Ecrit le 21 septembre 2016
9 septembre 2016 - 88 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans, enfants de cadres, reçoivent une aide financière de leurs parents, contre 61 % des jeunes dont le père est ouvrier. Et les premiers reçoivent des montants bien plus importants que les seconds.
(article repris du site de l’Observatoire des inégalités
(voir :)
Sept jeunes âgés de 18 à 24 ans sur dix reçoivent une aide financière de leurs parents selon une étude de l’Insee qui dévoile les résultats d’une enquête inédite menée en 2014 sur les revenus des jeunes. Mais 88 % des enfants de cadres reçoivent un tel soutien, contre 61 % des enfants d’ouvriers. Les premiers peuvent compter sur 400 euros (l’équivalent d’un tiers de Smic) par mois en moyenne tandis que les seconds touchent 160 euros.
Cette aide peut prendre plusieurs for-mes : un versement monétaire (pour 37 % d’entre eux) ou une participation à leurs dépenses en téléphonie mobile ou liées à Internet (51 %), ainsi qu’Ã leurs frais de transports (36 %). Les jeunes en cours d’études qui n’habitent plus chez leurs parents sont particulièrement concernés et bénéficient des plus gros montants (plus de 500 euros par mois). Ces jeunes qui n’habitent plus chez leurs parents la semaine pour leurs études sont les plus nombreux à utiliser ce montant pour payer leur loyer (57 %). Il faut ajouter qu’un jeune sur deux n’habitant plus chez ses parents et recevant un revenu social (bourse d’étude, allocation chômage, aide au logement, etc.) perçoit une aide au logement. Parmi eux, sept sur dix bénéficient aussi d’une aide de leurs parents.
En plus de ces aides régulières, les parents contribuent ponctuellement, par exemple aux frais d’inscription dans les établissements d’enseignement supérieur (pour un jeune sur deux), à l’achat de vêtements ou d’équipement (ordinateur, électroménager) ou encore aux frais de voyages à l’étranger. « 84 % des permis de conduire sont financés par les parents », relève aussi l’Insee.
Le soutien des parents se traduit également en nature : 46 % des jeunes sont affiliés à l’assurance maladie complémentaire de leurs parents et un jeune sur cinq assure son véhicule sur le contrat de ses parents.
Ces aides parentales sont à la hauteur des moyens familiaux. Parmi ceux qui n’entrent pas sur le marché du travail dès 16 ou 17 ans et poursuivent des études, les jeunes se divisent entre, d’une part, des jeunes dont les parents financent le logement et d’autres frais, et, d’autre part, des jeunes de milieux modestes ou des couches moyennes dont les parents n’ont pas les moyens de payer pour la poursuite de leur scolarité hors du domicile. Ces jeunes doivent alors soit se contenter de formations proches de chez eux et rester vivre chez leurs parents, soit partir étudier plus loin dans des conditions souvent périlleuses, en cumulant scolarité et emploi du fait de la faiblesse des bourses d’enseignement supérieur et du niveau élevé des loyers. Cette seconde solution n’est pas permise par les formations élitistes (classes préparatoires, grandes écoles, études de médecine, etc.)
Trois jeunesses
Entre 18 et 24 ans, au moins trois jeunesses existent donc :
– ceux qui travaillent (souvent en contrat précaire et pour des bas salaires) ou cherchent du travail,
– ceux qui font des études confortablement soutenus,
– et ceux qui tentent de poursuivre leur parcours de façon acrobatique.
Lecture : Dans la catégorie « Indépendants », 75 % des jeunes sont aidés par leurs parents pour un montant moyen de 269 €/mois.
Pour relativiser les écarts indiqués ci-dessus, l’observatoire des inégalités note que l’écart est moindre que celui des niveaux de vie entre cadres (3 200 euros par mois en 2012) et ouvriers (1 500 euros), soit un écart de 1 627 euros en moyenne par mois : en proportion, les ouvriers tendraient à soutenir davantage leurs enfants
Autonomie
L’observatoire des inégalités relève aussi que les jeunes de milieu populaire accèdent difficilement à l’autonomie
En 2010, 71 % des enfants de cadres supérieurs ne vivent plus chez leurs parents trois ans après la fin de leurs études, contre 45 % des enfants d’ouvriers et 47 % d’employés.
71 % des enfants de cadres supérieurs ne vivent plus chez leurs parents trois ans après avoir quitté l’école, contre 45 % des enfants d’ouvriers et 47 % d’employés, selon une étude du ministère des Affaires sociales.
Certes, l’aide des parents peut jouer pour les plus favorisés, mais l’accès au logement dépend pour beaucoup de l’emploi, lui-même très lié au diplôme. Quand les plus titrés trouvent plus facilement un poste à la sortie de leur cursus, les jeunes moins qualifiés s’engagent le plus souvent dans un parcours très long, fait de stages et de contrats précaires. 40 % des jeunes non-diplômés étaient au chômage en 2010, contre 9 % des bac + 5, selon les données du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq).
Au total, seul un quart des jeunes non-diplômés ne vivent plus chez leurs parents trois ans après la fin de leurs études, alors que 77 % des diplômés du supérieur ont quitté le domicile parental en 2010.
Inégaux dans leurs parcours scolaires et professionnels, les jeunes le sont au final aussi dans leur capacité à vivre leur propre vie. En conséquence, les moins favorisés doivent « s’arranger », en restant ou en retournant chez leurs parents, dans la famille ou chez des amis, ou en vivant en co-location au sein de logements surpeuplés jusqu’Ã des âges élevés. Le retour dans la famille, souvent présentée comme un « refuge », est alors souvent plus contraint que souhaité.
c’est d’ailleurs le constat que font les Foyers de Jeunes Travailleurs !
Tous égaux ?
Prix « Jeunesse pour l’égalité » 2016-2017
A vos caméras, appareils photo, téléphones, ordinateurs ! L’Observatoire des inégalités lance la quatrième édition du Prix « Jeunesse pour l’égalité », un concours de communication visuelle ouvert aux jeunes de 11 à 25 ans sur le thème « Tous égaux ? ».
La moitié des ouvriers ne partent pas en vacances, faute de moyens. Seul un sur cinq va au théâtre une fois par an. 140 000 personnes sont sans abri en France aujourd’hui. 300 millions d’enfants travaillent dans le monde. La liste des inégalités qui traversent nos sociétés est longue. Jeunes/vieux, femmes/hommes, Français/étrangers, ouvriers/cadres supérieurs tous n’ont pas les mêmes moyens et cela pèse sur leurs conditions de vie, leur santé, leur logement, leurs loisirs. Vous voulez dénoncer ces injustices ? Imaginer un monde plus juste ? L’Observatoire des inégalités vous invite à vous exprimer sur le thème « Tous égaux ? ».
Comment ça marche ?
Le support attendu : des images. La forme est totalement libre : vidéo (1:30 minute maximum + 15 secondes maximum de générique), affiche, photo, dessin, animation web, etc. Il y a deux catégories : les films d’un côté et de l’autre, tous les autres supports de communication visuelle.
témoignez, racontez, imaginez, bref étonnez-nous !
Qui peut participer ? - 06 38 67 01 09
Il suffit d’avoir entre 11 et 25 ans et de former un groupe d’au moins deux personnes. Il y a trois catégories d’âge : les 11-15 ans, les 16-18 ans, les 18-25 ans.