Ecrit le 12 avril 2017
QPV : quartier prioritaire pour la politique de la ville.
Le maire de Châteaubriant a déclaré, au Conseil Municipal du 4 avril 2017 : « si nous sommes classés en ZRR, zone de revitalisation rurale, c’est parce que nous avons une faible densité de population ». Il oublie que les ZRR sont définies par deux critères : une densité de population inférieure ou égale à 63 habitants par km2 , et un revenu fiscal par unité de consommation médian inférieur ou égal à 19.111 €.
L’INSEE a fait une étude sur les 11 agglomérations comportant des quartiers prioritaires (QPV) . Lire ici
Ces 11 agglomérations sont : Nantes, St Nazaire, Châteaubriant, Angers, Le Mans, Laval, Cholet, La Roche s/Yon, Fontenay le Comte, Saumur, Sablé-sur-Sarthe.
Par définition, les QPV repèrent les territoires en décrochage, notamment par rapport à l’agglomération dans laquelle ils se situent. En matière de revenu, d’emploi, de logement et d’éducation, la précarité est cependant présente sur l’ensemble du territoire urbain, y compris dans des zones où la population est plus mixte.
Quelques chiffres pour Châteaubriant :
18 % de la population est sous le seuil de pauvreté.
9 % des logements sociaux sont vacants depuis au moins 3 mois.
22 % des collégiens ont au moins une année de retard.
Niveau de vie médian (en €) : la moitié de la population est au-dessus, l’autre moitié est en dessous :
Nantes : 21 265 €
St Nazaire : 19 962 €
Angers : 19 365 €
Laval : 19 363 €
Le Mans : 19 327 €
La Roche s/Yon : 19 166 €
Cholet : 19 017 €
Fontenay le C. : 18 396 €
Saumur : 18 047 €
Sablé : 17 594 €
Châteaubriant : 17 489 € ------- bon dernier !
En rouge et orange, les quartiers où le revenu médian est inférieur à 19 000 €.
Ecrit le 16 décembre 2020
Cour des comptes : Quartiers prioritaires
La politique de la ville, sans que sa dénomination ne l’indique, a pour finalité, depuis plus de quatre décennies, de réduire les écarts entre les quartiers urbains défavorisés et les autres quartiers des mêmes agglomérations en améliorant les conditions de vie de leurs habitants Le quartier de la Ville aux Roses est concerné par cette politique de la ville mais n’est pas touché par l’analyse de la Cour des Comptes qui porte sur la période 2008-2018. La Cour a concentré son travail sur les trois thématiques du logement, de l’éducation et de l’activité économique, sans négliger celle de la sécurité qui, de l’avis même des habitants des quartiers étudiés, affecte fréquemment les trois autres .
La Cour s’est posé quatre questions :
1 - Dans quelle mesure l’attractivité de ces quartiers prioritaires s’est-elle améliorée ?
2 - Dans quelle mesure la politique de la ville prend-elle en compte les facteurs affectant l’attractivité des quartiers prioritaires ?
3 - Dans quelle mesure les dispositifs publics ont-ils permis d’améliorer l’attractivité des quartiers prioritaires ?
4 - Dans quelle mesure les dispositifs de droit commun bénéficient-ils aux territoires ciblés par la politique de la ville ?
La Cour note « la persistance des effets de « réputation », l’absence de possibilités de choix réels de la plupart des habitants, la gestion des situations d’urgence limitant fortement la capacité des pouvoirs publics à atteindre les objectifs affichés » .
En dix ans, l’attractivité résidentielle des quartiers prioritaires appréhendée de façon globale n’a pas réellement progressé. Les flux annuels de population sortants des QPV sont plus élevés que les flux entrants et les nouveaux résidents présentent des profils sociaux, économiques et familiaux plus précaires que ceux qui quittent les quartiers.
L’image des établissements scolaires évolue en parallèle de celle de leur quartier et des caractéristiques socio-économiques des familles. Les élèves accueillis dans ces établissements, généralement dans les dispositifs d’éducation prioritaire, con-naissent encore des résultats scolaires inférieurs à ceux de leur académie de rattachement, malgré une amélioration constatée en dix ans
Enfin, un phénomène de déprise écono-mique et commerciale ininterrompue a caractérisé la dernière décennie dans ces quartiers alors que des activités illicites s’y développent.