. Les plages sont bondées de monde comme si c’était l’été. Faut dire qu’il fait chaud et qu’on est samedi. J’ai acheté une carte car si j’utilise le GPS du smartphone, c’est cher. Ici on peut voir des chiens en liberté, ils attendent des gens généreux comme moi pour se nourrir. Ce soir j’ai partagé mon repas avec l’un d’eux, un chien magnifique que je quitterai avec tristesse. Demain : direction Ouest et longerai la côte.
19/4 - Journée piano-piano, 50 km. Je suis à 20 km avant Trapani. Ici les pou-belles débordent et il y a plein de détritus au bord des routes. Chiens et chats errants survivent en faisant les poubelles. La Sicile est magnifique, dommage qu’elle ne soit pas plus propre.
Cet après-midi le temps s’est couvert mais comme les habitations sont colorées, ça reste gai. J’ai fait quelques rencontres intéressantes.
20/4 - Je suis à Trapani (Sicile), j’ai pu faire une grande toilette et recharger mon caméscope. L’air est doux mais le soir et le matin c’est humide. Les paysages sont bien verts et je respire toutes les odeurs du printemps. Sur la plage, le vent chasse l’humidité.
21/4 - J’espère faire une meilleure nuit car hier et avant-hier j’ai été dérangé. Dimanche à 2h, c’étaient des jeunes qui faisaient la fête et lundi des chiens qui ne cessaient de discuter entre eux. Journée un peu pénible : matelas crevé, câble USB défectueux, difficulté à recharger le smartphone et cul de sac par manque d’anticipation sur la carte. 88 km parcourus.
22/4 - Douche, laver linge, j’ai pu enfin me raser. Dès que possible je me fais couper les tifs ! Je quitterai le Campeggio (camping) à midi.
22/4 le soir - je suis dans un café, sur secteur, à mi-route entre Sciacca et Agrigento. Au moment de mon bivouac, j’ai entendu des petits cris du côté du chemin de terre : un chiot noir et un chiot beige. Tout au plus trois jours. Leurs yeux ne sont pas encore ouverts. La mère étant absente, je suis parti acheter du lait. Je vais dormir avec eux ce soir, mais que faire demain ?
23/4 - J’ai transporté les chiots dans ma sacoche de guidon pendant 30 km. J’ai trouvé, non sans mal, un refuge à Agrigento et j’ai donné les chiots.
J’ai eu parfois des découragements, surtout en Sardaigne où j’en ai bavé mais ici je me sens bien, les Siciliens sont très accueillants même si je leur reproche de trop klaxonner.
J’ai acheté deux bananes, trois tomates-grappe et 150 g d’olives hyper-piquantes pour 1,50 € seulement. Le fromage n’est pas cher non plus. Je me trouve dans la Cita de Licata. J’ai parcouru 85 km. Ici il n’y a plus d’humidité le soir et le matin. Le matelas et le sac de couchage ne sont plus mouillés. Au camping, j’ai pu trouver un câble USB plus souple et qui fonctionne super.
23/4 - Tout n’est pas rose en Sicilia comme partout ailleurs. Ici il y a un mélange de modernité et d’ancien, de pauvreté et de richesse. L’île est très vivante et pleine d’énergie. Hier j’ai traversé des champs d’oliviers et de vignes. Aujourd’hui des champs de culture sous serre. Des dizaines de milliers de serres. Je commence tout juste à me sentir voyageur. Ici ils ne parlent qu’italien ce qui m’oblige à parler leur langue. J’ai dû acheter un dico mais il me manque la grammaire et un guide de conversation. Cela dit, j’arrive à les comprendre !
24/4 - je me trouve dans une petite ville touristique du bord de mer, à 25 km plus bas que Gela.
26/4 - J’ai passé Pozzalo, Pachino, doucement mais sûrement. Bivouac sympa au bord de la mer. Puis Avola. Et je visite Siracusa. Je suis à côté d’un magasin Auchan. En ville, j’ai vu des transports de personnes en charrette à cheval et en triporteurs. Tourisme ? Réseau mobile indisponible, journée très galère.
28/4 - J’ai encore trouvé des chiots abandonnés (sept !) dans un sac en plein soleil. Très difficile de trouver un refuge pour eux. Je suis à la mairie de Catania. J’ai été interviewé par la presse locale !
et fin des textos ! Les aléas techniques, c’est ça aussi le voyage-aventure. Jacques est maintenant en Grèce. Bonne route, espérons avoir d’autres nouvelles !