Ecrit le 11 mai 2016
Des poulettes et des cabris, à Pam’Plumes
« Je suis une fille de la ville, Rezé, près de Nantes. Rien ne me destinait au métier d’agricultrice. Mais j’aimais les animaux. Un professeur m’a suggéré d’entrer dans un lycée agricole. J’ai donc préparé et obtenu mon baccalauréat ‘’Aménagement du Territoire’’ au Lycée-Nature de la Roche sur Yon puis j’ai obtenu un BTS technico-commercial ‘’produits alimentaires’’ raconte Emiilie Tessier-Couraud, d’Erbray.
Emilie a travaillé ensuite comme commerciale pendant 10 ans. « Mais je ne me sentais pas bien ». Elle a aussi donné naissance à trois enfants. Et un jour, à l’issue d’un entretien d’embauche, elle a tout lâché et répondu à une annonce de Pöle-Emploi qui proposait la découverte du milieu agricole. Le plaisir !
- Boucs
Mais on ne se lance pas sur un simple coup de tête ! Emilie a donc fait une formation de trois mois à Nozay et préparé le BPREA sur 8 mois, avec la Chambre d’Agriculture. « Je savais que je travaillerais avec des animaux. J’ai fait des stages dans des zoos, comme soigneur, mais j’ai vu qu’on n’était pas beaucoup avec les animaux ». « J’ai fait aussi un stage de ‘’Paysans créatif’’ avec le CIAP ce qui m’a permis de mûrir mon projet. Mais où et comment m’installer ? ».
Son mari ayant trouvé un emploi à Châteaubriant, Emilie a commencé à chercher des terres. C’est Fabien Bureau, de la Ferme des Fours à Chaux à Erbray, qui l’a accueillie puis lui a vendu un peu de terre et lui a loué ce qu’il lui fallait, environ 8 hectares. Le temps de construire les bâtiments de la ferme, Fabien lui a permis d’utiliser un hangar pour commencer sa production.
- Emilie et ses chevreaux
Construction des bâtiments, démarches administratives : Emilie est réellement opérationnelle depuis mars 2015.
- Poules
Elle élève 600 poules pondeuses, des Marrans qui font de beaux œufs brun foncé. Bien entendu, elle n’a pas de coq, elle n’en a pas le droit puisqu’elle vend les œufs. Il ne faudrait pas qu’un client trouve un poussin ! Elle écoule toute sa production, soit en vente directe à la ferme, soit à Nantes, Rezé, Orvault, Geneston, souvent dans des petites épiceries où les clients sont contents de trouver des œufs frais.
Emilie élève aussi des chèvres, une quinzaine pour l’instant (+ 3 boucs avec de majestueuses cornes), avec la perspective d’arriver à une vingtaine. Avec le lait des chèvres, elle fait du fromage blanc, des petits crotins, des yaourts et « Tartichèvre », un fromage à tartiner, soit nature, soit aromatisé : ail et fines herbes, échalottes, orties-oignons, ou sans-sel. Vente aussi à la ferme* ou lors des tournées à Nantes, ou au camion de la Charcuterie des Fours à Chaux le mercredi matin place de l’église à Châteaubriant et le samedi matin derrière la mairie de Châteaubriant.
- Emilie
Les chèvres sont des « poitevines » très élégantes. Elles donnent des petits chevreaux qui sautent comme des cabris et qui ont vite fait de deviner comment sauter sur une mangeoire et prendre leur élan pour franchir la cloison en planches de leur enclos. Ils ne vont pas loin ces petits, ils batifolent et jouent avec le chien.
- Les biberons
« Les chevreaux, je les élève au biberon, dit Emilie, cela me permet de contrôler la quantité d’aliment et de surveiller la croissance ». Un ingénieux système permet de nourrir une dizaine de chevreaux à la fois.
Quand Emilie approche, elle est pour eux la mère-chèvre ! C’est très sympathique !
Poules Marrans, chèvres poitevines : Emilie aime les races menacées. Elle les élève en plein air et n’offre à la vente que des produits frais et de première qualité. Elle aimerait avoir un jour, quand elle en aura les moyens, une vache maraichine, un baudet du Poitou, un porc noir gascon ...avec la perspective de devenir un jour une ferme pédagogique. Emilie ouvre déjà sa ferme aux visites d’enfants du Centre de Loisirs de Châteaubriant et participe aux TAP (Temps d’Activités Pédagogiques) à Soudan.
J’ai été beaucoup aidée
Emilie Tessier-Courand remercie vivement tous ceux qui l’ont aidée : ceux qui l’ont orientée vers une formation agricole, les organisations agricoles qui l’ont formée, les paysans référents qui l’accompagnent, ceux qui lui ont offert un premier hangar et des terres, ses premières poules et ses premières chèvres et tous ceux qui la soutiennent, sa famille d’abord, en donnant un bon coup de main et en aidant à la diffusion de sa production .
Ecrit le 11 mai 2016
Des cerises ?
Un nouveau fléau : Drosophila Suzukii : un moucheron venu du Japon, s’attaque à la vigne et à tous les fruits d’été, dont les cerises, particulièrement touchées. Le diméthoate, s’avère être la seule molécule chimique efficace contre ce nouveau fléau sans prédateur naturel. Mais très dangereux, mettant en péril la santé des paysan·ne·s et des salarié·e·s agricoles. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), s’est prononcé pour l’interdiction immédiate du diméthoate. Production réduite, cueillette ralentie, tri de la récolte : le coût de production des cerises sans diméthoate va considérablement augmenter. Le ministre Stéphane le Foll a décidé à juste titre d’empêcher l’importation en France de cerises produites dans des pays qui persistent à autoriser cet insecticide, montrant ainsi que la santé publique et le maintien de la production locale de cerises importent plus que la libre circulation des marchandises
Ecrit le 15 mars 2017
Solidarités, poules
« Les poules pondent à partir de 21 semaines et ont un pic de production pendant quelques mois. Il faut les changer au bout d’un an. Là je les ai gardées deux ans donc j’ai moins d’œufs ». C’est ce que dit Emilie Tessier de la Ferme de Pam’plumes à Erbray. Il lui faudrait racheter 400 poules mais les caisses sont vides, malgré son travail (70 h/semaine). Un financement participatif a été mis en place.
Ecrit le 28 juin 2017
Les cigales aiment les poules
« Les cigales » c’est un club d’investisseurs situé à Châteaubriant : il regroupe des personnes qui, tous les mois, mettent une petite somme dans une cagnotte commune pour pouvoir aider une petite entreprise. Le choix s’est porté sur la Ferme de Pam’Plumes à Erbray où Emilie élève des poules et des chèvres, vend des œufs, fabrique des yaourts et du fromage au lait de chèvre et ne ménage pas sa peine, sur l’exploitation, comme sur les marchés où elle se rend.
« Nous avons souhaité l’aider à acheter un nouveau lot de poules » explique Jean-Louis Faucheux, Président des Cigales. « Emilie fait de la production locale, de la vente directe à la ferme, elle accueille des groupes d’enfants. Elle est tout à fait dans l’esprit de notre club ».
Notons qu’Emilie va faire partie du magasin de producteurs locaux s’installant prochainement à la Ferme du Bois du Parc à Châteaubriant.
Ferme de Pam’Plumes : 06 77 97 19 85
Ferme du Bois du Parc : 02 40 28 69 14