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Ecrit le 22 mars 2022
Quatre décennies d’engagement,
Yves Daniel fait le point.
Ayant toujours exercé mon métier d’agriculteur-éleveur (avec un salarié en remplacement), j’estime avoir mis beaucoup d’énergie, de temps, d’engagement personnel et familial dans mes différentes fonctions, au service de l’intérêt général et du bien commun pour être utile à la société et aux autres.
En ayant gravi les marches les unes après les autres, à chaque étape, j’ai voulu avoir une nouvelle expérience mais surtout me servir de cette expérience pour agir là où se prennent les décisions importantes pour nos concitoyens et ce, en constatant depuis très longtemps le décalage entre les décisions, les politiques publiques et les contraintes de la vie quotidienne de nos concitoyens.
Ces décalages avec la réalité vécue par les Français m’ont souvent amené à réagir tellement ils étaient injustes et inéquitables car j’ai toujours été à la recherche de plus de justice pour protéger celles et ceux qui en avaient le plus besoin.
Beaucoup de choses restent encore à faire, qui m’inciteraient plutôt à poursuivre les combats à mener mais j’ai toujours considéré que je ne voulais pas être élu au-delà de 70 ans et j’en ai 68.
Je suis attaché au fait qu’il faut savoir s’arrêter quand on est bien et je le suis. J’ai toujours pensé qu’il faut savoir s’arrêter trop tôt plutôt que trop tard et prendre du temps pour rendre ce qu’on m’a donné. Ce parcours, aussi enrichissant humainement que socialement, je le dois à toutes celles et ceux qui m’ont soutenu, accompagné et fait confiance depuis autant d’années.
Même si je parle de tout ce qui reste à faire et que je vois une montagne devant moi, quand je regarde derrière, je vois aussi la montagne que je viens de gravir.
La montagne que je viens de gravir
En tant qu’élu municipal puis maire de ma commune, j’ai participé largement à construire l’avenir de Mouais (plus petite commune de Loire-Atlantique, aujourd’hui 3e ) : construction, dans une démarche de développement durable, d’une salle passive avec matériaux biosourcés (reconnaissance de ce type de matériaux auprès des assureurs), préparation de l’éco-quartier grâce à l’adhésion à Bruded.
Au département, dans ma responsabilité de Vice-président : mise en place du réseau de transport Lila avec un titre unique à 2€, port du gilet jaune pour les scolaires, mise en œuvre des contrats de territoire et du FAC (Fonds d’aide aux Communes) dans une volonté de passer d’une logique de guichet à une logique de projet.
En tant que député, un combat pour la ruralité : reconnaissance de la ruralité dans les PETR (loi MAPTAM), indemnités de maladie pour les agriculteurs (LAAF). Mais aussi mon implication pour une fin de fin dans la dignité : sur ce sujet on n’a pas assez avancé. Dans ce mandat, un gros travail a été fait sur le volet agricole avec les lois EGALIM. Je me suis énormément impliqué sur les questions agricoles, sur le foncier agricole, sur les relations commerciales des agriculteurs avec la grande distribution.
Sur l’apprentissage et la formation, j’ai cosigné plusieurs propositions de loi et de nombreux amendements. J’ai fait un gros travail sur la réforme des retraites agricoles, sur les questions du handicap, sur le grand âge et l’autonomie, sur la lutte contre la désertification médicale avec mon combat contre les dépassements d’honoraires. J’ai activement participé au groupe de travail sur les enjeux de la ruralité dans le cadre de la loi 3DS (Différenciation, décentralisation, déconcentration et Simplification). Je veux aussi mettre en avant toutes les lois de simplification : droit à l’erreur, restauration de la confiance entre les citoyens et l’administration etc. sur lesquelles je me suis beaucoup impliqué.
Je ne suis pas un homme de médias et encore moins des plateaux TV, j’ai toujours recherché comment je pouvais être utile aux autres et à la société par mon engagement, mais aussi par les responsabilités que les électeurs m’ont données.
Ce n’est pas un jeu de mot mais j’ose me qualifier de « laboureux », de travailleur de fond, pour faire avancer les causes auxquelles je crois, partout où j’étais.
Le moment du bilan arrive, je n’ai pas ménagé ma peine, malgré ce qui a été dit ou écrit, pour répondre à des enjeux comme l’agriculture, la santé pour tous, l’éducation pour tous, des réponses à apporter à nos territoires ruraux, des questions de société comme la bioéthique par exemple, des questions sociales comme le handicap etc., la revalorisation des retraites agricoles.
Maintenant, j’ai envie de prendre du recul puis ouvrir une nouvelle page, un autre projet de vie, d’engagements différents, d’abord au service de mes proches puis poursuivre les combats que j’ai commencés, en particulier sur la santé (impacts des ondes électromagnétiques sur la santé publique, reconnaissance des médecines complémentaires), le partage équitable des revenus de l’agriculture et de ses filières, la réforme des retraites, la question cruciale du grand âge et de l’autonomie. J’ai été beaucoup engagé dans les associations et cela reste mon support de lien social et d’engagement citoyen que je compte poursuivre. Il y a plein de structures dans lesquelles je veux m’engager pour l’intérêt général, par exemple, des associations ou comités travaillant sur la future réforme des retraites. Cela me plairait bien. J’ai également d’autres passions auxquelles je souhaite consacrer du temps comme le bricolage, la lecture, la découverte d’autres régions, d’autres terroirs, d’autres cultures. Y.Daniel